CHRISTOPHE DELSTANCHES

Trop longues les courses cyclistes ? L’animateur de A bicyclette à Liège-Bastogne-Liège, n’est pas tout à fait d’accord.

La prise d’antenne de Liège-Bastogne-Liège est prévue pour 13 h 35, avec une arrivée de la course vers 17 h suivie de l’analyse des temps forts dans A bicyclette. Bref, 4 heures d’antenne ! Dans un monde télévisuel où les formats courts ont la cote, est-ce que cela a encore du sens de consacrer autant de temps à un événement sportif ?

Oui, car les audiences sont bonnes. Le Tour des Flandres a été un succès et Paris-Roubaix a été suivi par 268.700 téléspectateurs (36,6 % de parts de marché) avec des pointes à 438.000 pour des gens qui ont au moins regardé 15 minutes. Nous sommes également de plus en plus regardés sur Internet, où la consommation est différente. Lors de la Doyenne, nous prenons l’antenne tôt pour plusieurs raisons. Nous aurons des reportages avec des sujets accrocheurs comme la semaine de Philippe Gilbert, un portrait de Tim Wellens, la reconnaissance du tracé par Laurent Bruwier, etc. De plus, la course est propice aux rebondissements. Il y a déjà du mouvement après Bastogne. Ce n’est pas un parcours qui se finit au sprint, comme au Grand Prix de l’Escaut.

Certains plaident pourtant pour une diffusion plus courte des courses, avec un résumé des premières heures et un direct concentré sur les derniers moments pour donner plus de dynamisme…

Tout dépend de la course. Il y a des étapes  » de plat  » où le commentateur doit meubler pendant trois heures parce qu’il ne se passe rien, à part une échappée reprise à 50 kilomètres de l’arrivée. Pour la Flèche brabançonne, on prend l’antenne à 15 h 15 car on sait que ce sera suffisant. Pour le Tour de France, il y a deux analyses possibles. Il y a l’aspect sportif mais aussi le côté touristique. ASO, l’organisateur, est bien conscient qu’on ne va pas garder les gens en éveil pendant quatre heures en évoquant uniquement le peloton. Grâce à son  » roadbook « , le commentateur va passer en revue les données intéressantes sur les villes, les monuments, etc. C’est très particulier. De plus, il y a des enjeux économiques. Les villes paient pour obtenir de la visibilité. La présence des caméras anime aussi le peloton. Quand elles se savent filmées, les  » petites  » équipes veulent se mettre en évidence pour montrer leurs sponsors.

Il y a quelques années, une captation de Liège-Bastogne-Liège avait été effectuée en 3D. Cette technologie est-elle toujours d’actualité ?

Je crois que cela n’a pas marqué les esprits. Il y a eu un essai avec les voitures suiveuses mais il n’a pas vraiment été concluant.

PAR SIMON BARZYCZAK

 » Diffuser quatre heures de cyclisme a encore du sens.  »

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