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Christoph Henkel

Eupen entame sa quatrième saison en D1A. Qu’est-ce que le club peut nous offrir ? Son directeur général répond.

1 Eupen entame sa quatrième saison en D1A sans Luis Garcia. Qu’est-ce le club peut encore apporter au football belge sans lui ?

Si nous en sommes là aujourd’hui, c’est grâce à Luis. Personne ne peut le remplacer et nous n’allons donc pas chercher à le faire en transférant quelqu’un d’autre. Nous devons résoudre le problème de façon collective, en équipe. Eupen est le plus petit club de l’élite, il possède un des plus petits budgets mais, chaque année, nous progressons, que ce soit au classement ou en termes d’évolution sportive, même si ces progrès sont minimes. Notre objectif est donc d’accomplir un pas supplémentaire et de renforcer notre position de club de l’élite. Je n’ose pas m’exprimer en matière de classement car notre noyau n’est pas encore complet. Nous avons d’abord choisi un entraîneur et, à présent, nous cherchons des joueurs. Nous allons en transférer entre six et huit, des jeunes talentueux et des joueurs expérimentés, des étrangers et de joueurs qui ont le statut belge. Les discussions avec la plupart d’entre eux sont déjà très avancées, il ne s’agit plus que de détails à régler. Les joueurs expérimentés qui débarqueront ici devront partager notre philosophie, ça veut dire qu’ils devront accepter de transmettre une partie de leur expérience aux jeunes afin que ceux-ci évoluent à leur tour. Et les jeunes doivent accepter de venir parce que notre club correspond à leur plan de carrière. Nous voulons être une étape vers un niveau supérieur. Nous cherchons notamment un nouveau gardien. Hendrik Van Crombrugge peut partir mais nous n’avons pas reçu d’offre pour lui.

Eupen ne fera jamais de publicité pour de l’alcool ou des sociétés de paris, même si ça rapporte beaucoup d’argent.  » Christoph Henkel

2 Qu’attendez-vous du nouvel entraîneur ?

Son point fort, c’est de pouvoir travailler avec les jeunes. C’est un excellent communicateur, il parle beaucoup, est proche des joueurs et tient compte de leur caractère. L’esprit d’équipe compte beaucoup pour lui. C’est aussi un homme enthousiaste, tant dans son discours que sur le terrain. Il aime le football attractif et c’est une chose à laquelle nous accordons beaucoup d’importance.

3 Cela fait trois ans que vous travaillez en Belgique. Cela vous plaît-il ou estimez-vous que le niveau du championnat n’est pas suffisant ?

Je suis un grand fan du football belge. Je le suis devenu, en tout cas, car quand je suis arrivé, en 2012, je ne connaissais pratiquement rien. Ce n’est pas un football tactique et insipide, il y a du risque et beaucoup de bons dribbleurs. J’estime que c’est un produit attractif, avec de bons jeunes joueurs qui attirent rapidement l’attention de clubs étrangers.

4 L’Opération Mains Propres vous fait-elle peur ? Qu’en pensez-vous ?

Ce qui m’inquiète, dans cette triste histoire, c’est qu’on ne parle pas d’avenir. On en est toujours au stade des accusations, du rejet de la faute sur l’autre. Il est dommage qu’on ne passe pas à l’étape suivante : comment rendre le football plus attractif alors que les fans désertent les stades ? Comment rendre de la crédibilité au football belge ? Celui-ci a souffert et j’aimerais qu’on aille de l’avant. Le fait que l’affaire dure longtemps n’est pas illogique, on sait que les affaires judiciaires prennent souvent des années. Mais ça a un impact sur le mercato. Plusieurs clubs ne savent pas encore dans quelle division ils évolueront la saison prochaine et ils hésitent à faire leur marché. Si l’Opération Mains Propres n’avait pas duré aussi longtemps, il y aurait déjà eu plus de transferts en Belgique.

5 Maintenant que même le Club Bruges fait de la publicité pour une firme de paris, Eupen est le seul club de D1A à s’abstenir. Cela peut-il changer ?

Non, en aucun cas. Eupen ne fera jamais de publicité pour de l’alcool ou des sociétés de paris. Même si nous savons que ça rapporte beaucoup d’argent. Nous ne voulons pas, c’est une question de philosophie. Parfois, il faut mettre des limites et défendre ses valeurs, même si on perd de l’argent à cause de cela. Nous ne nous mêlons pas des affaires des autres. Nous savons ce que nous faisons, c’est notre frontière éthique. Car nous pensons que nous devons servir d’exemple aux jeunes.

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