CHRIS VAN PUYVELDE

L’UB a un nouveau directeur technique. Chris Van Puyvelde, entraîneur au Club Bruges et à l’Olympiacos, reprend une partie des compétences de Paul Allaerts.

1 Vous êtes à temps partiel. Le poste n’est-il pas suffisamment important pour un temps plein ?

Cette proposition m’est tombée du ciel à un moment où j’étais pris par une série d’autres engagements. Je donne toujours cours à l’école de sport de haut niveau de Wilrijk, notamment. Je ne peux pas laisser tomber les gens. Je vais me libérer progressivement de mes obligations au cours des mois à venir. Ce travail est difficile à combiner avec l’enseignement.

2 Vous avez déjà oeuvré pour la Pro League, au niveau des jeunes. D’aucuns voient en votre changement de poste une nouvelle manoeuvre des pros pour acquérir plus de pouvoir.

C’est de la politique et j’en reste éloigné. Je ne vois pas le problème. Nous sommes un petit pays que le monde entier admire, pour le moment. Les autres se demandent quel est notre secret : comment la petite Belgique peut-elle être numéro un mondial ? C’est une longue histoire. Il y a les écoles, la base, les clubs pros. Le sommet de la pyramide a besoin de sa base et vice-versa. Je m’intéresse au ballon, pas à la politique. C’est le cas depuis toujours. A l’école comme dans les clubs belges et étrangers pour lesquels j’ai travaillé.

3 En tant que directeur technique, vous êtes responsables des équipes jusqu’en U19. Ensuite, le sélectionneur prend le relais. Est-il exact que cette clause ne figurera plus dans le prochain contrat du sélectionneur et que Marc Wilmots est donc le dernier à détenir un tel pouvoir ?

Nous évaluerons les compétences après l’EURO. Je suis le responsable technique des jeunes mais j’ignore quelles clauses comporteront les prochains contrats des sélectionneurs. Il y a les licences pour les jeunes, le futsal, le beach soccer, l’école d’entraîneurs… Je vais discuter avec tous les responsables pour déterminer nos lignes de conduite.

4 Peut-on désormais parler d’un modèle belge de formation unique ?

Non. Notre force réside dans la collaboration entre la fédération, la base et les clubs. Nous avons du bagage mais aussi un profond respect pour la particularité de chaque club. Notre modèle est multiculturel et le maintenir est un fameux défi, compte tenu des récents événements. Je pointe d’autres défis : je m’inquiète notamment qu’on ne joue plus dans les cours de récréation. Nous prônons le mouvement. Le football seul ne suffit pas. Je suis convaincu de l’utilité des écoles de sport de haut niveau. Douze heures de sport en plus, c’est vraiment bienvenu, dans notre société. Il y a des projets intéressants. Ainsi, à Bruges, club et école collaborent étroitement l’après-midi. Il y a aussi Anderlecht. Louvain, où se trouve l’école de sport, n’est pas tout près. Nous devons réétudier la situation.

5 Voulez-vous conserver les jeunes talents en Belgique ?

Oui. Je viens d’assister à un congrès à Manchester City et le CIES, l’association qui s’occupe des statistiques, a présenté une étude intéressante : ceux qui ont pu émerger dans leur championnat domestique ont de plus fortes chances de réussite. L’âge moyen en Serie A est de 28 ans. Pour émerger en Italie, il faut donc faire preuve de patience. En Belgique, un Youri Tielemans a l’occasion d’acquérir de l’expérience beaucoup plus tôt. Notre formation est bonne, comme nous avons pu le constater au Chili. J’y suis allé, comme des représentants du Club et d’Anderlecht. Gert Verheyen y était aussi. Nous avons apprécié la technique et les aptitudes physiques des joueurs, qui ont souvent découvert le football en rue, mais nous avons aussi relevé la verticalité du jeu. Nous devons rendre nos footballeurs beaucoup plus athlétiques.

PAR PETER T’KINT

 » Je m’intéresse au ballon, pas à la politique.  » CHRIS VAN PUYVELDE

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