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CHOUCHOU DES DIABLES

Avec les Diables, la situation de Laurent Ciman a été plus compliquée que prévu. Pressenti pour être repris lors d’un déplacement en Finlande en 2007, il est finalement officiellement sélectionné pour la première fois en 2010 lors d’un succès 2-1 en amical contre la Bulgarie. Mais la suite, c’est une cinquantaine de sélections pour… 14 bouts de matchs (chiffres arrêtés au 10 octobre 2016, ndlr).

 » S’il force le respect des supporters, c’est aussi parce qu’il a réussi à conserver sa place dans le groupe des Diables Rouges grâce à son caractère et un excellent pouvoir de gestion « , pose Georges Leekens, bientôt complété par David Houdret.  » Après Marc Wilmots, Roberto Martinez – un autre sélectionneur national au fort caractère – a rappelé Ciman et l’a même fait jouer à sa place de prédilection, c’est significatif.  »

Il faut dire que pendant bien longtemps, nombreuses ont été les personnes qui pensaient que si Laurent était dans la sélection, c’était grâce à son amitié avec Wilmots. Il semblerait néanmoins que la relation entre les deux hommes n’ait pas été des plus chaleureuses.

 » Laurent a toujours préféré avoir une relation en « aller-retour » avec son coach « , certifie son père, Robert.  » Il ne se prend pas pour le meilleur ni le moins bon, il veut qu’il y ait un équilibre entre les joueurs. C’est pour cela qu’il n’a pas eu beaucoup d’atomes crochus avec monsieur Wilmots. Il n’y a jamais eu de discussions franches, c’était toujours via un adjoint que Laurent apprenait les choses alors qu’il voulait une relation semblable à celle d’un père avec son fils.  »

Cela expliquerait encore plus facilement les déclarations déçues – et encensées par l’opinion publique – de Ciman à l’issue de l’EURO, lui qui, de source sûre, aurait appris sa non-titularisation contre le Pays de Galles de la bouche d’AxelWitsel.

Elle est peut-être là aussi la clé de la popularité de Laurent Ciman : le respect d’un gars qui a la patience d’être le seul joueur de champ à ne pas disputer une minute à la Coupe du monde 2014 ou à se taper des milliers de kilomètres pour se retrouver sur le banc.  » Il a toujours été là mais il ne disait rien. Donc, quand on lui a donné sa chance, le public s’est dit : Ah enfin, celui qu’on ne voit jamais mais de qui on n’entend que du positif peut jouer « , glisse ThierrySiquet.

Cette persévérance et son positivisme constant ne sont pas non plus passés inaperçus au sein du groupe Diables Rouges où le Montréalais a toujours été fort apprécié.  » Il sait créer une ambiance, n’est jamais le dernier à faire des blagues dans le vestiaire et n’est pas non plus du genre à se fâcher quand ça se retourne contre lui « , lâche son pote Jean-François Gillet avec lequel ils se balancent des « Mon chien de la casse » pour se saluer.

De par ses qualités footballistiques et humaines –  » Il n’est absolument pas jaloux des autres « , souligne Georges Leekens – Laurent a clairement sa place dans le noyau des Belges. Et quand Toby Alderweireld l’engueule après le but encaissé contre l’Italie à l’EURO, l’arrière latéral du jour sait comment s’y prendre.  » Ça ne servait à rien d’envenimer les choses sur le terrain donc il n’a rien dit « , analyse Peter Vandenbempt.  » Mais je peux vous dire que Toby a bien compris que Laurent n’était pas en tort par la suite dans le vestiaire (rires). « 

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