Chelsea change (encore) de style

Si la nationalité du manager des Blues ne change pas, le football de Maurizio Sarri n’aura rien à voir avec celui d’Antonio Conte.

La digestion aura été difficile. Un an après avoir décroché le titre, pour sa première saison à Stamford Bridge, Antonio Conte n’a pas pu faire mieux qu’une anonyme cinquième place en Premier League, trente points derrière Manchester City. Privés de Ligue des Champions, les Blues entameront donc un nouveau cycle cette saison, puisque le manager italien n’entamera pas un troisième exercice à la tête du club londonien. Avec son football défensif et sa méticulosité excessive, Conte a fini par user les nerfs d’une bonne partie de son vestiaire, certains cadres exprimant assez ouvertement leur envie de changement.

Pour entamer la nouvelle saison, Roman Abramovich s’est, une nouvelle fois, tourné vers l’Italie. À chaque fois qu’il a nommé un coach venu de la Botte, le président russe a été récompensé : Carlo Ancelotti avait remporté le titre dès sa première saison, comme Conte, et Roberto Di Matteo avait conclu son interim par une victoire en Ligue des Champions. Place, désormais, à Maurizio Sarri, qui a fait du Napoli l’une des équipes les plus spectaculaires d’Europe ces dernières saisons, échouant dans sa course au titre face à la gargantuesque Juventus malgré un exercice 2017/2018 bouclé avec 91 points au compteur.

Tout aussi méthodique que Conte, Sarri tourne plutôt son regard vers le but adverse. Une vision du football qu’Abramovich, désireux d’amener du spectacle à Stamford Bridge, a toujours espéré voir appliquée à ses Blues. À Naples, le 4-3-3 de possession et de triangles pratiqué depuis l’arrivée de l’ancien employé de banque à la tête de l’équipe a donné son nom à un courant footballistique : le Sarrismo. Un football dans lequel Dries Mertens peut jouer attaquant de pointe, pendant que Jorginho (en route pour Londres), petit gabarit installé devant la défense, enchaîne les rencontres à plus de cent passes réussies.

Admirateur du Napoli de Sarri, Pep Guardiola pourra désormais le regarder de plus près. Reste à savoir si les Blues, confrontés aux envies d’ailleurs de cadres comme Thibaut Courtois et Eden Hazard, pourront offrir à leur nouveau manager une équipe digne de ses ambitions.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire