Le Camerounais semble se présenter sous un nouveau visage cette saison. Mais il ne fait pas que marquer.

Cette saison, BertinTomou apparaît transfiguré. A-t-il parfait son adaptation au championnat de Belgique ?  » C’est l’une des raisons « , admet-il.  » La Ligue Jupiler est parfois sous-estimée. Or, ce n’est pas aussi facile de s’y imposer. Aujourd’hui, j’ai compris comment je devais me comporter. J’ai aussi beaucoup appris « .

La saison dernière, il avait été souvent critiqué, mais parfois injustement. En fait, la blessure de DembaBa lui a causé un grave préjudice. Le système à trois attaquants, utilisé en début de compétition, lui convenait à merveille. Sans le Franco-Sénégalais, l’équipe a été obligée d’adopter un autre dispositif. Les qualités de Bébert n’ont pas pu s’exprimer. Car des qualités, il en a. MarcBrys a eu le mérite de comprendre très rapidement comment il devait utiliser ce solide pivot. Et le résultat ne s’est pas fait attendre : après trois matches à peine, Tomou avait un pied dans les six buts inscrits par son équipe (deux buts inscrits, deux assists et deux penalties provoqués). De quoi attirer l’attention sur lui.  » En Belgique, et c’est malheureux à dire, on a tendance à voir uniquement les buts. On pense que quand on sait marquer, on sait jouer au football. C’est un peu réducteur comme analyse, il ne faut pas oublier tout le reste « .

Et le reste, précisément, on l’a analysé en sa compagnie. Tomou est capable de faire son autocritique et s’est lui-même attribué une note pour les différents aspects de son jeu.

Jeu de tête : 7/10

 » C’est l’un de mes points forts. Je profite évidemment de ma taille et de ma puissance. La saison dernière, j’ai souvent marqué de la tête : contre Beveren, Saint-Trond, le Lierse à deux reprises. Sur mes sept buts, je crois que quatre ou cinq furent inscrits de cette manière « .

Tir : 6/10

 » Dans ce domaine, je ne suis pas AdnanCustovic, je le reconnais. Je ne suis pas capable d’expédier un boulet de canon de 30 ou 35 mètres, comme lui. Je tire surtout lorsque je me trouve à 10 ou 15 mètres du but. Là, c’est parfait. Je suis capable de tirer en finesse, du plat du pied ou même de réaliser un petit pointu. Mais on ne peut pas dire que mes envois soient particulièrement puissants « .

Pied droit : 6/10

 » Je suis droitier, et donc, mon pied droit est mon meilleur. C’est celui que j’utilise le plus souvent « .

Pied gauche : 5/10

 » Mon pied gauche ne me sert pas uniquement à monter dans le bus. Je suis capable de l’utiliser pour jouer au football : pour contrôler un ballon, effectuer un dribble, enchaîner les mouvements. Je sais que le ballon peut m’arriver à tout moment, et dans n’importe quel endroit. J’ai donc appris à le maîtriser en toutes circonstances, même lorsqu’il m’arrive sur le pied gauche. En principe, je tire rarement du pied gauche, mais j’ai malgré tout inscrit un but du pied gauche : contre Tubize, en Coupe de Belgique « .

Conservation du ballon : 8/10

 » C’est vraiment mon point fort. Conserver le ballon en attendant le soutien de la deuxième ligne, c’est aussi ce que l’entraîneur me demande et je travaille beaucoup pour répondre à son attente. Je fais écran de mon corps, j’utilise ma carrure pour empêcher mon adversaire de réaliser une interception. C’est un exercice où le physique joue un grand rôle. Ma morphologie constitue un atout « .

Technique : 6/10

 » Je suis un joueur moyen dans ce domaine. On ne peut pas me comparer à Ronaldinho, j’en suis conscient. On me verra rarement réaliser un dribble subtil, ou une feinte de corps. Lorsque je déborde mon adversaire, c’est généralement en puissance « .

Vitesse : 6/10

 » On peut dire que je suis un faux lent. Je suis handicapé par ma morphologie au démarrage. Lorsque je suis pris à contre-pied sur une passe, j’ai du mal à me retourner. Et sur les premiers mètres, je ne suis pas le plus rapide. Mais lorsque je suis lancé, je suis capable de prendre un défenseur de vitesse « .

Endurance : 8/10

 » Je suis très endurant. Au test de Cooper, je termine presque toujours en tête. En Chine, je dominais mes coéquipiers de la tête et des épaules. En Belgique, où la préparation physique est plus poussée, l’écart est moins grand, mais je figure encore parmi les meilleurs. En 12 minutes, je dépasse régulièrement les 3.700 mètres. J’adore courir longtemps. C’est sans doute un don de la nature. Mais il faut l’entretenir. J’aurais pu faire de l’athlétisme, sur des distances comme le 5.000 mètres ou le 3.000 steeple. Je m’y étais un peu adonné à l’école, mais ma carrière professionnelle m’a orienté vers le football « .

Sens du but : 6/10

 » Oui, je suis un buteur. Mais pas uniquement. Lorsqu’on ne trouve pas le chemin des filets, il faut se rendre utile autrement. C’est ce que je m’efforce de faire. Je cours beaucoup, je crée des espaces pour les autres. Je ne suis pas un buteur d’instinct. Ma force principale réside dans ma puissance, davantage que sur cette faculté de se trouver toujours au bon endroit, au bon moment. Je ne suis pas capable, non plus, de mystifier un adversaire par ma technique. Je dois utiliser cette force physique dont la nature m’a gratifié « .

Esprit collectif : 7/10

 » L’égoïsme, c’est un mot que j’ai banni de mon vocabulaire. Certains rétorqueront : – Ahbon ?Etquandtuoubliesdeservir Custovic, suruneactionquiauraitpuamenerl’égalisation à2-2contreGand ? D’accord, Adi m’avait lui-même reproché, sur le coup, de l’avoir oublié. Plus tard, lorsqu’il a visionné l’action à la vidéo, il a reconnu que je n’avais pas nécessairement effectué un mauvais choix. En fait, j’avais réussi le plus difficile, en éliminant mon adversaire, mais j’ai mal placé mon envoi à quelques centimètres du poteau. Si j’avais marqué, personne ne m’aurait rien reproché. Je me suis toujours mis au service de l’équipe. J’ai besoin d’avoir des joueurs en soutien autour de moi, pour m’exprimer pleinement « .

Combativité : 7/10

 » J’ai toujours mouillé mon maillot pour l’équipe. On ne pourra jamais rien me reprocher à cet égard. Je m’étais déjà battu tout au long de la saison dernière, mais je n’en ai pas été récompensé. Mon travail n’a pas toujours été apprécié à sa juste valeur. C’est ainsi, je dois m’y faire « .

Mental : 8/10

 » J’ai toujours eu un caractère fort. J’ai traversé pas mal d’épreuves dans ma vie, qui m’ont endurci. Mais, si j’ai pu résister, c’est surtout grâce à l’éducation très spartiate que j’ai reçue de mes parents. Mon père est militaire et cela s’est ressenti dans la manière avec laquelle il m’éduqué. Il m’a fait comprendre que, quelles que soient les épreuves que je traversais, je devais être fort et résister. C’est ce que je me suis efforcé de faire « .

par daniel devos- photo: reporters

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