CHASSER LE FANTÔME DE PETER MAES

En cinq ans, Maes a gagné deux Coupes, s’est qualifié trois fois pour les PO1 et a signé une jolie campagne en Europa League. Après son départ, le Sporting Lokeren doit tout reconstruire. Maes, qui a maintes fois répété avoir pressé le citron, relève un nouveau défi à Genk. Avec un an de retard, Vanaken a obtenu le transfert de ses rêves au Club Bruges. Dans son sillage, De Pauw, Leye, Galitsios et Remacle sont également partis. Les deux premiers le souhaitaient, les deux autres y étaient contraints.

Lokeren a choisi Bob Peeters pour concevoir sa nouvelle équipe. Dès son embauche, celui-ci a signifié qu’il avait l’intention de poursuivre l’oeuvre de Maes, dans le même système, soit en 4-2-3-1, mais plus direct. Il compte pour cela sur ceux qui sont restés : Maric, Odoi, Overmeire, Persoons, Patosi et Dessers. Ils doivent emmener l’équipe, sur le terrain et en dehors.

Le principal défi du T1 est d’intégrer les nouveaux, dont quatre sont issus de l’ancien bloc de l’Est. Peeters affirme avoir été impliqué dans tous les transferts. Il ne pourra donc pas utiliser cette excuse si les résultats ne suivent pas.

DÉFENSE

Copa, vainqueur de la CAN avec la Côte d’Ivoire en février, a perdu sa place dans le but, au profit de Verhulst. Le Belge s’est bien débrouillé et part donc en pole-position.

Au coeur de la défense, le duo Maric-Ingason est maintenu. Il est bon, sans plus. Sur les flancs, il y a plusieurs options. Odoi a joué à l’arrière droit pendant la préparation mais quand Ticinovic aura trouvé ses marques, il pourrait rejoindre l’arrière gauche, un poste où ni Henrique ni Melnjak n’ont fait impression. On va suivre le développement de quelques jeunes : Dujardin ne semble être qu’un remplaçant mais le gaucher Gyselinck, issu de l’école des jeunes du club, a prouvé en préparation qu’il constituait une alternative valable à Maric ou Ingason. Idem pour l’espoir international slovaque Ninaj.

ENTREJEU

Suite à son opération à la cheville, Persoons est out jusque fin août. Overmeire va donc recevoir un nouveau partenaire devant la défense, pour la première fois en cinq ans. Ngolok souffle toujours le chaud et le froid, ce qui a permis à Rassoul, qui avait fait bonne impression durant son test à Anderlecht, de s’imposer. Le Sénégalais rappelle Kouyaté par son style de jeu et sa physionomie. Un jeune du cru, Melens, promu du noyau espoirs, a été testé à ce poste mais bien que le staff soit convaincu de son talent, il devra sans soute se contenter de quelques montées au jeu cette saison.

Peeters a reconnu que le maintien du 4-2-3-1 dépendait de sa quête d’un remplaçant à Vanaken. Le Polonais Starzynski possède le profil requis : il est intelligent et dispose d’une excellente technique de frappe. Patosi peut également évoluer derrière les attaquants mais plutôt face à des adversaires modestes.

ATTAQUE

Dessers est-il déjà capable de porter le poids de l’attaque ? Le DT Reynders a préféré laisser l’entraîneur répondre à cette question. Il a acquis deux avants, le solide Enoh, issu du noyau B du Sporting Lisbonne, et le vif Ghadir, de Bnei Sakhnin, un club israélien moyen, mais aucun des deux ne sera un titulaire incontournable. Dessers, apprécié du public, aura donc l’occasion de faire ses preuves.

Les flancs ont perdu de leur profondeur suite aux départs de De Pauw et Remacle. Seuls Ansah et Abdurahimi sont capables d’en apporter mais le premier prend trop peu d’initiatives et le second en prend trop. Miric, élu Joueur de l’Année à Slaven Belupo, en Croatie, va occuper le flanc droit. Le Serbe effectue de bonnes actions mais est parfois trop lent. A gauche, Patosi peut susciter le danger, comme il l’a prouvé en figurant dans le peloton de tête du classement des assists, la saison passée.

Il est aussi possible de procéder avec deux avants, le rapide Ghadir étant alors associé à Dessers. Dans ce cas, Miric doit trembler pour sa place car Starzynski peut glisser à droite.

CONCLUSION

Lokeren joue la carte d’étrangers inconnus. Un pari car à quelle vitesse vont-ils s’habituer au football belge ? Ils ont du talent et Reynders a déjà prouvé qu’il avait du flair. Couler ces joueurs dans un moule cohérent est une autre paire de manches. Il sera intéressant de voir si le président Lambrecht accordera suffisamment de temps à Peeters…

PAR MATTHIAS STOCKMANS

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire