« CHARLEROI NE DOIT S’EN PRENDRE QU’A LUI-MEME »

Lokeren et le Lierse continuent à mettre la pression sur Anderlecht.

Georges Heylens: Avec deux conceptions différentes: frivole du côté des Flandriens, grâce à l’apport des Africains, et cérébrale chez les Anversois, en raison d’une composante essentiellement belge, axée sur la rigueur. Chacun s’attendait à ce que ces formations rentrent quelque peu dans le rang, à un moment donné, comme St-Trond, autre bonne surprise de la saison, en avait fait l’expérience au début du deuxième tour. Mais au train où vont les choses, j’ai de plus en plus le sentiment qu’il faudra composer avec ces deux phalanges jusqu’au bout. Avec, peut-être, un petit avantage pour les joueurs de Daknam car par rapport aux footballeurs d’Emilio Ferrera, ils peuvent s’appuyer sur un surplus de classe intrinsèque. Au niveau du talent pur, il va toutefois de soi que c’est le Sporting qui présente les meilleurs atouts. Mais, collectivement, les Bruxellois ne présentent pas le même bloc compact que les deux autres. Sauf dans les grandes circonstances, quand ils regardent tous dans la même direction, comme par enchantement.

Autre point commun entre Lokeren et le Lierse: il aura été abondamment question de l’arbitrage dans leurs matches respectifs à l’Antwerp et au Mambourg.

On n’aurait jamais parlé du penalty accordé par Eric Blareau si les Anversois avaient obtenu un point ou davantage. Et le même raisonnement vaut pour les Zèbres. S’ils ont concédé bêtement trois unités, ils doivent s’en prendre d’abord à eux-mêmes. Désolé mais il y a plusieurs règles, non écrites, que l’on enseigne aux footballeurs dès leur plus jeune âge. La première veut qu’un match n’est terminé qu’au coup de sifflet final de l’arbitre. Certains joueurs ou coaches, qui se lamentent après un but encaissé dans le temps additionnel, devraient peut-être le méditer. Dans un même registre, ces mêmes personnes devraient également se dire que tant que le referee n’a pas sifflé, l’action continue normalement. Dès lors, que le ballon disputé par Laurent Delorge et Ernest Etchi ait ou non franchi la ligne de touche, il importait aux Sportingmen de poursuivre le jeu, tout simplement. S’ils l’avaient fait, ils auraient eu l’occasion, trois fois plutôt qu’une, d’annihiler le rush décisif du Lierrois. Ils ne l’ont pas fait et doivent s’en mordre les doigts plutôt que de pointer un doigt accusateur vers Paul Allaerts.

Toutes les équipes du sub-top l’ont emporté: Genk contre Mons, St-Trond à Mouscron, le Standard devant Lommel et La Gantoise face au GBA.

Des résultats somme toute logiques, sauf peut-être la victoire des Trudonnaires chez les Hurlus, qui n’ont engrangé que 3 points sur 27 lors de leurs neuf derniers matches. Et encore peuvent-ils s’estimer heureux puisque leur seul succès fut obtenu face à une équipe anderlechtoise peu en verve. La chance des frontaliers, c’est qu’ils n’ont plus grand-chose à perdre cette saison et qu’ils peuvent jouer en toute sérénité en songeant déjà à la campagne à venir. Leur président, Jean-Pierre Detremmerie, l’a parfaitement compris, puisqu’il a dit haut et fort que Lorenzo Staelens gardait toute sa confiance et qu’il pouvait même se permettre sept autres revers jusqu’à la fin de cette campagne, au besoin. C’est une fameuse marque de soutien, peu habituelle à ce niveau. Et je crains qu’elle ne sera peut-être pas d’application dans un autre club, entraîné pourtant par un autre jeune mentor tout aussi méritant: Franky Van der Elst, au GBA. Honnêtement, je ne pense pas qu’il faille lui jeter la pierre. Si le Kiel a pris les allures d’un bastion inexpugnable lors de la fusion entre le Germinal et le Beerschot, c’est sûrement au travail de l’ancien Brugeois et de son acolyte Marc Degryse sur le terrain qu’il le doit. Il a suffi que l’ex-Soulier d’Or s’en aille et qu’on compte subitement ses deniers là-bas pour que tout se déglingue. Et ce n’est pas en annonçant la venue probable de Simon Tahamata comme coach que les nouveaux dirigeants auront rasséréné le climat, bien au contraire.

Parmi les menacés, La Louvière et Westerlo ont effectué une bonne opération.

En principe, les descendants sont connus car je ne vois pas comment Malines et Lommel pourraient échapper au couperet, vu le marasme dans lequel ils sont enlisés, tant au point de vue sportif qu’extrasportif.

Bruno Govers

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