Charleroi chantera sous la pluie

Charleroi a disputé cinq matches à domicile cette saison, contre Waasland-Beveren, Courtrai, Genk, le Cercle et Lokeren. Ces rencontres ont attiré moins de spectateurs que celles contre les mêmes adversaires la saison dernière, la diminution des assistances observée depuis 2005-2006 se poursuit. Il y avait à l’époque 12.000 personnes par match, on en compte aujourd’hui deux fois moins.

Depuis le démontage de l’étage de trois tribunes cet été, elles n’ont plus de toit. Le club vient de prendre une initiative pour tenter de ramener des gens au stade : les supporters qui ont un abonnement dans l’une des tribunes non couvertes peuvent désormais assister aux matches dans la seule tribune pourvue d’un toit, sans supplément de prix. Et ceux qui préfèrent rester où ils étaient recevront gratuitement une cape anti-pluie offerte par Belgacom en cas de besoin. Cela suffira-t-il pour faire revivre le Mambourg ? Dans le dossier des toitures, en tout cas, on recule au lieu d’avancer. En mars, Eric Goffart, échevin des Travaux et des Bâtiments, déclarait :  » Je ne conçois pas que les supporters puissent aller au stade toute une saison au vent et sous la pluie. Nous travaillons d’arrache-pied pour qu’à l’issue des travaux de démolition des tribunes, des toitures puissent être installées. L’objectif est que tout soit en ordre pour le début du championnat 2013-2014.  »

On estime que la pose des toitures coûtera environ 400.000 euros. A quand le début des travaux ? Aujourd’hui, le même échevin signale qu’il faut d’abord demander les permis nécessaires et que 130 jours sont nécessaires pour les obtenir. Un appel d’offres a déjà été lancé, ce qui permettrait d’entamer les travaux dès l’obtention des permis, mais ceux-ci ne seront donc pas délivrés avant le printemps. CQFD : jusqu’à la fin de cette saison au moins, Charleroi jouera dans un stade dont une seule tribune est couverte.

La Ville, sur son site, parle d’un stade  » plus chaleureux et familial  » depuis la réduction de sa capacité. Mais on sent une montée de ras-le-bol chez les supporters.  » Le stade dans son état actuel démotive les gens « , nous lâche un représentant de fans carolos.  » Une personne normale n’a pas envie de se déplacer dans des conditions pareilles. Aujourd’hui, nous avons le stade d’un club de Promotion. La perte d’ambiance est un autre facteur qui décourage. Vu qu’il n’y a plus de toit, nos bruits ne résonnent plus et c’est beaucoup moins chaleureux.  » Dans la Tribune 4, celle où il y a le kop, cet inconditionnel voit désormais  » plus de spectateurs que de supporters. J’ai bien peur que Charleroi joue devant 2.000 personnes en janvier s’il n’y a plus un vrai enjeu sportif.  »

Jean-Pierre Deprez, conseiller communal MR passionné de foot, comprend la froideur du public carolo, vu l’état du stade.  » C’est difficile de prévoir une date pour la pose de nouvelles toitures.  » Avant cela, il faut aussi penser à démonter les grues qui ont servi à la déconstruction de trois tribunes,  » à moins qu’elles restent finalement et servent à la pose des toitures « , ironise-t-il. L’entreprise qui devait s’en charger a fait faillite, donc rien ne bouge.  » J’ai posé la question à Paul Magnette, il n’a pas pu me répondre.  » Et notre supporter conclut sur une note encore moins optimiste :  » L’affaire des grues, c’est encore un quiproquo carolo, une histoire de plus. Et je suis convaincu qu’on ne verra jamais de toit sur les trois tribunes qu’on a réduites.  »

PAR PIERRE DANVOYE

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