Charleroi AU R.V.

Les Spirous ont déjà marqué leur territoire.

A ceux qui doutaient que les Spirous seraient les principaux candidats à leur propre succession, les champions de Belgique ont apporté une réponse claire dès la première journée. Ce match inaugural contre Mons était considéré, par tous, comme très difficile. Une surprise n’était pas à exclure : la préparation de Charleroi avait été contrariée par l’absence de quatre internationaux ( JacquesStas, RoelMoors, KrisSergeant et DamirKrupalija) et par de nombreuses blessures ( RalphBiggs, DamirMilacic, DavidFrigout et SachaMassot), tandis que Mons avait effectué un recrutement intéressant et se présentait comme un dangereux outsider. Mais sur le terrain, il n’y a pas eu photo : 94-59 au coup de sifflet final, avec un écart qui n’a jamais cessé de croître.  » Je ne m’attendais pas à une telle démonstration « , reconnaît le coach SavoVucevic.  » Lorsque j’avais affirmé, avant le match, qu’on n’était pas prêt, ce n’était pas du bluff. Je n’ai jamais pu disposer d’un groupe au complet pendant la période de préparation. Le 25 septembre, on était… trois ! Vendredi passé, ils étaient dix pour la première fois à l’entraînement. J’ai récupéré Damir Milacic et David Frigout juste à temps pour la reprise du championnat. La semaine dernière, TunjiAwojobi n’a pas pu s’entraîner. Certains joueurs ne sont encore qu’à 40 % de leurs capacités maximales. D’autres, à 60 ou à 80 %. Mais personne à 100 % « . Voilà qui n’est pas rassurant pour les futurs adversaires, surtout si l’on tient compte qu’il manque toujours RalphBiggs et SachaMassot.

Awojobi était à court d’entraînement ? Cela ne s’est pas vu sur le terrain : le Nigérian, qui avait conquis la Coupe ULEB avec Hapoël Jérusalem dans ce même Spiroudôme au printemps, a impressionné tout le monde contre Mons : meilleur marqueur du match avec 23 points (11 paniers sur 15, et un lancer franc sur un).

 » C’est très facile de jouer avec lui « , admet MarcusFaison, deuxième marqueur avec 21 points.  » Car, en plus de son potentiel physique et de ses qualités de marqueur, il est aussi un très bon passeur. Il a l’art de vous distiller de très bons ballons à l’intérieur de la raquette « .

 » Awoboji, aussi bon soit-il, est simplement un joueur parmi les 12 « , insiste Savo Vucevic.  » J’avais insisté pour avoir 12 titulaires potentiels et ce sera bien nécessaire pour courir trois lièvres à la fois. Avec sept joueurs, comme c’était parfois le cas la saison passée, on ne peut pas jouer à un rythme élevé pendant huit mois. A un moment donné, on craque. A ce jour, les joueurs n’ont pas eu beaucoup de temps pour assimiler les systèmes de jeu et apprendre à se connaître, mais ma grosse satisfaction, c’est que dès leurs arrivées, ils ont tous adhéré à ma philosophie, qui incarne principalement l’amour du maillot et le jeu collectif. Samedi, chacun s’est donné à fond. Malgré une bonne adresse au tir, il y avait encore de nombreuses imperfections sur le plan offensif, mais on a très bien défendu et tous les joueurs ont affiché une grande volonté. Grâce à cela, on a pu imprimer notre rythme pendant 40 minutes « .

 » L’une des principales différences entre Charleroi et Mons, c’est que chez nous, trop de joueurs assimilent encore un rappel sur le banc à une punition « , estime le coach montois YvesDefraigne.  » Or, les dix joueurs doivent se répartir le temps de jeu, afin de conserver le rythme et l’intensité d’un bout à l’autre de la rencontre. On a recruté de bons joueurs à Mons, mais beaucoup d’entre eux proviennent d’un club moyen où ils ont eu l’habitude de jouer 35 minutes. Cette remarque vaut même pour notre Israélien PapiTurgeman, qui a pourtant une longue et belle carrière derrière lui « .

 » Charleroi était-il trop fort ou Mons trop mauvais ? Un peu des deux « , estime JimPotter.  » Charleroi était très fort, mais 18 pertes de balles de notre part, c’est beaucoup. A la mi-temps, à 45-32, on y croyait encore, mais lorsque l’écart a dépassé les 20 points, on s’est trop rapidement résigné. On pouvait s’attendre à être battu au Spiroudôme, mais de là à encaisser un écart de 35 points, il y a de la marge. Je ne peux pas l’accepter. Il faudra se remettre en question. Car Mons demeure candidat aux playoffs. Lorsqu’on compulse la liste des joueurs, on peut penser qu’on a une bonne équipe. Malheureusement, sur le terrain, cela ne s’est pas vu « .

Daniel Devos

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