Changement de tactique

Roelandts et Van Avermaet reçoivent leur chance.

par Benedict Vanclooster

Dimanche, Omega Pharma-Lotto n’alignera pas Philippe Gilbert à Paris-Roubaix. L’Enfer du Nord est la seule manche printanière de l’ancienne Coupe du Monde à laquelle le coureur, troisième du Tour des Flandres, renonce. Chaque fois qu’il court, le Liégeois est le seul leader de son équipe. L’espace d’un jour, Greg Van Avermaet et Jürgen Roelandts grimpent un échelon dans la hiérarchie. Herman Frison les lance dans la bagarre avec Leif Hoste, ressuscité au Ronde.

Van Avermaet et Roelandts n’ont pas encore fêté leurs 25 ans mais ils ont déjà soulevé beaucoup d’espoirs. En 2008, Roelandts a été sacré champion de Belgique à Knokke-Heist et Van Avermaet a remporté une étape et le maillot aux points de la Vuelta, s’érigeant ainsi en nouveau Tom Boonen.

Par la suite, ni l’un ni l’autre n’ont renoué avec le succès, pas plus qu’ils n’ont émergé dans les classiques, comme on l’espérait.  » Ne me faites pas dire qu’ils viennent de franchir un palier important en ce début de printemps « , relève Frison, toujours réaliste.  » Cependant, je ne doute absolument pas d’eux. Simplement, tout le monde n’est pas capable de remporter, comme Boonen, le Tour des Flandres et Paris-Roubaix avant d’avoir 24 ans. « 

Frison souhaite qu’on fasse preuve de patience.  » Greg et Jürgen doivent bénéficier d’un crédit d’un an ou deux pour s’endurcir. Ils n’ont pas encore le moteur ni la carcasse de FabianCancellara ou de Boonen. Comme au Ronde, ce sont les coureurs costauds qui émergeront à Roubaix, après 230 kilomètres.  »

Frison croit-il aux chances de ses poulains de s’adjuger, malgré tout, la classique dimanche ?  » Il ne faut jamais dire jamais mais il faudrait un fameux concours de circonstances, même si, actuellement, Roelandts et Van Avermaet ont plus de chances à Paris-Roubaix qu’au Tour des Flandres, où les efforts explosifs requis par les côtes successives sont encore trop intenses pour eux. En revanche, ils peuvent prétendre à la victoire à l’avenir. « 

Après son premier Paris-Roubaix en 2007, alors qu’il était néo pro, Van Avermaet avait exprimé l’espoir de s’adjuger un jour cette classique mais jusqu’à présent, en trois participations, il n’a pas dépassé la 27e place. Quand il a découvert la classique en 2008, Roelandts a été victime d’une grippe intestinale et ce dimanche, il prendra le départ de l’Enfer du Nord pour la deuxième fois.

 » L’essentiel est qu’ils vivent pour leur sport et s’y investissent pleinement « , insiste Frison.  » Ainsi, cet hiver, Roelandts a loué un appartement à Albufeira, au Portugal, afin de s’entraîner dans des conditions optimales.  » Ces efforts ont déjà valu au jeune Brabançon quelques places d’honneur cette saison.  » Avec un brin de chance, il aurait gagné et nous aurait délivrés du sort qui nous prive de victoire « , relève Frison.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire