CHALLENGE

A la fin de la saison passée, le 26 juin très exactement, l’UEFA a annoncé officiellement qu’elle mettrait fin au contrat qui la lie à TEAM Marketing AG pour la Ligue des Champions à dater du 30 juin 2003. La fédération européenne a ajouté qu’il ne fallait pas considérer cette décision comme un avis négatif quant au travail de l’entreprise des Allemands Klaus Hempel et Jürgen Lenz ces dix dernières années, car TEAM a au contraire joué un rôle prépondérant dans le développement et le succès de la Ligue des Champions. Néanmoins, toujours selon l’UEFA, le temps de refaire un appel d’offres était arrivé. Les candidatures étaient donc les bienvenues.

Moins de cinq mois plus tard, ces candidatures sont connues. Elles ont été sélectionnées parmi une liste de quelque quarante demandeurs, dont une poignée seulement avait vraiment l’intention de se pencher sur l’organisation, le marketing et les droits TV de la Ligue des Champions. Evidemment, TEAM est candidat à sa propre succession. Ses concurrents sont Octagon CSI, IMG/TWI et AIM International.

Nous avons le sentiment qu’il sera extrêmement difficile aux trois rivaux de TEAM AG d’arracher le contrat à la firme lucernoise. TEAM a réalisé un travail d’avant-garde en matière d’organisation. Les rouages de TEAM sont parfaitement huilés, fiables et précis, par comparaison avec la façon dont ISL, récemment tombée en faillite, abordait les choses. Fondée par feu Horst Dassler, ISL a périclité après le décès de celui-ci. Les collaborateurs qu’envoie TEAM sur le terrain sont extrêmement bien formés, maîtrisent plusieurs langues, connaissent les différents aspects du marketing, de la presse et des relations publiques. Leur seul inconvénient est de n’avoir que peu ou pas d’atomes crochus avec le football. Peut-être était-ce intentionnel lors de leur engagement, pour éviter qu’ils ne se montrent trop émotionnels auprès des clubs et des joueurs qu’ils fréquentent tout au long d’une saison. La plupart des collaborateurs de TEAM viennent de l’athlétisme et du rugby.

Eric Drossart, jadis sextuple champion de Belgique de tennis, est vice-président de l’IMG/TWI de Mark McCormack. Il est conscient des difficultés qui l’attendent s’il veut obtenir un contrat avec l’UEFA. Il espère que lorsque les dirigeants européens examineront les candidatures, ils seront aussi corrects et transparents que lorsqu’ils ont annoncé chercher un éventuel nouveau partenaire. IMG, précise Drossart, est prêt à consentir un énorme effort, va apporter des idées novatrices et augmenter les droits TV car le groupe est puissant dans toutes les parties du monde. En-dehors de l’Europe, il est même de loin le plus puissant et il est déjà bien au fait des nouveaux supports de l’information.

Dans un certain sens, Drossart et IMG veulent prouver à l’UEFA qu’il est possible de coupler organisation et exposition. IMG n’a pas l’intention de modifier beaucoup la formule actuelle de la Ligue des Champions. Drossart: « Dans les grandes lignes, nous voulons même conserver l’intégralité de la formule. Nous n’avons suggéré que quelques changements, qui concernent des détails, car TEAM a réalisé un travail fantastique. Mais le monde évolue extrêmement vite et la globalisation devient tout aussi rapidement un fait inévitable en sport aussi ».

Si IMG/TWI estime pouvoir améliorer quelque chose, c’est sur le plan des relations avec les clubs. Eric Drossart mesure pleinement la puissance qu’acquiert le G14 et il ne pense pas que cette tendance va s’inverser. Il n’ignore pas davantage les tensions qui ont opposé TEAM à certains clubs. Il veut les éviter à tout prix. C’est un challenge. Nous aurons davantage de nouvelles à la mi-décembre.

Mick Michels

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire