Ode à la légèreté : les marches effilées grimpent vers la passerelle ultrafine. © LAURENT BRANDAJS

Chaînon manquant

Comment l’ajout d’un seul élément peut-il transformer radicalement un intérieur ? Dans une maison de maître bruxelloise, un nouvel escalier modifie totalement la dynamique de la vie familiale.

Lorsque les futurs propriétaires découvrent la maison, celle-ci a déjà subi certaines transformations. La demeure présente les caractéristiques habituelles des maisons de maître (trois pièces en enfilade avec de hauts plafonds moulurés), mais bénéficie aussi d’annexes plus récentes côté jardin. Ces  » boîtes  » semblent toutefois avoir été empilées là sans grande réflexion. Elles sont étriquées, entravent le passage de la lumière, ne correspondent pas au volume généreux de l’habitation et empiètent trop sur l’espace extérieur. Une intervention radicale semble indispensable pour repenser l’espace et les entrées de lumière. Les anciennes annexes seront donc démolies pour céder la place à une nouvelle extension qui accueille les mêmes fonctions qu’auparavant dans une architecture totalement revue et corrigée.

Le point de départ du projet ? Le désir de disposer d’un escalier privatif pour accéder à la suite parentale sans passer par la cage d’escalier principale. Il s’agissait somme toute de créer un nouveau lien entre des fonctions déjà existantes. Depuis la salle à manger, l’escalier s’élève vers une passerelle suspendue qui conduit au bureau. Et, au fond de cette pièce, une volée de marches permet d’accéder à la chambre des parents.

Lumière et transparence

Elégamment mis en valeur par l’imposante baie vitrée, le nouvel escalier accompagné de sa passerelle est sans conteste la pièce maîtresse du projet. L’élément s’intègre dans l’espace avec une extrême légèreté.  » Pour éviter les lourdeurs, tous les éléments structurels sont camouflés « , explique l’architecte Lucas Gillard. Le limon de l’escalier est dissimulé derrière une contre-cloison tandis que la poutre principale qui supporte la passerelle est cachée au niveau du plafond. Seules sont visibles les fines suspentes de soutien des cornières métalliques qui accueillent le lattis ajouré.

Face à un mur aveugle au fond du jardin, la façade arrière peut s’ouvrir largement.  » J’ai travaillé sur la double hauteur de l’extension pour amener un maximum de lumière dans la pièce centrale de l’enfilade « , souligne Lucas Gillard. Une nouvelle structure métallique reprend les charges des anciens murs porteurs. Malgré sa conception difficile, cette structure offre l’effet de légèreté et d’ouverture recherché. Le verre collé des panneaux fixes renforce encore cette impression pour un résultat ultraléger par rapport aux châssis ouvrants. Quand les fenêtres pliantes du rez sont entièrement ouvertes, la transparence est totale. L’intérieur et l’extérieur ne font alors plus qu’un.

Réalisation : Lucas Gillard (La Hulpe) www.lucasgillard.be

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Marie Delooz

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