« CES REMISES FONT DÉSORDRE »

Pierre Danvoye
Pierre Danvoye Pierre Danvoye est journaliste pour Sport/Foot Magazine.

Douze équipes seulement ont joué ce week-end. Entre les sommets européens, une kermesse à Lokeren et notre championnat, les forces de l’ordre ne savaient plus où donner de la matraque! A Charleroi, on a appris mercredi passé que le déplacement à Lokeren était reporté. « C’est n’importe quoi », nous avait confié Enzo Scifo.

Georges Heylens: Ce seront bientôt les bourgmestres qui feront le programme du championnat. Il ne faudrait pas oublier une chose essentielle: les amateurs de foot payent -et même très cher- pour pouvoir compter sur les forces de l’ordre. Elles sont donc tenues de se mettre à la disposition de tous. Tous ces matches remis, ça fait désordre et ça montre une fois de plus que la Belgique est un petit pays avec de grands problèmes!

La journée sans voitures de samedi est une autre aberration des pouvoirs publics. C’est le meilleur moyen de tuer les petits commerçants. Mon fils, qui gère un magasin de sports à Anderlecht, n’a fait que le tiers de sa recette habituelle. A croire que les pouvoirs publics ont des intérêts dans les grandes surfaces commerciales… Et quand va-t-on jouer les matches impliquant le Standard, Anderlecht et Bruges? Le calendrier des clubs européens est déjà un casse-tête sans ces remises.

Un premier entraîneur a sauté: Emilio Ferrera.

Ce Guillou qui a débarqué à Beveren ne m’a jamais inspiré confiance. Quelle est sa carte de visite? On dit qu’il a fait un apport personnel à Beveren mais je n’en crois pas un mot. Et même si c’était le cas, les fameux douze millions que l’on cite suffisent-ils pour pouvoir tout révolutionner dans un club de D1? Cela voudrait dire beaucoup de choses sur la vraie situation financière de Beveren. Les dirigeants prétendent qu’ils auraient voulu conserver Emilio Ferrera mais que l’apport financier de Guillou lui permettait de virer l’entraîneur en place. Ces dirigeants ont-ils essayé de savoir d’où vient Guillou? J’ai mes craintes pour le football belge si de tels dérapages continuent. Dans d’autres clubs, des dirigeants apportent des sommes incroyables, mais on ne fait rien pour savoir d’où proviennent ces fonds. On donne quand même tout le pouvoir à ces investisseurs. Regardez ce qui se passe au Standard: les gens qui y mettent de l’argent ont le droit d’envoyer systématiquement les meilleurs joueurs à Marseille.

La Louvière continue à s’enfoncer et Alost poursuit son rêve.

Il n’est pas normal d’encaisser trois buts en dix minutes contre Alost quand on mène au score. Cela traduit un terrible manque de discipline et sans doute d’autres gros problèmes. Les joueurs sont-ils toujours derrière Daniel Leclercq? On a fait la lessive au niveau de l’équipe dirigeante, mais il faudrait maintenant mettre de l’ordre au niveau sportif afin que tout le monde tire dans le même sens. Alost, de son côté, peut faire beaucoup de bien à notre championnat. Comme elle joue depuis le début de la saison, cette équipe pourrait fort bien terminer dans le Top 6. Reste à voir si elle ne sera pas très vite dévalisée, car la situation financière du club pourrait provoquer une fuite de ses meilleurs joueurs en cours de saison.

Mouscron a enfin gagné.

Le problème de confiance collective est peut-être résolu grâce à cette victoire contre le RWDM. Par contre, je me pose de plus en plus de questions à propos des Bruxellois. Ils viennent de transférer Origi pour épauler Kolotilko devant, mais si c’était encore le grand Origi, il n’aurait pas été mis sur une voie de garage à Genk.

Deux joueurs continuent à marquer comme ils respirent: Mbonabucya et Sonck.

Je ne suis pas étonné par le niveau de Mbonabucya, que j’ai lancé à Malines puis retrouvé à Gaziantepspor. Ce joueur a crevé de faim en Afrique, il sait d’où il vient et où il veut arriver. Il n’y a pas plus terre à terre que lui. Mais à St-Trond, je suis encore plus étonné par Boffin: je le trouve encore plus rapide que quand il était à Metz. C’est le contre-exemple de Staelens: il a retrouvé tout son allant en rejoignant son jardin et sa famille, alors que Staelens a complètement sombré au Japon parce qu’il était privé des siens. Cela montre l’importance de l’aspect familial pour un footballeur.

Quant à Sonck, il est à l’image de Genk: redoutable dans son stade, mais encore insuffisant à l’extérieur.

Pierre Danvoye

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire