Cercle de gentlemen

Le Cercle Bruges est un beau club. J’aime son passé, ses traditions, sa courtoisie. Le Cercle est né dans une école catholique – les frères Xaverianen – et co-fondé par le premier président, Léon De Meester. Le second président, Raoul Daufresne de La Chevalerie, a été entraîneur de l’équipe nationale lors des Jeux Olympiques de 1920, alors qu’il défendait en même temps nos couleurs en tant que tennisman et hockeyeur ! L’équipe de hockey obtient la médaille de bronze, l’équipe de football, l’or. Le seul trophée des Diables Rouges à ce jour. Raoul Daufresne de La Chevalerie a également été lieutenant général dans l’armée et durant la Seconde Guerre mondiale, il fut commandant de l’armée de terre en Grande-Bretagne.

Cercle, un club de gentlemen, une union entre chevaliers et barons et des licenciés érudits. Frans Schotte, le discret président actuel, est sociologue et diplômé de la Vlerick Management School Europe. Il a également suivi une formation en management au sein de la réputée université de Fontainebleau. Le Cercle sportif brugeois me fait toujours penser aux Anglais de Corinthians FC, un club fondé en 1882. Une équipe de gala composée d’académiciens jouant exclusivement des matches amicaux. Ce principe, autoproclamé, a constitué leur défaite. A partir de 1888, la ligue anglaise de football, la Football Association, interdit à tous ses clubs de jouer contre des  » extrémistes de l’étiquette « . Dès lors, les joueurs de Corinthians FC se voient contraints de s’exiler. Pour l’anecdote, le Real Madrid s’est inspiré de leurs maillots blancs immaculés pour équiper ses joueurs. En Amérique latine, l’héritage des gentlemen se perpétue grâce au club brésilien de Sport Club Corinthians Paulista, un nom qui réfère aux académiciens footballeurs.

Aujourd’hui, le Cercle flirte avec les difficultés. Beaucoup de blessés, une marge de man£uvre financière insuffisante, des résultats en dents de scie et un gardien décrié par beaucoup. Dans d’autres clubs sans doute valserait-il avec les ordures ménagères… La semaine dernière, un journaliste a même affirmé que  » son meilleur arrêt serait celui d’arrêter sa carrière « .

Le gardien de but lui-même hésite. Arrêter ou pas ? Le Cercle est différent. Malgré une vox populi en colère, les doutes inacceptables du keeper et une presse inflexible, le club reste calme, poli, respectueux. Francky Vandendriessche peut décider lui-même s’il joue ou pas. Gentlemen.

par David Steegen

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