Cech peut mener Arsenal au titre

Londres a réalisé un des transferts les plus significatifs de l’été. Contre le gré de José Mourinho, Petr Cech (33 ans) a négocié avec Arsenal. Le Tchèque joue depuis onze ans dans la capitale et comptait y rester. Mourinho n’avait pas envie de le voir chez son concurrent direct et jugeait le PSG plus sûr, mais Chelsea a suivi les voeux du gardien, par gratitude mais aussi parce qu’il aurait été fou de refuser 15 millions d’euros pour un gardien de cet âge. Détail amusant : le 2 août, le match de Supercoupe oppose Chelsea à Arsenal. Un début particulier pour Cech…

Arsenal a achevé la saison avec douze unités de retard sur Chelsea. Cech a joué sept matches pour le champion, sept matches gagnés par Chelsea. Il n’a encaissé que deux buts. Une défense n’est pas l’autre, mais dans une première réaction, John Terry, le capitaine des Blues, a calculé que le gardien allait gagner entre douze et quinze points par an, soit l’écart entre les deux clubs.

Thierry Henry pense également que l’arrivée de Cech va renforcer Arsenal en prévision de la lutte pour le titre. Après les succès de ses débuts – le titre en 1998, 2002 et 2004, le manager français, Arsène Wenger, s’est attiré les moqueries générales. Il a essentiellement transféré des jeunes, Français ou Africains. Il a développé un football attrayant mais peu rentable. Et dès qu’un joueur émargeait à l’élite mondiale, comme Robin van Persie, par exemple, il s’empressait de rejoindre un concurrent.

Wenger a adapté sa gestion. Il continue, certes, à s’intéresser aux jeunes, qu’il fait progresser – l’éclosion de Francis Coquelin dans l’entrejeu a été profitable à toute l’équipe – mais il les encadre désormais de routiniers. A l’image des PerMertesacker, SantiCazorla, MesutÖzil, ou encore Alexis Sanchez, l’été dernier, le futur héros de la finale de la Coupe. Arsenal a également opéré des transferts coûteux. Cech était peut-être le maillon manquant.

Avec deux victoires d’affilée en Coupe, Wenger fait taire les critiques. On ne peut plus lui reprocher de ne rien gagner. Il a fallu du temps pour remettre l’aspect sportif au premier plan, après l’érection du stade, qui a pesé sur le budget. L’arrivée d’argent arabe à Manchester a encore fait reculer Arsenal d’un cran mais les Gunners semblent enfin armés pour le titre.

Aaron Ramsey est toujours là malgré l’intérêt d’autres clubs, Sanchez s’est adapté et Jack Wilshere a retrouvé la forme. Il s’est blessé à la cheville en novembre et a raté presque tout le reste de la saison. Theo Walcott rêve aussi d’une saison sans blessure. Si tous les ingrédients sont réunis, la lutte pour le titre sera plus passionnante qu’il y a quelques mois.

Arsenal pourrait ainsi poursuivre sur sa lancée. En 2015, il a gagné la Coupe tout en défendant âprement ses chances jusqu’au terme du championnat. Après la trêve hivernale, les Gunners ont réussi un 33 sur 36. C’est plus qu’une moyenne de champion, même s’ils ont cédé du terrain durant le dernier mois, réalisant des matches nuls à Manchester United et contre Chelsea, précisément…

PAR PETER T’KINT

On ne peut plus reprocher à Wenger de ne rien gagner.

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