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Ce mec est fou! Génial, mais fou!

Dans deux jours, l’EURO commence. Donc évidemment, on ne va pas en parler. Tout le monde le fait et on le fera encore durant les semaines qui viennent. Bon allez, un petit mot quand même. L’EURO sera à l’image de la saison que l’on vient de vivre. Extraordinaire. Dans le sens: hors de l’ordinaire. Des joueurs cramés, tendance futurs blessés… On va bien s’amuser. Et tant qu’on y est:  » God bless Eden, Axel et Kevin« . Qu’eux conjuguent « se blesser » au passé. Beaucoup d’équipes partent dans l’inconnu. La Belgique en tête. Déjà premiers. Il y aura des surprises lors de la phase de groupes. Des « petits » vont battre des « gros ». L’incertitude, dont les « gros clubs » style Super League veulent se débarrasser, sera omniprésente. On s’en réjouit déjà. Même si on retrouvera les plus forts à la fin. Ou peut-être les plus malins.

À force de vouloir surprendre ses adversaires, Guardiola surprend surtout ses joueurs.

Soit. Avant l’EURO, revenons sur les deux finales européennes qui, perso, m’ont régalé. Deux festins footballistiques. Malgré la diète d’occasions. Trois maigres tirs cadrés dans chacune de ces deux finales. Mais on a vibré pour des hommes et des collectifs. Villarreal – Manchester United fut l’opposition entre de bons joueurs qui font une grande équipe et de grands joueurs qui font une bonne petite équipe. J’aime cette fierté, cet orgueil, ce respect inconditionnel du maillot. Le bloc espagnol était cimenté par l’amour. Celui du coéquipier, de la victoire. En face, des noms qui se cherchent et se perdent dans le labyrinthe dessiné par Emery. Qui n’a jamais si bien porté son nom. Ses petits papiers mentionnaient: « Comment priver Fernandes et Rashford de bons ballons ». Ses joueurs l’ont appliqué à la… lettre. Señor Europa League a été parfait. La façon dont il a isolé les deux créateurs, animateurs, buteurs de ManU fut une démonstration. Fernandes et Rashford n’ont pas vraiment pu jouer leur finale. Comme d’autres n’ont pas su. Solskjaer se sent obligé d’aligner Pogba dans une finale, alors que son équipe est meilleure et mieux équilibrée avec Fred et McTominay derrière Fernandes. Les obligations de ces clubs où on achète des noms sur des maillots, autant que du talent sous le short. Quand Ole se retournait vers son banc, il ne voyait rien qui pouvait rendre son équipe meilleure. On parle d’un des clubs les plus riches du monde. Ce fut une vraie leçon du football et de vie. Le pognon n’achète pas tout.

Autre finale et autre leçon. Dans ce Chelsea – Manchester City, le pognon qui sent le rognon est des deux côtés. La limpidité d’un seul. Le but de Chelsea résume le match. Un éloge de la simplicité et du bon sens footballistique. Deux passes: un but. On ne fait pas plus simple. Pep, lui, avait décidé de faire dans le compliqué, histoire de se compliquer la tâche. À force de vouloir surprendre ses adversaires, Pep surprend surtout ses joueurs. Je pense bien qu’il est fou. De cette folie qui colle au génie. Tel un joueur d’échecs. En quête perpétuelle de plus. Mais là, il s’est complètement planté. Je n’aurais jamais osé imaginer écrire que Guardiola s’était trompé. Ma phrase est à l’image de son inspiration du soir. Compliquée, avec ses trois verbes qui se suivent. Moi, je me comprends, mais je suis quasi le seul. Comme lui. Cette saison, Thomas Tuchel l’avait battu deux fois en autant de matches, donc il devait trouver quelque chose. Ce fut de jouer sans vrai numéro 6. Man City jouait sont 61e match de la saison et il décide de tenter ça pour la… deuxième fois. En finale de Ligue de Champions… face à l’équipe la plus « tueuse » d’Europe. Pep en est mort. Avec ses idées, qu’il est parfois le seul à comprendre. Un jour, à New York, il a demandé au maître d’échecs Garry Kasparov de lui apprendre son secret pour réussir les ouvertures. En ce 29 mai, Pep s’est enfermé dans son échiquier. Échec et Mat.

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