« CE CHAMPIONNAT FAIT DéSORDRE A TOUS NIVEAUX »

La saga Lommel est enfin terminée, entendu que le comité exécutif s’est prononcé samedi dernier pour la radiation définitive du club limbourgeois. Cette décision n’aurait-elle pas dû être prise beaucoup plus tôt?

Je ne vous le fais pas dire. L’Union Belge s’est retranchée derrière ses règlements afin de repousser l’échéance autant que faire se pouvait. Ce qui l’a plutôt bien arrangé dans ce cas puisque les dés étaient jetés en championnat, tant en ce qui concerne les deux premières places que pour ce qui concerne la descente, où les deux derniers classés, Malines et Lommel, étaient comme par hasard les clubs à problèmes cette saison. Il est simplement dommage de constater que cette véritable pantalonnade n’est pas encore tout à fait terminée, puisqu’elle se vérifie toujours aux étages inférieurs, entendu que le Comité Exécutif ne prendra que dans deux semaines une décision définitive quant aux cas présentés par le FC Liège en D2 et Berchem en D3. Ce qui signifie qu’Ostende, engagé dans les playoffs pour l’accession en D2, joue probablement pour des prunes, puisqu’il devrait selon toute vraisemblance remplacer Berchem, champion en D3, qui n’a pas obtenu le feu vert de la fédération pour évoluer l’antichambre de l’élite. Quant à Maasmechelen, barragiste en D2, il est appelé à sauver sa peau lui aussi, très vraisemblablement, puisque le FC Liège semble irrémédiablement condamné à la D3. Honnêtement, plus personne ne s’y retrouve dans de telles conditions. Il n’y a pas à dire mais ce centième championnat depuis sa création, en 1895, fait décidément désordre. Je crois que l’URBSFA serait bien inspirée en nommant une commission chargée de régler les problèmes urgents -comme ceux précités- au plus vite au lieu de les renvoyer aux calendes grecques, comme il en va actuellement. Il faut que notre football retrouve le plus vite possible toute sa crédibilité parce que nous faisons rire tout le monde en Europe et dans le monde pour le moment.

Parlons football. A commencer par la sympathique victoire du FC Malines face à La Gantoise.

Je suis heureux pour Alexandre Czerniatynski, justement récompensé par le Plus du Sport pour le travail qu’il a fourni dans des conditions pour le moins ingrates. Sur le papier, il n’y avait pas photo, en principe, entre ces Sang et Or dont la plupart ne font que découvrir la D1 et une formation aussi expérimentée que les Buffalos. Mais un dicton dit que la foi soulève les montagnes et les Malinois en ont donné un formidable aperçu face aux Gantois. En réalité, s’il y a une leçon à tirer, globalement, de cette saison parmi l’élite, c’est l’extraordinaire impact qu’aura eu la jeune classe. Non seulement à Malines mais aussi à Anderlecht, par exemple, où le renouveau a coïncidé avec l’apport de sang neuf. C’est une leçon à méditer Et notamment à Genk, par exemple, où Thomas Chatelle est en train de démontrer qu’il vaut davantage que le rôle de substitut auquel son coach, Sef Vergoossen, semblait l’avoir confiné. Il est clair que ce jeune garçon, que j’ai encore eu sous mes ordres à Malines, justement, a largement sa place en D1. A Genk ou ailleurs.

Le derby hennuyer entre La Louvière et Charleroi s’est terminé sur un partage de frèressur le terrain : 2-2. Mais en coulisses, il fut abondamment question de fusion. Que faut-il en penser?

Honnêtement, vu tous ces bruits de couloir, je ne pense pas que les Loups abordent de manière idéale la prochaine finale de la Coupe de Belgique. Quel contraste, en tout cas, avec la sérénité de leur futur adversaire, St-Trond, qui accumule les bonnes performances grâce à un climat empreint de sérénité. Idéalement, une fois encore, il faudrait pouvoir permettre aux Louviérois de s’atteler au dossier fusion après cet événement au lieu de fixer la date-butoir au 31 mai, autrement dit la veille de la finale. Vous imaginez déjà l’état d’esprit des joueurs si, à 24 heures de cette apothéose, ils devaient apprendre que Mons ou Charleroi allait les absorber? Reste que quatre clubs hennuyers dans un mouchoir de poche, c’est beaucoup. Pour bien faire, ce chiffre devrait être ramené à deux. Au niveau des pros, s’entend, car il est important que les jeunes puissent continuer à se solidariser au football près de chez eux. Pour ce faire, il faut sauvegarder toutes ces entités et même en créer d’autres, pourquoi pas? Mais à ce niveau, la balle est dans le camp de la future équipe gouvernementale.

Bruno Govers

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