Cavendish veut récupérer son trône

The fastest man on two wheels. L’homme le plus rapide à deux-roues. Pendant des années, ce slogan a figuré sur toute sa communication. Plus maintenant. Désormais, sur Twitter, dont il a été le premier du peloton à franchir le cap des 900.000 suiveurs, Mark Cavendish relativise :  » fast sprinter, faster talker.  » Il sait pertinemment que le titre est revenu à Marcel Kittel.

Le passage de témoin s’est effectué au GP de l’Escaut 2013 et n’a plus cessé de s’affirmer. Cavendish s’est crispé. Son impuissance a été criante au dernier Tour. A Harrogate, le lieu de naissance de sa mère, là où il aurait dû enfiler le maillot jaune, il a chuté cul par-dessus tête, en plein sprint. Pendant qu’il était évacué avec une blessure à l’épaule, Kittel s’emparait du précieux maillot.

Cavendish a récupéré les vacances auxquelles l’a contraint sa blessure, en juillet, au terme de la saison. Animé par l’envie de prendre sa revanche, il a repris du collier bien plus tôt que d’habitude, avec son coéquipier Fabio Sabatini. Fait essentiel, il est revenu à la piste, s’imposant de nombreuses séances derrière le derny sur la piste de Montichiari, dans le Nord de la Botte, et plusieurs Six-Jours avec Iljo Keisse. Cet hiver, il a maintenu son poids sous contrôle, pour une fois.

Le Manx Express a entamé la saison à toute allure. La volonté d’obtenir une prolongation de contrat et le risque auquel l’expose la concurrence de Fernando Gaviria, la nouvelle sensation du sprint, membre de la même équipe, l’aident à garder le cap. A Kuurne, il a déjà remporté sa sixième victoire de l’année. Il n’avait connu pareil succès à ce moment de la saison qu’en 2013. L’année dernière, son compteur n’était qu’à un succès.

Kittel n’a pas enlevé la moindre épreuve UCI en 2015, ce qui ne lui était jamais arrivé en mars. Pour la première fois depuis 2010, une formation allemande, Team Giant-Alpecin, participe au WorldTour et la chaîne ARD va rediffuser le Tour. Le colosse d’Erfurt a été soumis à moult obligations cet hiver, devant aller jusqu’à Taïwan. Au Qatar, il a dit qu’il avait du sable dans ses vitesses et pas seulement de manière figurée. Il s’est également plaint d’un refroidissement.

La semaine prochaine éclaircira les rapports de force. Les deux sprinters vont à nouveau croiser le fer à Tirreno-Adriatico, pour la première fois de l’année. C’est l’occasion rêvée pour Kittel de se libérer de ses doutes et d’enrichir son palmarès, en retard sur Cavendish. Le 11 mai, le blond sprinter aura 27 ans. A cet âge-là, Cavendish, de trois ans son aîné, comptait déjà 82 succès UCI dont vingt étapes du Tour de France. Kittel en est à 59, dont huit étapes de l’Hexagone.

Pour Cavendish comme pour beaucoup, Tirreno est la dernière ligne droite avant Milan-Sanremo – que Kittel ne court pas. Il espère surtout que ce sera la première étape vers le rétablissement de son hégémonie. Au Tour, le Britannique veut reprendre sa couronne. Suite à son excellent début de saison, il est convaincu de pouvoir enfin battre Kittel dans un duel direct, ce qui ne lui est encore jamais arrivé.

PAR BENEDICT VANCLOOSTER

Cavendish n’a jamais battu Kittel dans un duel direct.

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