Catacombes Blues

Découverte du théâtre du choc entre le Zenit et les Rangers.

Les supporters des Blues avaient souhaité que leur nouvelle enceinte soit baptisée The Blue Camp ou New Maine Road (l’ancien stade de City, aujourd’hui remplacé par des logements) afin de renforcer l’identité du lieu et les liens avec l’histoire, mais les édiles de la ville sont restés sourds à leur demande.

Construit en vue de l’organisation des Jeux du Commonwealth en 2002, il a été conçu directement en tenant compte d’un réaménagement à posteriori pour le football. Comme, avec la piste d’athlétisme, les Jeux exigeaient un espace plus grand, seuls trois quarts de l’édifice ont dans un premier temps été érigés de manière définitive, une tribune provisoire sans toit étant montée derrière l’un des buts. Le club a ensuite financé la destruction de la piste, ce qui a permis de fermer complètement l’édifice par la construction de la quatrième tribune. Et le niveau du sol a été abaissé afin d’augmenter la capacité de 10.000 places et de rapprocher le public de l’aire de jeu.

Extérieurement, il a un air de petit Giuseppe Meazza de Milan, avec ses huit tours circulaires d’accès aux niveaux supérieurs. Visuellement, ce n’est pourtant pas une grande réussite architecturale, le mariage du béton et du métal étant froid et impersonnel. Ce fut d’ailleurs une constante lors de notre visite des salles intérieures, toutes d’un aspect décoratif design très glacial. Tout l’inverse du musée du club (9 livres – 11,50 euros – avec le Stadium Tour), situé au premier étage du shop sur le parking : coloré, aéré et disposant de tout ce qui se fait de mieux dans le genre (vidéo, interaction, recréation d’atmosphère…). Sans parler de l’accueil très jovial du gardien.

Le grand stade ne représente qu’une partie du site, lequel est pourvu de terrains de tennis, de salles de gymnastique et de squash, d’un vélodrome, d’une plus petite enceinte pour l’athlétisme où joue également l’équipe B de City.

Le stade prend bien soin de ses morts…

Un jardinet, accolé à l’une des tours, titilla notre curiosité. Il s’agit d’une pelouse pour les cendres funéraires… Car si à Maine Road il était permis aux supporters de les faire répandre sur le gazon du terrain principal une fois passé à trépas, la nouvelle maison bleue ne le permet pas en raison des concerts : pas question de piétiner la mémoire de défunts une bière à la main, même protégée par un plancher ! C’est aussi dans ce lieu de recueillement que l’ancien fronton en mosaïques, qui se situait au-dessus de la porte d’entrée des vestiaires de Maine Road, finit ses jours.

La visite guidée permet l’accès aux grands classiques du genre : restaurants, loges, la salle d’étirements recouverte de gazon synthétique et le changing room. Notre guide pousse même la délicatesse jusqu’à, spontanément, retirer de l’une des alcôves la vareuse et la photo d’un titulaire du dernier match, afin de les remplacer par celles d’ Emile Mpenza. Vient ensuite le couloir menant au terrain. L’un des murs est recouvert de petites plaques nominatives en plexiglas : pour 40 livres par saison, n’importe quel fan peut voir simplement figurer son nom dans ce couloir !

Le premier est pourtant Marc-Vivien Foé (1975-2003), le joueur décédé en match d’un arrêt cardiaque et qui a visiblement laissé ici beaucoup de regrets. Au-dessus de la porte, une inscription : Pride in Battle (littéralement fierté dans la bataille), la traduction de la phrase en latin figurant sur l’écusson des Citizens.

L’entrée dans l’arène procure une sensation magique. Car si la propriété communale n’a pas permis que le nom du club soit inscrit en lettres géantes via la couleur des sièges (comme dans pratiquement tous les stades anglais), cette plongée dans la mer de sièges bleu azur a tout pour plaire. Les deux tribunes latérales ont des lignes arrondies, tant au niveau de la toiture que de leurs troisièmes étages qui, sans offrir une révolution architecturale, permettent de briser la monotonie de l’ovale par leurs coins en courbes descendantes.

Comme au sein de beaucoup de grands stades et bien que le gazon soit partiellement synthétique, la luminosité naturelle est insuffisante. Huit grands chariots, pourvus de puissants projecteurs, y sont disposés quotidiennement afin de donner à l’herbe la dose de lumière nécessaire. Un gaspillage d’énergie qui devrait heureusement être prochainement compensé, puisqu’un projet éolien est appelé à rendre le site totalement autonome. Il y aura même de l’énergie pour alimenter les habitants et les entreprises du quartier.

Nicolas Anelka a déjà gravé son nom dans les statistiques du lieu : premier but de plein jeu lors du match inaugural, premier penalty marqué et premier hat-trick de l’histoire du stade !

par rudi katusic

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