Casse-tête fédéral

John Baete

Un petit tour sur le site internet de l’Union Belge peut être d’une terrifiante édification. Cliquez d’abord sur le programme des Diables Rouges et vous ne verrez rien… Comme si, depuis la dernière corvée lituanienne, on vivait dorénavant dans un désert ou carrément sur une terre brûlée.

Parce qu’on veut éviter aux Diables Rouges de continuer à être la risée du pays ? Autant la population est prompte à aduler ses héros, à s’en casser la voix en cas de succès, autant elle n’est jamais révulsée à l’idée de s’en moquer avec la dernière cruauté. Or, les fans de foot ont souffert la semaine passée : il n’y a eu aucune émission de variétés ou de jeux à la radio et à télévision où on ne s’est gaussé de la première équipe nationale du pays par exemple.

Bref, on laisse tomber les Diables. Comme l’un des sponsors – la marque automobile Peugeot – dont le contrat avec l’Union Belge courait jusqu’à l’après Mondial mais qui avait déjà annoncé qu’il ne le renouvellerait pas avant le match en Serbie & Monténégro. Pour ne pas donner l’impression de quitter un navire en train de couler. Mais la marque au Lion savait – bien évidem-ment – à quoi s’en tenir depuis longtemps.

Si les Diables losers sont la risée de tout le monde et une source d’embarras pour ceux qui comptaient sur eux pour mieux se profiler, ils posent aussi problèmes au Glasgow Rangers. Le club écossais a évoqué la possibilité de réclamer de l’argent à la fédération belge pour compenser la blessure de ThomasBuffel, out pour deux mois après le match contre l’Espagne.

Cela fleure bon l’affaire MajidOulmers… qui deviendra peut-être le cas Oulmers à l’instar du cas Bosman comme on l’aborde plus loin (cf. p. 40). Jan Peeters, le président de l’Union Belge a avoué à Me Jean-Pierre Deprez, le Don Quichotte du Mambourg qui travaille avec ardeur pour rien (sauf pour la gloire, hein !), qu’il avait une bonne chance de gagner. Peeters – un ancien magistrat philosophe – sait de quoi il parle. Mais quel mandat ! Deux non-sélections pour l’Euro et le Mondial et maintenant ça.

Sepp Blatter, le président de la FIFA, lui a demandé de réagir : il en est incapable. En ce qui concerne Aimé Anthuenis, par contre, il aurait pu… mais il va partir en même temps que lui. L’Union Belge est naturellement à la recherche d’un président et d’un coach et cela n’apparaît pas dans ses offres d’emploi sur le site… On ne mentionne que la quête d’un responsable de la communication, parfaitement bilingue avec mention que la connaissance de l’anglais et de l’allemand serait considérée comme un plus. L’allemand ? Pour quoi faire vu qu’on ne va pas au Mondial ? D’ailleurs, comment prendre cette annonce au sérieux dans le contexte actuel de vacuité désespérante ? Alors que la date limite de rentrée des candidatures était fixée au 30 septembre, le texte figurait toujours sur le site une quinzaine plus tard…

La situation est compliquée. Que choisir d’abord ? Un président ou un coach ? Normalement, cela devrait être le travail du Comité exécutif de l’UB mais dans la baronnie du Heysel, cela s’est toujours passé différemment avant l’ère Peeters. On est passé d’un Michel D’Hooghe – surnommée Louis XIV par ses employés – qui choisissait les menus, la couleur des cravates et des voitures, les coaches, les salaires et toutes les primes à une période où la démocratie règne mais où on décide beaucoup moins.

Du coup, dès que Roger Vanden Stock a déclaré qu’il serait candidat, on a assisté à une levée de boucliers provenant des autres clubs. Ils pensent tous qu’il aura surtout à c£ur qu’Anderlecht soit bien protégé. C’est injuste. Pourquoi le foot belge n’a-t-il pas le même réflexe à l’égard de Michel Preud’homme, se multipliant à la tête d’une direction technique fédérale et d’un superbe Standard triomphant ?l

john baete

MAIS COMMENT FAIRE avancer l’Union belge ?

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