Cartier prône LA CULTURE DE LA SURPRISE

L’entraîneur de La Louvière AlbertCartier a lui-même remporté la Coupe de France en 1988, avec le FC Metz, contre Sochaux. Il parle toujours de cette épreuve avec enthousiasme :  » Ce qui fait le succès de la Coupe de France, c’est qu’elle réunit tous les clubs de l’Hexagone – et même des Dom Tom – du plus petit au plus grand. On voit des matches entre deux équipes séparées par quatre ou cinq divisions. Et les surprises ne sont pas rares. Les spectateurs attendent cela : ils s’enthousiasment pour les exploits des Cendrillons, se demandent quel sera le prochain grand qui se fera piéger. Il existe une culturedelasurprise qui, apparemment, n’existe pas en Belgique. Les Cendrillons ont été nombreux ces dernières années. Des clubs de Ligue 2 ont atteint la finale, comme Amiens ou Châteauroux, et on a même vu un club de CFA (la D4, le premier échelon amateur) comme Calais au stade de France en 2000, devant 80.000 spectateurs. L’épreuve provoque une véritable émulation à tous les niveaux : politique, sportif, financier. Car il y a aussi un joli pactole à la clef. Certains clubs de division inférieure peuvent gagner jusqu’à trois, quatre ou cinq fois leur budget annuel s’ils réalisent un beau parcours. On a compris, aussi, que la Coupe de France devait être différente du championnat. La Ligue 1 est réservée aux caïds, car sur la longueur, un club modeste ne peut pas s’imposer. Par contre, en Coupe de France, avec le système par élimination directe, tout est possible. La différence est aussi marquée par le maillot : en Coupe de France, les équipes jouent avec un sponsor maillot différent. Les joueurs sortent du contexte du championnat et cela les stimule. A un moment donné, la Coupe de la Ligue avait semblé prendre le dessus sur la Coupe de France, car le prize-money était encore supérieur et l’épreuve représentait un chemin encore plus court vers l’Europe, mais tout le monde a compris que la Coupe de France devait être préservée car c’est une compétition historique.

Mes conseils pour redynamiser la Coupe de Belgique ? Que l’on trouve, comme en France, un parraineur suffisamment puissant pour sponsoriser l’épreuve et que son nom paraisse sur les maillots. Je ne comprends pas pourquoi on a instauré le système des matches aller-retour en quarts et demi-finales de la Coupe de Belgique. Avec cette formule, un club modeste n’a aucune chance de se hisser en finale, à moins de bénéficier d’une dose de chance incroyable. On me dit que c’est précisément ce que les clubs professionnels ont recherché : réduire la part de risque. Je suis désolé, mais l’esprit de la coupe, ce n’est pas cela. Si l’on veut passionner les foules, il faut aussi accepter de courir le risque d’une élimination « .

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