CARTE JEUNES

Charleroi a misé sur la stabilité dans son noyau mais découvre un nouvel entraîneur.

Un peu comme l’écolier qui prépare son cartable, a hâte de revoir ses copains mais se dit que, tout compte fait, les vacances suscitent moins d’interrogations que l’année scolaire. Voilà l’état d’esprit qui habitait le Sporting de Charleroi au moment de la reprise. Car, quand on se sauve assez facilement et qu’on démarre la saison avec un nouvel entraîneur, on se demande inévitablement si l’évolution et la progression seront au rendez-vous de cette campagne 2012-2013. Surtout quand on sait que dans le monde des promus, la deuxième saison, celle dite de la confirmation, est souvent réputée plus difficile que la première.

Toit, toi mon toit

Il y avait donc un peu de fébrilité et beaucoup d’envie et d’ambition dans les discours de la semaine passée. Tout cela dans un bal incessant et frénétique de grues qui avaient envahi le terrain principal afin de continuer le démantèlement du stade. Car, dans ce dossier-là non plus, on ne sait pas trop de quoi l’avenir sera fait. Le chantier du démontage en lui-même avance bien.  » On est à jour dans les travaux « , explique Pierre-Yves Hendrickx,  » et les grues devraient évacuer le terrain le 1er juillet. Il faut dire qu’on n’a pas trop le choix puisque le 5, on pose la nouvelle pelouse.  » Pour la suite, on verra.

Notamment pour le toit. Au départ, l’échevin de la région foncière, Eric Goffart avait bien annoncé un toit pour les trois tribunes rabaissées dans la foulée du démontage mais on parle désormais d’octobre (à la ville) alors que le club juge l’horizon janvier plus réaliste.  » Le premier projet prévoyait en effet que cela se fasse en même temps que le démontage mais il n’a pas été retenu car cela signifiait une structure provisoire et on avait peur, comme c’est souvent le cas dans ces conditions, que le provisoire devienne au fil du temps du définitif « , continue Hendrickx.  » On a préféré un projet de toit définitif. Le 22 août, ce projet doit passer au conseil communal afin d’y être approuvé et il y aura ensuite désignation de l’entrepreneur.  »

En attendant, le Sporting devra se résigner à proposer à 10.000 personnes de suivre le premier tiers, voire moitié du championnat, à ciel ouvert, comme en Espagne, la douche et le froid en plus. De quoi sans doute expliquer une campagne d’abonnements en mode mineur (500 acquéreurs pour le moment)…

Un noyau élagué

Sur le plan sportif, il y a plus de certitudes. Felice Mazzu demeure certes une énorme inconnue mais son noyau n’a pas beaucoup évolué par rapport à la saison dernière. Du moins la colonne vertébrale. Car pour le reste, on a pas mal élagué. Onze départs ont été pour le moment enregistrés : Michalis Sifakis (encore sous contrat mais dont personne ne doute du départ), Samuel Fabris, Mathan Ohayon, Mijusko Bojovic, Elvedin Dzinic, Dorian Dessoleil, Gregory Lazitch, Viktor Bopp, Christophe Diandy, Ziguy Badibanga et Mynor Escoe).

De cette liste, seuls Bojovic et Diandy étaient des titulaires incontestables. Or, Bojovic bénéficiait d’un traitement trop lourd à assumer (il avait été négocié lors du fameux mercato de l’hiver 2011 alors que le Sporting tentait le tout pour le tout pour se sauver), arrivait en fin de contrat et même s’il avait fortement progressé en deux ans, il constituait avec Dzinic une paire trop lente en défense centrale.

Quant à Diandy, son prêt n’a pas été prolongé. Il arrive en fin de contrat avec Anderlecht et les Mauves doivent d’abord régler sa situation contractuelle avant de le prêter de nouveau ou de le vendre définitivement. La première solution agréerait le Sporting ; la deuxième un peu moins, à moins que son prix de vente soit minime.

Pour ne pas dépendre d’une situation d’attente, les dirigeants du Sporting ont préféré prendre les devants en misant sur le jeune Mohamed Daf, qui avait éclaboussé de sa classe le tournoi de Viareggio. L’Anderlechtois, courtisé par le Milan AC, a préféré l’option carolo. Il a déjà fait forte impression, samedi lors du premier match amical face à Châtelet (0-3).  » Pour moi, Daf pallie parfaitement le départ de Diandy « , explique Mehdi Bayat.  » Je suis persuadé qu’il a les qualités pour prendre la succession et réussir à Charleroi. Et en disant cela, je me mouille !  »

Une colonne vertébrale préservée

Badibanga, inconstant les derniers mois, est également retourné à Anderlecht. Quant aux autres départs, cela fait un moment qu’ils ont été actés. Seul le cas Dessoleil qui avait réalisé de très bons play-offs 2 reste épineux.  » Il y a eu un problème que je n’ai pas compris car il s’agissait d’un joueur de chez nous, du cru, auquel on était disposé à offrir un contrat. La pilule n’est toujours pas passée  » reconnait Mehdi Bayat. Le joueur et le club n’ont pu s’entendre sur le contrat (Charleroi lui proposait 1650 euros brut, évolutif en fonction du nombre de match, hors primes).

Ces 11 départs ont été contrebalancés par six arrivées. Du jeune et novice. Jonathan Vervoort, back droit, et Daf viennent d’Anderlecht et ont tous les deux 19 ans. Le Français Steeven Willems, 22 ans, vient de Lille. Les trois derniers proviennent des divisions inférieures : Sébastien Dewaest, 22 ans, de Roulers ; Mohamed Mrabet, 19 ans, de Tubize et le Centrafricain Evans Kondogbia, 24 ans, de Liège. A trop cibler les plus-values à la revente, le Sporting ne risque-t-il pas de manquer d’expérience ?  » Il ne faut pas oublier que le recrutement a commencé la saison passée avec les arrivées, en janvier, de David Pollet et Guillaume François. Je considère que la prolongation de contrat des joueurs-cadres comme Onur Kaya, Danijel Milicevic, Giuseppe Rossini ou Javier Martos est également une manière de se renforcer. Nous visons clairement la stabilité.  »

Et c’est vrai que Charleroi n’a pas perdu en expérience. Parmi les départs, seuls Sifakis, Bojovic et Dzinic avaient des planches. Parfait Mandanda a montré pendant une saison qu’il avait les épaules solides pour le job de gardien. Quant à Dzinic, il ne faisait déjà plus partie des titulaires. La colonne vertébrale a donc été préservée. Pour le reste, il s’agissait d’élaguer un noyau jugé trop large la saison passée : cela grevait le sportif mais également la masse salariale.  » Nous ne voulons plus avoir 30 joueurs sous contrat. Ce ne sera plus jamais le cas sous la direction actuelle. Nous voulons un noyau de 25 joueurs maximum et je pense qu’on pourrait même s’arrêter à 22-23 joueurs afin que tous les joueurs se sentent concernés et impliqués dans le projet « , ajoute Mehdi Bayat.

Les prémices de la méthode Mazzu

Avec un entraîneur présent à la reprise (cela faisait deux ans que ce n’était plus le cas à Charleroi), un noyau largement dessiné et quasiment complet, Charleroi peut donc préparer sereinement sa saison. Reste à Mazzu à lier la sauce et réussir son entrée en D1. L’ancien T1 du White Star a déjà donné quelques signes de sa politique : il a demandé d’effectuer le stage une semaine plus tôt que prévu ( » Comme je viens d’arriver dans le club, je voulais connaître mon groupe rapidement et rien de mieux pour cela qu’un stage où l’on vit 24 heures sur 24 ensemble « ), et a également sollicité les joueurs afin qu’ils inscrivent sur une feuille leurs trois meilleures positions. Cela lui a donné des idées puisque Guillaume François, qui avait indiqué le poste d’arrière droit comme troisième position, a été essayé à cette place face à Châtelet. ?

PAR STÉPHANE VANDE VELDE- PHOTOS : IMAGEGLOBE

 » Trente joueurs sous contrat, c’est fini.  » Mehdi Bayat

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