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Carolos are back

Sept ans sans trophée, cela commence à faire long. Et la patience des dirigeants carolos n’est pas illimitée. Aussi, ceux-ci ont-ils décidé de mettre la pression : cette saison, ils veulent un titre ou une coupe.

Lors de la présentation de l’équipe, à la mi-septembre, l’administrateur-délégué du Spirou Charleroi, GabrielJean, s’est montré très clair :  » Cette saison, nous voulons un titre ou une coupe « .

La pression est donc mise sur les joueurs, et encore plus sur le coach BrianLynch, qui n’a qu’un an de contrat. Son style moderne, rapide et spectaculaire, plaît au manager général SébastienBellin. Il devrait plaire au public également, à condition que les résultats suivent. Or, cela n’a pas été le cas la saison dernière. Les performances ont été mi-figue mi-raisin. Lynch sait désormais ce qu’on attend de lui.

L’atout Axel Hervelle

 » Vous savez, la pression fait partie inhérente du sport de haut niveau « , relativise AxelHervelle.  » Si l’on n’est pas capable de la supporter, il faut changer de métier.  »

Hervelle, c’est le transfert-phare de l’été. Voilà plusieurs saisons que le Spirou le courtisait, mais sans jamais parvenir à le convaincre de rentrer en Belgique. Pourquoi l’affaire s’est-elle finalement concrétisée cette année-ci ? D’abord, et c’est sans doute la raison principale : Bilbao, le club où il avait évolué ces neuf dernières saisons, est descendu en deuxième division.

L’homme aux 128 sélections chez les Belgian Lions n’avait pas trop envie de tâter de l’antichambre de l’élite, fût-elle espagnole.  » Pourtant, la décision n’a pas été facile à prendre « , assure-t-il.  » J’ai passé 15 superbes années en Espagne, et quitter ce pays est un crève-coeur.  »

Hervelle deviendra papa en novembre. La quête d’une certaine stabilité est sans doute une autre raison.  » Je suis heureux de retrouver la Belgique pour me rapprocher de ma famille et de mes proches.  »

Il a signé pour une saison, mais la possibilité d’une reconversion dans une autre fonction, au sein du club, a été évoquée. L’intéressé dément :  » On n’en a pas parlé. Pour l’instant, seule la saison qui vient m’intéresse, en tant que joueur.  »

Charleroi, un bon souvenir

Lorsqu’il a quitté la Belgique, en 2004, Hervelle avait 21 ans. Il était alors le capitaine de Pepinster et avait quitté son club de coeur pour rejoindre le prestigieux Real Madrid où il restera cinq saisons. En (re)découvrant l’EuroMillions Basketball League, il risque d’être quelque peu… dépaysé.

 » J’ai quand même suivi le championnat à distance « , précise-t-il.  » Ce n’est pas tout à fait un saut dans l’inconnu. Aujourd’hui, une constatation m’attriste : Pepinster ne fait plus partie du plateau des participants. C’est vraiment dommage que le Hall du Paire, où le public ne demande qu’à vibrer et qui a encore accueilli la dernière rencontre des Belgian Lions, n’accueille plus de matches de D1.  »

Hervelle a cependant un lien sentimental avec Charleroi également, puisque c’est au Spiroudome qu’il a remporté la Coupe ULEB, en 2007, avec le Real Madrid face aux Lituaniens de Vilnius. Ce retour à Charleroi lui permettra de terminer (en beauté, espère-t-il) une superbe carrière. Il n’a aucun regret.

 » Vraiment aucun « , assure-t-il.  » Même pas celui de n’avoir jamais joué en NBA. J’ai été drafté ( en2005, parlesDenverNuggets, ndlr) mais les circonstances ont fait que je n’ai jamais traversé l’Atlantique. C’est ainsi. Maintenant que je suis de retour en Belgique, mon premier objectif sera de retrouver de bonnes sensations. Et de prendre du plaisir. Pour cela, rien de tel que de gagner des matches. J’espère revivre les mêmes émotions que celles que j’ai vécues lors du début de ma carrière professionnelle.  »

La mentalité comme fil conducteur

À 35 ans, Hervelle ne jouera plus 40 minutes par match. Même en championnat de Belgique. Mais il apportera toute son expérience. Et puis, il a une mentalité irréprochable. C’est un battant. Le type de joueur que Bellin veut voir. Lui aussi était un battant, lorsqu’il était joueur. Et il l’est resté par la suite, ô combien. Lorsqu’il a été touché au plus profond de sa chair, lors des attentats de Bruxelles, il s’est battu. D’abord, pour rester en vie. Puis, pour garder une jambe. Puis les deux. Pour recommencer à marcher. Puis, à courir. Il s’était fixé un défi : participer aux 20 kilomètres de Bruxelles. Et il l’a réussi : il a parcouru la distance en 2 heures 24 minutes. Pour insuffler ce même caractère au Spirou, il n’a pas hésité à faire le grand nettoyage.

 » Voilà sept ans que le Spirou n’a plus décroché un trophée « , constate-t-il.  » Ces dernières saisons, le club n’est même plus parvenu à atteindre une finale. Nous ne pouvions plus continuer à présenter, sans cesse, le même casting, en espérant que cette fois les acteurs se montreront à la hauteur. C’est la raison pour laquelle nous avons décidé de changer notre fusil d’épaule. Fini, les mercenaires qui veulent se remplir les poches en se la coulant douce. Place à des joueurs à la mentalité irréprochable.  »

Seuls quatre joueurs de la saison dernière ont trouvé grâce aux yeux du manager général. À commencer par AlexandreLibert, le capitaine, qui a même signé un contrat de longue durée : cinq ans. Un signal fort. Mais aussi NielsMarnegrave, qui a prolongé pour trois saisons supplémentaires. Et DorianMarchant, arrivé d’Anvers l’an passé et qui était encore sous contrat, mais dont la première saison au Spiroudome a été très difficile. Il semble désormais mieux intégré. Enfin, il y a RaskoKatic, le transfert-phare de l’été 2017, qui était lui aussi encore sous contrat. A bientôt 38 ans, il était apparu très affûté en ce début de saison mais il vient d’être victime d’une hernie discale et sera indisponible pendant plusieurs mois.

Un recrutement américain

Avec Hervelle et Libert, Lynch possède deux capitaines sur le terrain. Ils n’hésiteront pas à recadrer leurs coéquipiers si, d’aventure, ils constataient un certain relâchement. Et ils montreront l’exemple. Pour les encadrer, le recrutement s’est principalement porté sur des joueurs américains. Certains d’entre eux ont déjà une petite carrière en Europe derrière eux, mais aucun n’a encore joué en Belgique. Ils s’appellent CliffHammonds, QuincyFord, DarioHunt, MattMobley et NateLinhart. Le public commence progressivement à les découvrir.

 » Ces joueurs-là auraient pu gagner plus ailleurs, mais ils ont opté pour le Spirou parce qu’ils croient au projet « , affirme Bellin.  » L’équipe actuelle coûte d’ailleurs moins cher que celle de la saison dernière.  » Tout ce beau monde est donc censé rapporter un trophée au Spirou, après sept années d’abstinence.  » On ne gagnera pas les doigts dans le nez, car la concurrence est là « , prévient EricSchonbrodt, recruté comme directeur général en février de cette année.  » Il y a Mons, le Brussels, Anvers… et toujours Ostende, bien sûr. « 

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