Carnaval toute l’année en Allemagne

Joueur : 6 clubs, 3 pays, 400 matches (1 bon), 2 buts en Coupe d’Europe. Batteur : 3 groupes, 130 concerts (1 sold out).

A Hambourg, Armin Veh dit :  » Je m’en vais (facile, je sais !) en fin de saison « . Ses dirigeants lui répondent :  » Amène Armin (lamentable, je sais !), tu vois la porte là-bas, eh bien tu la prends. Tout de suite !  » Faut dire, ses joueurs ont fait le boulot. 6-0 au Bayern et on se dit qu’il n’y avait pas que la qualité du Bayern dans ce résultat. C’était débandade pour un homme seul, resté assis sur son banc. Match suivant, les mêmes mules deviennent étalons et en mettent six. Un double six mais Armin a perdu !

A Schalke 04 avec Magath, ça gratte mais pas là où il faut. Dans les caisses du club ou dans la tête des joueurs qui ne savaient pas encaisser la rigueur. A moins que ce soit Felix qui ait trop encaissé ? Alors Felix-The-Bad ? Difficile à dire. Même si son palmarès marchand est plus qu’impressionnant. 125 transferts réalisés dans sa carrière pour un chiffre d’affaire de 199 millions d’euros. Son oui ou son non génère huit milliards de nos bons vieux francs. Pas mal, hein ? La petite entreprise de Felix a traversé les crises mais vient de se crasher au pays de la crise. Dans la Ruhr, les mineurs sont devenus nerveux.

Sacré Felix. Quel sens du détail, de la perfection, du partage ou encore des voyages. D’ailleurs sa vie est le fruit d’un grand périple. Son papa GI d’origine costaricaine trouve un peu de tendresse locale en période d’occupation post WWII. Et voilà le p’tit Felix. Mais de tendresse, ses joueurs en manquent beaucoup. Paraît même que c’était la guerre dans le vestiaire. Discipline style Guantanamo. Sans succès. Puisqu’il a été viré alors qu’il a emmené les mineurs bleus en quarts de finale du carré VIP de la Champions League et en finale de Coupe d’Allemagne en sortant le riche Bayern sur son dance-floor hollywoodien.

Tiens, le Bayern, un des huit clubs allemands qui ont vu de près  » Felix les bonnes affaires  » s’affairer. Cela dit, il est fort. Le lundi, ses dirigeants le virent et déposent plainte pour abus de position et détournement. Deux jours plus tard, ils retirent leur plainte et se séparent à l’amiable. Pas le temps de signer les documents de la rupture que les bans sont déjà envoyés pour le nouveau mariage. Remariage plutôt. Car le marié a déjà rendu la mariée très belle. La plus belle de toutes même. Magath a emmené Wolfsburg tout en haut. Maintenant qu’il est tout en bas, on rappelle l’Alchimiste. Espérons qu’il trouve la formule pour DieumerciMbokani. Celui-là, il va devoir réveiller son talent sinon Felix va le mettre dans le formol.

Carnaval teuton on vous disait. En trois jours, deux entraîneurs sont virés. Deux annoncent qu’ils quittent le club en fin de saison. Deux (qui ont un club) annoncent qu’ils rejoindront les deux clubs qui viennent de se libérer de leur entraîneur. Y a Louis  » Hup, hup Holland  » qui se casse du Bayern fin de saison. Et puis y a  » Jupp Munchen Jupp « , qui part du Bayer. Jupp Heynckes quitte Leverkussen, brillant 2e. C’est balaise mais Jupp les b…. quand même. Y a le Bayern qui s’offre à lui.

Dans la journée, les cocus du Bayer ont déjà trouvé une nouvelle fiancée. Ils avaient déjà du fricoter avant, non ? Robin Dott, l’anti… dote (! ! !) contre la déprime. Il est à Fribourg. Longtemps en pleine bourre mais là un peu à la bourre. Superbe travail de Robin. Justicier des pauvres qui va devoir prouver qu’il peut festoyer avec les riches du Bayer Leverkussen.

On fait le point. Nous sommes fin mars et deux clubs qui se battent pour la CL ont déjà prévu un nouveau coach pour la saison prochaine (le Bayern et le Bayer). Deux qui jouent pour l’Europa League aussi (Hambourg et Fribourg) et quatre qui jouent pour se sauver en ont déjà changé. Bientôt, faudra aussi un mercato pour les entraîneurs. Et dire que Christoph Daum vient de signer à Francfort. On vous le disait, le foot allemand c’est carnaval toute l’année. La farandole continue. Changez ! ! !

JOURNALISTE BE/TV

PAR FRÉDÉRIC WASEIGE

 » Il y a deux certitudes dans la vie. Les gens meurent et les entraîneurs sont virés « . Eoin Hand, coach irlandais.Mbokani va devoir réveiller son talent sinon Magath va le mettre dans le formol.

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