Captain JACK

La saison des Spirous vue par son capitaine.

Samedi, Charleroi a pris l’avantage à 2-1 face à Liège en finale des playoffs. Les Spirous pouvaient remporter le titre en cas de victoire, hier soir, au Sart-Tilman. Leur capitaine Jacques Stas, 35 ans, relate en dix points une saison qui ne s’est pas déroulée comme un long fleuve tranquille.

10e homme

 » Pendant la période de préparation, j’ai peu joué. D’aucuns prédisaient même que j’allais faire la saison de trop à Charleroi. J’ai eu la chance d’être bon lorsqu’on a fait appel à moi. Dans une équipe comme les Spirous, tout le monde est important et il faut accepter de prendre place sur le banc de temps en temps. Aller à Wevelgem ou à Vilvorde pour le plaisir de jouer 35 minutes, cela ne m’intéresse pas. J’ai toujours voulu aller dans l’équipe la mieux classée. C’est ma huitième saison à Charleroi et je m’y sens chez moi. A mon âge, le fait de passer à l’aile s’est peut-être révélé bénéfique également. J’y suis moins sollicité qu’à la distribution, où il faut sans cesse affronter une pression intense lorsqu’on monte le ballon, et parallèlement, j’ai gardé certaines qualités d’un meneur, comme l’utilisation du pickandroll, la sortie d’écran et une dextérité avec le ballon. D’une certaine manière, c’est un peu un retour aux sources, puisque à mes débuts à Grivegnée, je jouais déjà à l’aile. La boucle est… presque bouclée « .

Défaite en Supercoupe

 » La Supercoupe n’est pas le trophée le plus important de la saison, mais on a toujours à c£ur de le gagner. Dans la semaine précédente, on était parti en stage de préparation à Arlon, où on avait beaucoup couru. On était revenu le vendredi et on avait joué un match amical à Cointe, contre Liège, qu’on avait perdu également. On a disputé la Supercoupe le dimanche, contre Pepinster, en ayant toujours un passif physique dans les jambes. Mais, d’une certaine manière, cette défaite fut peut-être salutaire. Elle nous a forcés à nous remettre en question, alors qu’après avoir remporté le championnat précédent en sur-classement, on aurait pu croire qu’il ne pouvait rien arriver « .

23 pts en deuxième mi-temps

 » Ce déplacement à Liège était le deuxième match de championnat. Predrag Savovic s’était blessé la semaine précédente contre Anvers. Du fait de son absence, mes responsabilités ont été accrues. Je n’avais pas scoré en première mi-temps. Après la pause, j’ai rentré un premier shoot difficile qui m’a donné confiance. J’ai enfilé 23 points. Liège n’avait pas forcément axé sa défense sur moi. Je suis certain que Giovanni Bozzi avait averti ses joueurs du danger que je pouvais représenter, mais comme j’avais peu joué en préparation, ils ne se sont probablement pas méfiés. L’être humain ne croit que ce qu’il voit « .

Hécatombe de blessés

 » Notre équipe s’appuie sur une base de joueurs expérimentés, donc plus âgés, qui sont plus exposés que d’autres à des blessures. J’ai eu la chance d’être épargné, mais Scooter Barry et Ron Ellis ne peuvent en dire autant. En outre, un joueur comme Predrag Savovic avait déjà des antécédents : il avait en partie loupé sa carrière en NBA à cause de blessures. En pleine possession de ses moyens, c’est un joueur hors normes pour le championnat de Belgique, mais Charleroi n’a pas souvent pu compter sur lui. Des modifications ont été apportées à l’équipe avec plus ou moins de bonheur. Pour pouvoir lutter sur trois fronts, il était indispensable d’avoir un noyau étoffé « .

Pugilat de Varèse

 » On ne peut pas cautionner le fait qu’un joueur ( NDLR : MarcusFaison) perde son contrôle jusqu’au point de frapper un adversaire, même si cette équipe italienne était particulièrement vicieuse et provocatrice. Le geste inexcusable a coûté cher à l’équipe, car je suis persuadé qu’avec un effectif au complet ( NDLR : DamirKrupalijaavaitaussiétésuspendu), on avait notre chance contre Estudiantes Madrid en huitièmes de finale « .

Quatre défaites en saison régulière

 » Trois de ces quatre défaites sont survenues dans des circonstances particulières. Nous nous sommes rendus à Pepinster, une semaine après que les Pépins aient été laminés à Anvers. Ils étaient avides de revanche alors que, de notre côté, les quatre victoires d’avance que nous possédions au classement avaient provoqué une petite décompression. Lors des deux défaites à Mons, le contexte était un peu pareil. Les Borains venaient de s’incliner à Wevelgem, et pour eux, c’était presque vaincre ou mourir. De notre côté, l’effectif était décimé par les blessures. Pour la défaite à Bree, rien à dire : on était dans un mauvais jour « .

Défaite en Coupe de Belgique

 » Pour cette demi-finale, perdue contre Liège après prolongation, on était privé de Marcus Faison, blessé, et on devait intégrer plusieurs nouveaux joueurs. L’homogénéité s’en est ressentie. Liège était, à ce moment-là, la meilleure équipe en lice dans le tournoi. Elle formait un véritable bloc et a mérité son succès. Les joueurs de Giovanni Bozzi ont montré, ce jour-là, la voie à suivre à toutes les équipes qui ambitionnent de décrocher un trophée « .

Panneau cassé

 » Je n’ai pas grand-chose à dire sur cette affaire, sinon que je trouve la réaction de Pepinster honteuse. Ni le staff, ni les joueurs de Charleroi, ne pouvaient être mis en cause pour le problème qui s’est posé au Spiroudome. Alors, demander une minute de silence dans sa salle pour marquer le coup, alors que des problèmes bien plus graves secouent le monde, c’est complètement déplacé. Le basket n’en est pas sorti grandi « .

Demi-finales des playoffs

 » On se serait bien passés de disputer une troisième manche contre Ostende. Mais le panier victorieux de Jason Gardner était du genre miraculeux et perdre à Ostende après prolongation n’a rien de déshonorant. Les Côtiers sont toujours redoutables dans leur salle. J’ai failli ne jamais disputer cette deuxième manche. La veille, en me rendant à l’entraînement, un camion m’a accroché sur l’autoroute. J’ai eu la frayeur de ma vie. Je m’en suis heureusement sorti indemne. La voiture, par contre, a été déclarée sinistre total « .

Finale des playoffs

 » La troisième manche contre Ostende avait laissé des traces sur le plan physique et mental. Liège, de son côté, a continué sur sa lancée pour venir s’imposer au Spiroudome. Aujourd’hui, je comprends mieux comment cette équipe a pu sortir Pepinster en deux manches. Heureusement, nous sommes restés sereins et avons émergé dans le deuxième match, crucial, au Sart-Tilman. Samedi, nous avions retrouvé un peu d’énergie, ce qui nous a permis de resserrer la défense et de limiter les Liégeois sous les 80 points. Ce fut déterminant « .

Daniel Devos

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