Capitano del Ajax

L’Uruguayen terminera meilleur buteur de l’Eredivisie et est courtisé par toute l’Europe.

Les Français ne se méfieront pas, trop occupés à trouver une parade à Diego Forlan. Les Français ne se méfieront pas mais le danger surviendra quand même. Parce que l’Uruguay a d’autres cartes que le buteur de l’Atletico Madrid. Surtout depuis l’éclosion de Luis Suarez, le nouveau buteur que toute l’Europe s’arrache.

En quatre ans aux Pays-Bas, Suarez a marqué les esprits. Pas que les esprits d’ailleurs. Il a marqué tout court : 33 buts en championnat… Sa carrière s’apparente à une lente progression, année après année. 10 buts pour Groningen en 2006-2007 puis 17 lors de sa première année à l’Ajax, 22 la saison dernière. Lui qui a toujours trouvé facilement le cadre, il le trouve encore davantage depuis le départ de Klaas-Jan Huntelaar. Alors que l’Ajax misait sur le Serbe Miralem Suljemani, c’est l’Uruguayen qui explosa.

A 23 ans, Suarez est donc prêt à rejoindre un club du top européen. Chacun se place et lui fait la cour. Manchester United est intéressé ; Barcelone, la Juventus, l’AC Milan et Chelsea aussi ; Marseille rêve tout haut et l’incorporerait bien dans son nouveau Dream Team. Et puis, le Real et Manchester City lorgnent quand même 115 joueurs par an, alors pourquoi pas lui ? L’Ajax, lui, ne se fait plus d’illusions et espère simplement qu’il ramènera un titre dans la capitale. Après, il faudra faire ses comptes et le vendre.  » Le départ de Luis est une décision qui doit être prise en accord avec le staff technique, mais nous sommes prêts à discuter avec les clubs intéressés. Et si nous recevons une bonne proposition, ce serait très intéressant pour nous « . En début de saison, après avoir planté 16 buts en 12 rencontres, on évoquait un chiffre de 15 millions d’euros. Aujourd’hui, les Amstellodamois en espèrent plus du double.

En un an, Groningen l’a vendu dix fois plus cher

Né à Salto en 1987, Suarez s’est directement dirigé vers le football. A 16 ans, il réussissait son passage dans le club mythique de la capitale Montevideo, le Nacional. Deux ans plus tard, ses compatriotes n’ont plus d’yeux que pour lui. Avec ses 12 buts pour une première saison pro et un titre de champion à la clé, le voilà qui commence à affoler les charts européens.

Pourtant, c’est loin des spotlights qu’il atterrit. Dans une ville du nord des Pays-Bas. A Groningen. Pour la modique somme de 800.000 euros. Une bonne affaire. Un an plus tard, il était vendu à l’Ajax pour 7,5 millions d’euros. Près de dix fois sa mise. Pourtant, associé au vétéran norvégien Erik Nevland, de dix ans son aîné, il n’avait inscrit que 10 buts !

Un but, trois assists et un penalty obtenu lors de son premier match en 2007 et sa carrière à l’Ajax pouvait décoller. Le voilà intronisé prince de l’ Eredivisie. Avant d’en devenir le roi suite au départ d’Huntelaar… Le voilà également analysé et disséqué sous toutes ses formes. La deuxième saison suscita d’ailleurs un peu la discussion. Sa moyenne ne baissa pas mais sa propension à accumuler les cartons jaunes (13) ne lui attira pas que des sympathies. Et finit pas se retourner contre lui. Suspendu pour le dernier match de championnat, il ne put disputer le titre de meilleur buteur et dut s’incliner (pour un but) face à Mounir El Hamdaoui de l’AZ.

Ses statistiques lui confèrent une telle aura qu’il fut promu capitaine de l’Ajax lors du départ de Thomas Vermaelen à Arsenal.  » Il prend ses responsabilités avant les matches. C’est lui qui tient les discours de motivation. Il est devenu un vrai capitano « , dit de lui Martin Jol.

Et Suarez de se promettre de ne plus se faire coiffer sur fil. Chose promise, chose due. Il a mis une dizaine de buts à son premier poursuivant, le Costaricain Bryan Ruiz, pulvérisant tous les records. Quatre buts contre Venlo en championnat, six en Coupe contre WHC Wezep.

Son style ? Un mélange de Forlan et de Carlos Tevez.  » Généralement, les grands attaquants uruguayens ne sont pas réputés pour prendre part au travail défensif « , explique Octar Galvez, journaliste à El Observador.  » Suarez, lui, ne ménage pas sa peine. Il presse les défenseurs et son taux de passes décisives est proche de son ratio de buts.  » Athlétique (1m81, 81 kg) et technique, il offre le visage d’un buteur complet.  » Il travaille durement et est imprévisible. Et même quand il ne joue pas bien, il marque. Contre Venlo, il était mauvais mais il en a mis quatre « , expliquait son coéquipier Gabri après cette rencontre. l

par stéphane vande velde

« Contre Venlo, il était mauvais mais il en a mis quatre… (Gabri) »

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