Capitaine appointé

Le Bruxellois succède au bouillant Julien Hoferlin

Julien Hoferlin parti en Angleterre pour tenter de sauver le tennis britannique, la fédération a demandé à son adjoint, Réginald Willems, de lui succéder au poste de capitaine de l’équipe belge de Coupe Davis. Un choix qui est à la fois porteur d’espoirs (il connaît bien le tennis international et les joueurs belges) – et potentiellement générateur de conflits (il est le coach de Steve Darcis (ATP 58), d’Olivier (ATP 110) et Christophe Rochus (ATP 75).

Avez-vous rêvé être capitaine ?

Réginald Willems : Non, je n’ai jamais eu de plan de carrière mais je suis très fier qu’on me l’ait proposé. En tant que joueur, j’avais déjà failli intégrer l’équipe quand j’étais quatrième joueur belge en 2000 mais une blessure m’en avait empêché. Quand Julien Hoferlin a fait appel à moi en tant qu’adjoint, j’étais déjà très heureux. Je pensais d’ailleurs que je resterais adjoint plus longtemps.

Certains disent (en oubliant l’époque Washer-Brichant) que vous disposez de la meilleure équipe belge de tout le temps…

Disons qu’en quantité, il s’agit sans doute de la meilleure formation des vingt dernières années. Nous avons cinq joueurs dans le Top 100 ou proches de celui-ci. A l’époque de Filip Dewulf, l’équipe reposait sur lui et sur Christophe Van Garsse. Moi, j’ai la possibilité d’aligner quatre joueurs en simple, qui sont quasiment du même niveau et qui ont tous les quatre été dans le Top 50.

Ils l’ont été mais ne le sont plus. Excepté Darcis, vos joueurs ont tous plus de 25 ans.

C’est exact. Mais leur maturité et leur expérience constituent également un fameux avantage. Et puis, s’ils sont redescendus, ce n’est pas à cause de l’âge ou d’une certaine saturation mais bien en raison de blessures. Donc, oui, je confirme qu’il s’agit de la meilleure équipe des deux dernières décennies.

A condition que les conflits larvés qui ont souvent miné l’équipe ne reviennent pas à la surface…

Oui, et c’est là que la maturité des joueurs est un atout. Aujourd’hui, ils savent tous que la Coupe Davis est une épreuve majeure. Ils veulent y prendre part, que ce soit dans le Groupe Mondial ou en division inférieure.

Le fait que vous soyez coach de trois des cinq joueurs principaux ne risque-t-il pas de rallumer le feu ?

Je ne suis pas le coach de trois joueurs. Je suis un entraîneur fédéral qui est mis à la disposition des Rochus et de Darcis. Je veux dire par là que je touche un salaire et non pas des primes en fonction des résultats des joueurs. Ce qui me permet de rester totalement indépendant puisque mes décisions n’ont aucune influence sur mon compte en banque. J’ajoute aussi que je ne vois pas l’intérêt de privilégier un joueur qui ne serait pas en forme.

Le problème devrait plutôt apparaître quand les cinq joueurs seront en forme…

Je pense être tout à fait capable de gérer ce genre de situation sans être pour le moins du monde influencé par le fait que je m’occupe de trois joueurs. Je vais d’ailleurs choisir un adjoint qui agréera tous les membres potentiels de l’équipe.

Contrairement à Hoferlin, vous êtes plutôt discret. Vous sentez-vous capable de traiter d’égal à égal avec des capitaines plus expérimentés et plus démonstratifs que vous ?

Je suis discret, en effet, mais je ne me laisse pas faire. Vous pouvez demander à certains arbitres ce qu’ils en pensent.

Quelles sont vos principales qualités ?

Je suis honnête, franc et je déteste les conflits.

Et vos défauts ?

Certains peuvent penser que mon calme et ma discrétion en sont mais je ne partage pas leur avis. Par contre, je suis très impatient.

Il semblerait que, comme Darcis, vous êtes supporter d’Anderlecht ?

Oui, mais j’avais mon abonnement bien avant lui.

par patrick haumont – photo: reporters

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