CANARDS boiteux

Transférer un éclopé, à l’image de Gohi Bi Cyriac, peut être financièrement intéressant. Mais, sportivement parlant, le jeu en vaut rarement la chandelle. La preuve par ces quelques cas triés sur le volet depuis une quinzaine d’années.

RONALD VARGAS

Attaquant. Né le 2 décembre 1986. Acquis au Club Bruges en 2011. 4 matches.

L’international vénézuélien est sur les tablettes du Sporting en 2008. Mais le club préfère cette année-là attirer un autre jeune Sud-Américain, en la personne de l’Argentin Matias Suarez au lieu du buteur du FC Caracas. Bruges, qui est sur le coup aussi, profite de l’aubaine. A raison, car sous sa bannière, le joueur inscrit 22 buts en 71 matches. Au Parc Astrid, on regrette de ne pas avoir insisté pour lui.

En 2010, la direction mauve s’informe de son prix, à tout hasard : 5 millions d’euros. Comme pour le Costa Ricain Bryan Ruiz, c’est trop cher. Si celui-ci s’en va au FC Twente, Vargas, lui, reste chez les Bleu et Noir. Où il est victime d’une déchirure des ligaments croisés du genou gauche le 6 février 2011. Sous contrat jusqu’au 30 juin 2012, le joueur ne veut pas rempiler aux conditions brugeoises, où on lui propose 850.000 euros annuellement. C’est 1,2 million ou rien. Bruges ne tient pas à prendre le moindre risque avec un élément en pleine revalidation et joue la montre. Le Sporting en profite pour revenir à la charge. Bruges a le choix : ou bien il accepte les 2,5 millions proposés par les Bruxellois pour Ronnie ou bien celui-ci fait appel à la loi de 1978 pour rompre unilatéralement son contrat. Bruges s’incline mais Anderlecht n’est pas gagnant pour autant. Après des bribes de matches contre Lommel en Coupe et le Beerschot en championnat, Vargas est victime d’une rupture du tendon rotulien du même genou gauche en octobre lors de l’élimination en Coupe contre Rupel-Boom.

Au total, il a disputé 77 minutes pour les Bruxellois depuis son arrivée au stade Constant Vande Stock l’été passé. Et il n’est toujours pas près de revenir puisqu’il a encouru une luxation de l’épaule au coude, à l’entraînement, la semaine passée. Avec une nouvelle période d’invalidité fixée à six semaines au moins.

CLAYTON ZANE

Attaquant. Né le 12 juillet 1977. Acquis à Lilleström en 2002. 15 matches, 4 buts.

Suite au départ de Jan Koller, Anderlecht est en quête d’un nouveau pivot et ses recherches le mènent à Lilleström où évolue cet international australien. Avec 18 buts en 29 matches et son sobriquet de Clacka, le nouveau venu doit immanquablement claquer des buts. L’ennui, c’est que le garçon est freiné par un problème de cartilage au genou.

En 2002-2003, il participe à 9 bribes de matches, assez pour inscrire le 0-2 final au Standard et le 4-2 contre Mouscron, dans une rencontre gagnée 6-3 par les Mauves. La saison suivante, Zane frappe fort, d’emblée, en inscrivant 2 buts lors de la victoire 1-5 du RSCA au FC Brussels, en 1/16e de finale de la Coupe de Belgique. C’est son dernier fait d’armes. En janvier, il doit passer sur le billard pour être délivré de ses tourments aux articulations et ne reviendra plus. Il doit mettre fin, contraint et forcé, à sa carrière à 27 ans à peine.

DAVY OYEN

Défenseur. Né le 17 juillet 1975. Acquis au RC Genk en 1999. 23 matches, 1 but.

Au moment de signer à Anderlecht en 1999, l’entraîneur Aimé Anthuenis ne se fait pas faute d’emmener dans ses bagages deux joueurs qu’il a eus sous ses ordres à Genk : Besnik Hasi, qui a remporté le titre avec le club limbourgeois cette année-là et Davy Oyen, vainqueur de la Coupe de Belgique avec le Racing l’année précédente et transféré après coup au PSV.

Oyen est le prototype du latéral gauche moderne et compte un partisan de choix au Sporting en la personne du président d’honneur, Constant Vanden Stock. Mais le joueur arrive blessé du PSV où ses abdominaux n’ont pas supporté la charge de travail. Au Sporting, ce n’est guère plus reluisant car il fait une rechute le 20 octobre avant d’être mis au repos, à quatre reprises, entre le 8 février 2000 et le 6 décembre 2001. A la fin de cette campagne, il se le tient pour dit et rejoint, bizarrement, Nottingham Forest. Au contact d’un football physique, le joueur ne fait évidemment pas le poids et revient en Belgique où il évolue encore à Roulers (2006-2008) et au KVSK United (2008-2010).

MIKE VERSTRAETEN

Défenseur. Né le 12 août 1967. Acquis au Germinal Ekeren en 1999. 11 matches.

Il fait figure, lui aussi, de vieille connaissance d’ Aimé Anthuenis, qui l’a eu sous ses ordres lors de sa seule saison chez les banlieusards anversois, en 1993-1994.

A l’époque déjà, le joueur était connu sous ses sobriquets d’ Iron Mike ou de Super Mike. Mais, au Parc Astrid, il ne va jamais y faire honneur. Et pour cause, car il est diminué par une blessure au tendon d’Achille, qui avait nécessité son passage sur le billard, en fin de saison précédente, chez les Sang et Or. Le joueur ne s’en remettra jamais et, au bout d’un an, son aventure est définitivement terminée chez les Bruxellois.

NIKOS KOUNENAKIS

Défenseur. Né le 3 février 1978. Acquis à OFI Crète en 1999. Aucun match.

Comme Anderlecht n’a pas tous ses apaisements, en termes de rétablissement complet, avec Davy Oyen et Mike Verstraeten, il engage pour une croûte de pain cet autre défenseur, grec pour sa part, dont l’avenir est lui aussi entouré d’un point d’interrogation. Nikos Kounenakis débarque le 28 juillet au Parc Astrid, avec une tendinite au genou.

Le 5 octobre, il dispute 20 minutes avec l’équipe réserve contre la sélection nationale du Burkina Faso, qui l’emporte 3-5. Ce sera là son seul temps de jeu pour le compte des Mauves. Le 2 décembre, le joueur est opéré du genou et ne reviendra plus jamais dans le parcours. Cédé à Roda JC, il n’y fera que de la figuration, en ne disputant pas la moindre rencontre entre 2001 et 2003. Plus tard, il rebondira toutefois à l’OFI, livrant pour le club crétois 104 matches entre 2003 et 2009.

CHRISTOS KOSTIS

Attaquant. Né le 15 janvier 1972. Acquis à l’AEK Athènes en 1998. Aucun match.

Anderlecht aurait aimé, cette année-là, s’assurer les services du puncheur de l’AEK Athènes, Demis Nikolaïdis. Mais, présent dans la capitale grecque pour finaliser le dossier, le manager du RSCA, Michel Verschueren, est à deux doigts de se faire lyncher par les supporters athéniens qui ne veulent pas que leur attaquant-vedette quitte le club.

L’émissaire des Mauves se rabat dès lors sur le seul attaquant dont l’AEK veut bien se séparer : Christos Kostis. Victime d’une double fracture tibia-péroné lors d’un contact avec le gardien du Sturm Graz, Kazimierz Sidorczuk, le 23 octobre 1997, Kostis est loin de voir le bout du tunnel à ce moment. Mais le Sporting prend le risque de l’engager, malgré tout. Boitant bas à son arrivée, le joueur boitait toujours aussi bas à son départ, deux ans plus tard. Dans l’intervalle, il n’a pas joué un seul match !

PAR BRUNO GOVERS – PHOTOS: IMAGEGLOBE

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