CALME PROVISOIRE SUR LA PLANÈTE FOOT

Pendant que de ce côté-ci de la terre, les footballeurs se remettent doucement au boulot ou bien se prélassent encore sur les plages, l’Argentine se trouvait au centre de l’actualité footballistique, en organisant le Mondial des -20 ans. Aucune équipe européenne n’a atteint les demi-finales de cette édition 2001, alors qu’il y a deux ans, lors du Mondial des -17 ans en Nouvelle-Zélande, plus aucune équipe du Vieux Continent ne figurait au stade des quarts de finale. Le meilleur joueur de ce tournoi ne fut autre que Javier Saviola (19 ans) qui avec ses 10 buts en 6 rencontres et un titre de champion du monde remporté face au Ghana en finale, a forcé son passage définitif du River Plate au FC Barcelone. Son prix? Un milliard de francs belges!

Autre fait important pour l’avenir du ballon rond, le congrès extraordinaire de la FIFA. Les dirigeants du foot mondial ont entériné le nouveau système des transferts qui entrera en vigueur le 1er septembre prochain, comme le prévoyait leur accord avec l’Union Européenne (cf. Intro dans Inside Foot). Suite et peut-être pas fin car les syndicats de joueurs estiment toujours que ce système ne respecte pas la législation européenne. Et la FIFA veut aider à créer une cour d’arbitrage internationale indépendante, qui empêcherait toutes les démarches individuelles des joueurs d’aboutir. Cette cour d’arbitrage pour les affaires du football serait la seule amenée à trancher des litiges opposant la FIFA, des confédérations, des clubs, des fédérations, des joueurs ou des managers.

Comment la Fifpro va-t-elle réagir? Car n’est-ce pas une mesure contraire au droit du travail dans certains pays? Du travail en perspective pour Maîtres Misson et Blanpain.

Une autre décision importante a été prise, qui élargit les peines en cas de dopage au monde entier et donc aussi aux sélections nationales. Les histoires de faux passeports, par contre, n’ont pas abouti à une décision concernant des poursuites uniformes, et restent donc du ressort des pays concernés.

On a aussi écouté les explications de Sepp Blatter concernant l’implosion de la société de marketing ISL, qui coûte quelques millions de dollars à la FIFA et à l’UEFA. Son explication a été aceptée par les représentants de plus de 200 fédérations présentes et Blatter a même eu droit à une standing ovation. Pour conforter la confiance portée en lui à l’avenir et s’assurer de la santé financière de la FIFA, un audit des nouvelles structures de la fédération internationale va être mené au premier semestre 2002.

Après la fin du congrès à Buenos Aires, il semble donc que le calme soit provisoirement revenu parmi l’élite du football mondial. Même les Africains étaient contents, puisqu’on leur a appris que la nouvelle tournante des Coupes du Monde commencerait par leur continent. Sans cependant préciser l’année d’entrée en vigueur…

Chacun est donc rentré chez soi satisfait, alors que l’Amérique du Sud était confrontée au problème de l’organisation de la Copa America, que la Colombie ne peut pas décemment assumer. Il y a quinze ans, pour le Mundial 86, le Mexique avait dû in extremis prendre le relais de la Colombie. Joao Havelange avait alors pu arranger les bidons à lui seul avec la chaîne de TV Televisa pour les droits de retransmission. Et Henry Kissinger, secrétaire d’Etat américain, n’y voyait pas de problème. La Copa America commence donc ce mercredi en Colombie, mais dans le chaos: un des officiels du tournoi a été enlevé, des attentats ont été commis, le Canada a renoncé à participer, l’Argentine voudrait faire de même et les équipes les plus prestigieuses se présenteront avec une équipe B. Le soleil ne se couche jamais sur le monde du foot. Dans les bons comme les mauvais moments, il s’y passe toujours quelque chose.

Mick Michels

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