Ça va cogiter belge à l’AC Milan

Depuis son retour du Qatar, on n’avait plus trop de nouvelles de José Riga. Il nous avait bien assuré mettre sur pied un beau projet mais il ne voulait pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Et voilà que derrière ce projet se cache l’AC Milan. Riga et Michel Bruyninckx, le concepteur du  » soccer pal  » qui avait servi à développer des joueurs comme Steven Defour, Dries Mertens, Faris Haroun ou Steve Colpaert lorsqu’il était à la KUL de Louvain, ont passé les derniers mois à répondre à des sollicitations de l’Europe entière, intéressée par leur concept de cogitraining. Ils ont voyagé en Hongrie, Algérie, Pologne, à Monaco et à Milan pour finalement convaincre l’AC de l’utilité de leur méthode.  » Ils veulent créer un modèle AC Milan à partir duquel on saura directement que le joueur a été formé selon la méthodologie de l’AC Milan et qui intégrera nos conclusions sur le cerveau « , explique Bruyninckx.

Pour les convaincre, Riga, Bruyninckx et son fils sont restés trois semaines en Lombardie (de mi-août à mi-septembre) pour donner une démonstration de leur méthode. Mais en quoi consiste le cogitraining ?  » On se base sur le cerveau et on s’est demandé quels exercices mettre sur pied pour que le joueur capte plus vite et mieux les idées « , dit Riga.  » Le but est de produire des joueurs qui ont des qualités de réflexion, de concentration, d’attention et de perception, qui voient et qui pensent vite sur le plan individuel. Et sur le plan collectif, on pense en termes de synchronisation, de rythme et de timing. Tous les entraînements sont mis en place pour combiner tout cela.  »

Pour ce faire, le trio se rendra à Milan tous les mois par cycles de plus ou moins 10 jours.  » Pendant ces dix jours, on explique notre méthode aux entraîneurs, on observe son application puis on évalue le travail et on ajoute ou corrige les choses. On est là pour inspirer les entraîneurs « , affirme Bruyninckx.

Le trio a reçu un contrat jusqu’en juin 2014, à leur demande.  » On ne voulait pas plus car si on avait signé un contrat de plusieurs années, on aurait dû donner l’exclusivité de nos recherches à l’AC Milan « , continue Bruyninckx.  » Or, c’est important de continuer nos recherches et de tester notre méthode dans différents environnements. Par exemple, au Qatar, on s’est rendu compte que l’influence culturelle et religieuse avait une incidence sur les performances. C’est toujours important dans le développement d’un joueur d’analyser l’organisation ou les traditions de son pays. Au Qatar, on a remarqué que les joueurs ne dormaient que cinq heures par jour parce qu’ils devaient se lever pour la prière du matin. Cela a évidemment une incidence sur leur performance.  »

Car en plus de leur contrat à l’AC Milan, le trio va continuer à expliquer sa méthode à des fédérations ou des clubs étrangers. En Belgique, le Standard avait tenté d’appliquer cet enseignement en confiant les clés de l’Académie à Michel Bruyninckx lorsque Riga en était le T1.  » J’ai été capable d’inspirer les entraîneurs mais le cadre n’était pas là. Il n’y avait pas de cohérence entre équipe première et l’Académie. On avait voulu changer cela mais la direction avait rétorqué que ce n’était pas le moment. Je peux les comprendre puisque le club venait de sortir Axel Witsel et Mehdi Carcela.  » Depuis deux ans par contre, Anderlecht a décidé d’appliquer cette méthode dans ses formations de jeunes.

PAR STÉPHANE VANDE VELDE

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