C’était prévu

Vinokourov signe chez Astana.

Le cyclisme reste un sport catholique : les condamnés pour dopage finissent par être pardonnés pour leurs faux-pas. Lors des derniers mois, le peloton a accueilli ceux qui s’étaient écartés de la lumière. Après Ivan Basso, Floyd Landis et Michael Rasmussen, le Kazakh Alexandre Vinokourov a réalisé son come-back. Alexandre le Grand, comme on l’appelait au sommet de sa carrière, dut quitter le Tour de France il y a deux quand il fut coincé pour dopage sanguin. Lors d’une transfusion, Vino s’est trompé de poche sanguine et s’est injecté le sang de son coéquipier Andrey Kashechkin, qui a lui-même été pris. Une incompréhensible permutation, qui bannit Vinokourov de la compétition jusqu’au 24 juillet 2009.

Cette épreuve n’a pas diminué sa ténacité. A la veille du Tour de France, il a annoncé qu’il ferait son come-back au sein d’Astana.  » Si Johan Bruyneel n’est pas d’accord, il devra foutre le camp.  » Une déclaration qui est restée au travers de la gorge du manager et qui a révélé la lutte de pouvoir qui oppose l’aile kazakhe à la branche Bruyneel- Armstrong au sein de la formation. Ce duo a entre-temps pris une autre direction en annonçant la création d’une nouvelle équipe, The Shack, pour la saison prochaine. La semaine dernière, Vino a alors pu signer un contrat chez Astana jusqu’à fin 2010. Armstrong et Bruyneel forment un binôme et Vino ne pouvait trouver un avenir que chez Astana, l’équipe qui porte le nom de la capitale de son pays. Vino est aussi populaire là-bas qu’ Eddy Merckx chez nous. Quand, en 2006, Liberty Seguros décida de se retirer du cyclisme à cause de l’affaire Fuentes, c’est lui qui parvint à mobiliser plusieurs entreprises kazakhes et à transformer son équipe en une machine de guerre.

Vinokourov a déjà remporté une première bataille. Mardi dernier, il a terminé septième du Critérium d’après-Tour de Castillon-la-Bataille, pas très loin de Bordeaux. Le bleu et jaune de son maillot, où il était noté Vino-4-ever, coïncidait avec les couleurs d’Astana. Mais à ce moment, il n’avait pas encore signé son contrat. Le Tour de l’Ain, qui commençait dimanche dernier, est arrivé trop tôt pour qu’il participe comme coureur d’Astana. L’UCI n’a pas reçu à temps sa demande de licence. Vinokourov a dû concourir comme membre de l’équipe nationale du Kazakhstan. Quand il aura sa licence, rien ou personne ne pourra l’interdire de prendre le départ du Tour d’Espagne, à Assen (Pays-Bas).

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