C’était mieux avant ?

Le médian français est de retour après un prêt d’un an à Duisbourg.

Tout le monde pensait, et lui en premier, que la page carolo était tournée. Pourtant, après un prêt d’un an à Duisbourg (D2 allemande), Grégory Christ a repris le chemin du Mambourg, le club allemand n’ayant pas levé l’option d’achat. Tant le président Abbas Bayat que son entraîneur, Stéphane Demol, se sont réjouis du retour du petit dribbleur français et ont vanté l’expérience et la sagesse que l’ancien meneur du Racing Paris avaient acquises en Allemagne.

Et lui ? Comment a-t-il vécu ce retour à la case départ et comment a-t-il trouvé le Sporting ? On l’a soumis à un questionnaire avant-après. C’était mieux avant ou c’est mieux maintenant.

L’ambiance

 » Je ne peux pas dire que c’était mieux avant. Les deux ambiances sont différentes. Avant, il y avait plus d’anciens. Cela se chambrait beaucoup tout en restant dans la plaisanterie et dans l’humour. Désormais, il y a plus de petits groupes. Mais cela ne nuit pas au collectif. Moi, je traîne et je m’entends avec tout le monde même si mes principaux amis restent Majid Oulmers et Momo Chakouri.  »

L’entraîneur

 » Je suis franc et je préfère Stéphane Demol à Thierry Siquet. Pourquoi ? Parce que je joue ! Avec Siquet, j’ai été aligné seulement 70 % des matches. Il était encore jeune. Chez Demol, j’apprécie son franc-parler. Il dit tout de suite ce qu’il pense. Quand il est arrivé, il a affirmé – Je n’ai pas envie de vivre la saison que vous venez de faire. Donc, on va se bouger le c… Et puis, avec lui, je joue ! Pour moi, c’est tout bénéf.

Je pourrais comparer Demol à Jacky Mathijssen. Ils sont dans la même configuration. Ils gèrent un groupe de la même manière. Ils savent faire la part des choses entre le travail et l’amusement. Demol nous a déjà laissé deux jours de repos complet. Pour agir de la sorte, il faut avoir confiance en ses joueurs. Et puis, il y a le discours d’avant-match. Dans sa façon de parler, Demol ressemble à Mathijssen. A l’époque, on l’appelait le sorcier blanc car il savait prévoir ce qui allait se passer. Et je retrouve cela un peu avec Demol. De plus, on sent qu’il a de l’expérience. Tous les supporters qu’on croise nous parlent de ses Coupes du Monde.  »

Le président

 » C’est le même ! J’ai toujours eu de bonnes relations avec lui. Il est franc et ne passe pas par quatre chemins. Il sait nous faire plaisir quand il faut ( il rit). Avec les primes, par exemple. Je pense que 50 % des joueurs trouvent qu’il les lâche assez facilement.  »

Les installations

 » Cette année, on a eu le plaisir de s’entraîner à Tubize car là, c’est vraiment le top. Mais on ne va pas y aller toute l’année. Marcinelle est devenu un petit caviar au niveau de la pelouse. Heureusement, d’ailleurs, car l’état de la pelouse touchait à l’absurde. « 

Le gardien

 » Je ne peux pas vous dire s’il était meilleur avant. Bertrand Laquait apportait son expérience. Il ne parlait pas beaucoup mais ce qu’il disait était bénéfique pour le groupe. Mais jusqu’à présent, Sébastien Chabbert a montré que c’était un grand gardien. Il peut devenir une référence et une coqueluche de ce championnat.  »

La défense

 » Elle est meilleure actuellement. Badou Kere méritait et mérite toujours, d’ailleurs, de partir dans un club anglais. Vous ne le voyez peut-être pas quand il joue, mais il dégage de la sérénité. Et puis, selon moi, ses passes sont comparables à celles de la Ligue des Champions car il arrive parfois, entre deux joueurs, à éliminer toute une ligne. Juste par une passe. Son jeu de tête est irréprochable. Parfois, il commet quelques fautes mais il ne faut pas oublier qu’il est défenseur. Chakouri a le niveau d’un international français Espoir. Maxime Brillault est en train de monter en puissance et Ibrahima Diallo est international guinéen. Ce n’est pas rien.  »

L’attaque

 » Sans conteste, elle est meilleure maintenant. Elle concilie vitesse, jeu court, jeu de tête avec Habib Habibou et Cyril Théréau. Sur le banc, avec Mboyo Peléet Mouhssine Yajour, c’est pas mal non plus. Ils savent tous faire la différence. C’est le meilleur cru en cinq saisons passées à Charleroi.  »

Cyril Théréau

 » Il est meilleur aujourd’hui. Il a pris de la maturité. Les critiques qu’il a reçues l’ont blindé. Il relativise beaucoup plus. « 

L’entrejeu

 » Il y a quelques années, on disait qu’on disposait du meilleur entrejeu de Belgique avec Tim Smolders, Oulmers et Fabien Camus. Il y avait un grand et deux petits. Cette ligne médiane était particulièrement complémentaire. Je pense que celui de cette saison vaut l’entrejeu de l’époque. Le petit Hervé Kagéfait un début de campagne extraordinaire. Oulmers est fidèle à lui-même. Et moi, avec un petit peu plus d’expérience, quand l’entraîneur me place derrière les attaquants, je peux apporter quelque chose.  »

Le capitaine

 » Oulmers n’a pas encore l’expérience de Frank Defays. Chacun a sa manière de gérer un groupe. Majid fait partie des leaders du vestiaire à l’instar de Badou, de Sébastien Chabaud. Et puis, les deux nouveaux, Brillault et Chabbert arrivent à bien communiquer avec le groupe. Moi, je commence à me faire vieux. J’ai 26 ans. Je commence donc à conseiller les jeunes.  »

Grégory Christ

 » L’expérience allemande m’a fait beaucoup de bien. Elle m’a fait relativiser et comprendre que même si tu es bon, tu peux aller sur le banc. Il suffit que l’entraîneur change sa tactique. Avant, quand je me retrouvais sur le banc, j’étais énervé, fâché et quand je rentrais, je n’étais pas concentré. Désormais, je sais que le groupe prime sur l’individu. C’est un peu la maturité qui rentre. Par exemple, j’ai déjà eu beaucoup de coups de gueule avec mes entraîneurs. En Allemagne, je suis rentré en conflit avec Peter Neururer, un entraîneur très strict, direct et froid. A une époque, je ne pensais qu’à ma gueule. Aujourd’hui, je ne le ferais plus. Je sais que c’est le collectif qui nous fait gagner des points et donc des primes. Je vais également essayer d’améliorer ma rentabilité. Je ne tire pas assez au but. Je ne sais pas pourquoi mais je n’en ai pas envie. Je me dis qu’il y en a d’autres pour le faire. Moi, je préfère faire marquer que marquer moi-même.  »

Le salaire à Charleroi

 » On ne peut pas dire que ça paie mieux maintenant ( il rit). Quand les résultats sont là, ça paie automatiquement plus. Et comme les primes sont meilleures maintenant…  »

Mogi Bayat

 » Cela dépend aussi des résultats ( il rit). Il est plus sympa quand on gagne. Avec moi, il est resté lui-même. Quand je dé- connais, il me le disait.  »

La ville

 » C’est la même. Elle n’a jamais été belle. Mais les gens sont gentils. « 

Et au ping-pong ?

 » (Il se marre). Je suis meilleur maintenant. Mais les autres aussi !  »

Chabbert peut devenir la coqueluche du championnat.

Si je reste à Charleroi, je serai obligé de travailler après ma carrière.

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