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C’était écrit…

Suite au départ de Franky Vercauteren, Vincent Kompany est le seul maître à bord à Anderlecht. Analyse du dernier épisode de la saga Kompany.

Vince, Vinceke ou Vinnie, c’est terminé. Depuis cette semaine, les joueurs doivent l’appeler coach. Au moment de sa blessure en match amical contre Saint-Étienne, le 18 juillet, Vincent Kompany avait lancé, comme d’habitude, qu’il reviendrait plus fort. Sa petite déchirure ne semblait pas trop sérieuse et, fin juillet, il était à nouveau sur le terrain d’entraînement. Aidé par un kiné de Manchester City qui le traitait tous les jours, il se préparait pour être opérationnel dès la première journée de championnat. Mais c’était trop optimiste. Dans le même temps, ses ambitions d’entraîneur semblaient plus forts que son envie de surmonter cette nouvelle blessure.  » Le projet Anderlecht est plus important que l’individu Kompany « , a-t-il expliqué lundi sur les médias sociaux du club.  » J’ai tourné le bouton. Je pense que c’est dans un rôle d’entraîneur que je peux apporter le plus à Anderlecht.  »

Après Davies, Chadli, Nasri, Sandler, Kompany va devoir limiter ses fautes de goût.

À Neerpede, personne ne va le contredire. Vincent Kompany est du genre à arriver très tôt le matin au club et à y rester tard le soir. Il lui suffit d’un discours enflammé pour rappeler aux joueurs leur responsabilité sociale ou pour les convaincre de laisser tomber un mois de salaire. Dans ses anciennes fonctions de joueur / entraîneur / manager, il trouvait normal de discuter de temps en temps avec des joueurs superflus comme James Lawrence, Bubacarr Sanneh, Kenny Saief, Josué Sá, Aristote Nkaka ou Mohammed Dauda. Des gars qui ne pouvaient plus se changer dans le vestiaire du noyau A et n’étaient plus les bienvenus au premier étage du centre d’entraînement. Même s’ils représentent un sérieux capital, Franky Vercauteren ne les calculait absolument pas.

Kompany faisait déjà tout

Tout ça pour illustrer que Kompany et Vercauteren ont des approches bien différentes. Trop différentes. Des gens qui bossent à Neerpede racontent qu’après le nul à Malines, Vercauteren semblait plutôt mélancolique. Certains avaient l’impression qu’il n’avait plus dormi depuis plusieurs nuits. Et quand il menait des entretiens individuels avec les joueurs, il insistait sur le positif. Montrant ainsi qu’on a tort de le dépeindre comme un gars incapable d’avoir des émotions. Fin juillet, il a parlé entre quatre-z-yeux avec un titulaire et il a surtout passé son temps à souligner l’évolution positive de ce joueur.

Mais au cours des derniers mois, il s’est surtout tenu en retrait. En semaine, le patron, de facto, était Kompany. Il faisait pratiquement tout, tandis que Vercauteren ne devait gérer que le speech d’avant-match. La situation se serait envenimée la semaine dernière, après un match amical contre Lommel. Les deux hommes ont échangé des mots durs et Vercauteren serait parti. La dispute a finalement été apaisée, et après la victoire de dimanche contre Saint-Trond, on n’avait pas l’impression qu’un changement de régime était en préparation. Ce qui revient à dire que Kompany et Vercauteren ont de bons talents d’acteurs !

Les joueurs trouvent surtout étrange que l’annonce du départ de Vercauteren et de son remplacement par Kompany ait été communiquée aux médias avant de leur être expliquée par le CEO Karel Van Eetvelt. Aujourd’hui, selon le discours officiel, et même s’il n’avait pas la même vision que Vercauteren, Kompany affirme qu’il garde des bons souvenirs de leur collaboration :  » J’ai bien observé et bien écouté. Je pense que Franky m’a soutenu de toutes les façons possibles. J’ai pu compter à fond sur lui. En tant que joueur et en tant qu’entraîneur débutant. Nous nous respectons beaucoup. J’en suis arrivé à un stade où je ne peux être que reconnaissant.  »

Enfin une communication claire

L’annonce subite de la fin de carrière de Kompany est un coup dur pour Anderlecht, d’un point de vue sportif. Pour certains joueurs, c’est clair, ils ont perdu le meilleur défenseur du championnat. Niveau purement défensif, Derrick Luckassen et Elias Cobbaut peuvent s’en tirer en play-offs 1, mais ils ont besoin d’un partenaire fiable pour relancer. La reconstruction, trop lente, a énervé plusieurs Anderlechtois pendant le match d’ouverture à Malines. Peter Verbeke va-t-il devoir dénicher un nouvel arrière central correspondant à la philosophie de jeu de Kompany ? Fort possible.

Mais la première grande décision pour Vinnie, ce sera l’embauche d’un nouvel attaquant. Jusqu’il y a quelques jours, il y avait encore trois candidats prioritaires pour renforcer le secteur offensif : Lukas Nmecha (Manchester City), Jeremy Ebobisse (Portland Timbers) et Emmanuel Arokodare (Valmiera). Nmecha semblait en pole position parce que Kompany l’a connu à City. Ebobisse, un avant mobile qui cherche volontiers la profondeur, a fait l’objet d’un rapport positif de la part de la cellule de scouting, il est aussi cité du côté de l’Antwerp et de Heerenveen, aux Pays-Bas. Récemment, le dossier de cet Américain né en France s’était même retrouvé sur le bureau de Vercauteren.

Après les passages de Simon Davies, Nacer Chadli, Samir Nasri et Philippe Sandler, qui n’ont pas laissé une trace inoubliable, et le déplacement de Floribert Ngalula vers les Espoirs, Kompany va devoir limiter ses fautes de goût. Par contre, il a raison sur un point : pour les joueurs, pour le club, pour les supporters, il était important de communiquer clairement sur la hiérarchie dans le département sportif.

Treize entraîneurs en treize ans

Depuis le premier passage de Franky Vercauteren comme T1, de 2005 à 2007, Anderlecht a utilisé treize entraîneurs. Il y a même eu l’année record 2019, avec cinq coaches.

Franky Vercauteren 7 février 2005 – 11 novembre 2007

Ariel Jacobs 12 novembre 2007 – 13 mai 2012

John van den Brom 30 mai 2012 – 9 mars 2014

Besnik Hasi 10 mars 2014 – 25 mai 2016

René Weiler 16 juin 2016 – 18 septembre 2017

Nicolás Frutos 19 septembre 2017 – 2 octobre 2017

Hein Vanhaezebrouck 3 octobre 2017 – 16 décembre 2018

Karim Belhocine 17 décembre 2018 – 5 janvier 2019

Fred Rutten 6 janvier 2019 – 15 avril 2019

Karim Belhocine 16 avril 2019 – 24 mai 2019

Simon Davies 25 mai 2019 – 2 octobre 2019

Jonas De Roeck 3 octobre 2019 – 5 octobre 2019

Franky Vercauteren 6 octobre 2019 – 16 août 2020

Vincent Kompany 17 août 2020 – …

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