C’est le business, c’est l’Afrique

Les retombées du Mondial pour le Sud-Africain moyen seront fort limitées, voire inexistantes ou ponctionneront carrément son portefeuille. Mais il y en a quand même ici qui s’en mettent plein les poches.

Premier exemple, le jour de notre arrivée à Johannesburg. Notre GPS est réservé depuis plusieurs mois mais au moment d’en prendre possession, le stock est épuisé. Pas de panique :  » On va en recevoir dans la journée.  » Ils arrivent quelques heures plus tard et c’est le rush au comptoir : journalistes et supporters se ruent sur les machines. Tarif : 10 euros par jour, et de nombreux clients en prennent un pour un mois, soit près de 300 euros. A quelques mètres de là, une boutique vend exactement les mêmes appareils pour 150 euros…

Deuxième exemple : notre chambre d’hôtel est bloquée depuis janvier. Au moment du check-in, mauvaise surprise :  » Nous n’avons aucune réservation à votre nom et tout est complet.  » Mais…  » Je vais me couper en mille pour vous trouver quelque chose.  » Hip, hip, hip, la patronne trouve et nous envoie dans un lodge dix bornes plus loin. Nouvelle surprise, la patronne de ce lodge ressemble comme deux gouttes d’eau à celle du premier hôtel. Question :  » Vous n’êtes pas sa s£ur ? » Réponse :  » Tout à fait.  » Ah, cet overbooking et ces arrangements entre s£urettes….

Au niveau de l’organisation, l’Afrique du Sud reste l’Afrique. Ce tournoi est à mi-chemin entre une Coupe du Monde en Allemagne (marche tout droit et bonjour le papier à musique) et une Coupe d’Afrique des Nations. Le panneautage, par exemple, est catastrophique. Le Soccer City, plus grand stade du continent, celui qui accueille le match d’ouverture et la finale, n’est renseigné pratiquement nulle part dans la ville ou sur les grands axes. Il faut arriver à 500 mètres de ses grilles pour avoir droit aux premiers fléchages. Et le bon parking ? Et la salle de presse ? Débrouille-toi camarade ! Il a fallu faire tout le tour d’Ellis Park, l’autre stade de Jo’burg, pour trouver les bons locaux.

Ce ne sont pas les volontaires qui manquent : il y en a des centaines autour de chaque enceinte, ils font le pied de grue et semblent se demander eux-mêmes à quoi ils servent. Le premier vous envoie à droite, le deuxième à gauche, le troisième ne sait pas, le quatrième vous prie d’aller poser votre question au cinquième et vous finissez par chercher vous-même. Pendant ce temps-là, des touristes foulent la pelouse de l’Ellis à 48 heures d’Argentine-Nigeria !

DE PIERRE DANVOYE

L’Afsud reste l’Afrique. On est à mi-chemin entre le Mondial allemand et la CAN.

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