« BUTEURS: ROUSSEL VAINQUEUR MORAL »

Bruges est champion, enfin.

Oui, on connaît enfin le lauréat. Ce titre n’étonne évidemment personne. Par contre, il y aura eu une grosse surprise lors de cette fin de saison: le sans faute d’Anderlecht. Le score du Sporting depuis deux mois me fait vraiment penser à la domination de Bruges au premier tour. Aujourd’hui, les dirigeants mauves doivent être conséquents avec eux-mêmes en gardant tout ce qui fonctionne bien depuis plusieurs semaines. Le quatuor offensif Mornar-Jestrovic-Dindane-Seol peut fait très mal. Si tout le monde reste et est dans sa meilleure forme, Anderlecht sera à coup sûr plus performant offensivement que Bruges, la saison prochaine. Je retiens aussi les solutions que Hugo Broos a trouvées dans le milieu du jeu et en défense. C’est plein de fraîcheur et d’enthousiasme.

Roger Vanden Stock affirme que le titre de Bruges n’est pas une mauvaise chose parce que les prochaines saisons seront celles d’Anderlecht.

Son discours m’a beaucoup étonné. C’est de la démagogie. Pense-t-il que Bruges compte s’arrêter en aussi bon chemin? Alors, il se trompe.

Le Lierse confirme son coup d’arrêt.

Pour cette équipe, il y aura clairement eu quelques matches de trop. Je pense qu’elle est allée au-delà de ses moyens physiques. Aujourd’hui, elle n’affiche plus le jusqu’au-boutisme qu’on a vu pendant une bonne partie de la saison, et cela se reflète cruellement dans sur ses résultats. Ce fut de nouveau frappant à Genk: après le premier but du Racing, les Lierrois ont complètement laissé tomber les bras.

Que pensez-vous du nul vierge du Standard contre Malines?

Dominique D’Onofrio a parfaitement résumé la situation: il n’y avait pas photo dans la mentalité affichée par les deux équipes. Les Liégeois ont oublié qu’il ne suffisait pas de se présenter sur le terrain, fût-ce contre le dernier du classement, pour empocher trois points.

La lutte promet d’être chaude jusqu’au bout pour le titre de meilleur buteur.

Je peux déjà désigner le vainqueur moral de ce classement: Cédric Roussel. Il a de bons joueurs autour de lui, mais il n’est pas aussi bien entouré que Sonck, Aarst ou Jestrovic. Sa performance est plus intéressante que celle des trois autres.

Jestrovic n’a pas apprécié que vous lui reprochiez, il y a quelques semaines, d’être absent dans trois matches sur quatre.

Depuis lors, il s’est superbement repris. J’en conclus que ma petite pique lui a fait le plus grand bien! Quand il allie la rage à son talent naturel, Jestrovic est incontestablement le meilleur attaquant du championnat. Mais je reste sur mes positions: sur l’ensemble de la saison, il a montré trop peu de bonnes choses, vu ses qualités de départ. S’il avait été aussi présent qu’aujourd’hui dès le mois d’août, Anderlecht aurait terminé beaucoup plus près de Bruges.

Marc Degryse retourne à Bruges alors que Pär Zetterberg prépare doucement ses valises pour revenir à Anderlecht. Il y a une similitude entre ces deux cas: ils vont retrouver des clubs où, actuellement, tout tourne bien sans eux. Vont-ils débarquer comme des cheveux dans la soupe?

Le retour de Degryse prouve les qualités de Michel D’Hooghe, qui a tout connu au plus haut niveau international. A peine nommé président du Club, il a fait du retour de Degryse une priorité. Le foot aux footeux: D’Hooghe l’a compris. Comme le Standard l’avait compris avec Michel Preud’homme. Ce n’est jamais un handicap de nommer un gars qui vient de quitter le terrain. Tous les grands clubs européens le font: pourquoi devrait-on se priver en Belgique. Degryse risque de prendre des coups, comme Scifo à Charleroi ou Preud’homme au Standard. Et alors? Les coups que Preud’homme a pris comme entraîneur du Standard lui ont permis de devenir très vite un grand dirigeant.

Concernant Zetterberg, je me demande toujours si Roger Vanden Stock le reprend comme joueur ou dans une autre fonction. Si c’est pour en faire une pièce de l’équipe dirigeante, je suis relativement sceptique. La carte de visite de Zetterberg n’a rien de comparable avec celle de Degryse. Zetterberg n’a finalement joué que dans deux clubs importants, alors que Degryse a connu de grandes choses à Anderlecht, à Bruges, en Angleterre, au PSV. Après cela, il a redressé le GBA, à la force du jarret.

Un mot sur la victoire des Diables contre la Pologne?

Un match gentil et je retiens le jusqu’au-boutisme intéressant de l’équipe belge. Je reste toutefois perturbé par les lacunes de son axe central.

Pierre Danvoye

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