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Brysmania

Neuf jours après la raclée essuyée à Bruges, Marc Brys et ses troupes ont battu le Standard, un autre candidat au titre. Mais comment le STVV est-il parvenu à gagner ?

Quelques instants après le coup de sifflet final au Stayen, joueurs et membres du staff se sont réunis dans le rond central, comme d’habitude. On aurait pu entendre une mouche voler pendant le discours célébrant la victoire du capitaine Jordan Botaka et ensuite, le responsable du matériel, Benny Liebens, a donné le coup d’envoi de la fête. Elle a été l’apothéose d’un match héroïque des Trudonnaires, qui ont dû défendre à dix leur avantage 2-1 face à un Standard qui a obtenu huit minutes d’arrêt de jeu pour tenter d’arracher un nul. Pol Garcia a personnifié la prestation héroïque du STVV : il s’est occasionné une élongation mais il a refusé de quitter le terrain, Marc Brys ayant déjà effectué tous ses remplacements. À ce moment-là, le défenseur espagnol n’a pas pensé à lui, il a refoulé l’idée que ça pouvait hypothéquer sa saison.

Une fois l’euphorie de la victoire quelque peu oubliée, Brys a été de nouveau confronté à la dure réalité : son noyau est trop peu étoffé et déséquilibré. Surtout parce que les Japonais sont passés à l’action trop tard. Brys s’est plié aux conditions, même s’il a réclamé des renforts supplémentaires, offrant leur chance à quelques jeunes pendant la préparation. Dimanche dernier, l’entraîneur a titularisé cinq jeunes Belges : Alexandre De Bruyn (25 ans), Hamza Massoudi (19 ans), Thibault De Smet (21 ans), Wolke Janssens (23 ans) et Samy Mmaee (22 ans). Du jamais-vu au Stayen depuis vingt ans. Le modèle commercial du STVV – reprendre des joueurs dont les grands clubs ne veulent plus – porte donc ses fruits. Contrairement à la saison passée, cette catégorie de Belges offre des perspectives pour le reste de la saison.

Après la raclée essuyée au Club Bruges, l’incertitude régnait pourtant dans les rangs limbourgeois. Le staff technique s’intéressait surtout à ce qui faisait défaut au noyau. Ensuite, Brys et consorts ont tourné la page et ont mis l’accent sur les qualités présentes. En même temps, Brys a piqué l’ego de ses joueurs, avec un discours qu’on pourrait résumer ainsi :  » Nous allons devoir nous débrouiller. Si vous ne voulez pas, nous n’avons qu’à déclarer forfait.  » Il a, en plus, accordé un rôle important à Botaka. Le capitaine du STVV a rapidement digéré la défaite humiliante au Jan Breydel et a pris le reste du groupe en charge pendant la semaine. Capitaine, il s’est également senti obligé de protéger ses coéquipiers des attaques ciblées de la presse. Dans le passé, il a déjà vécu pire, selon ses dires.

UN PUBLIC CRITIQUE

Pendant ce temps, les Japonais ont énormément de mal à raviver la flamme au Stayen. Pour le moment, le public limbourgeois n’aime pas la version japonaise du STVV. Ils n’étaient que 6.400 contre le Standard. Les ultras de la Brigada Hesbania commencent même à s’énerver. Les exigences du noyau dur ne laissent place à aucun doute : Go hard or go home et DMM : open your eyes before the fans will close them.

En général, les Trudonnaires sont très critiques et le mécontentement d’une partie des supporters n’est pas nouveau. Le courant ne passait pas non plus avec Roland Duchâtelet. Toutefois, le club doit commencer à se tracasser quant à l’assistance, décevante. Le club a perdu presque un tiers de ses supporters depuis la saison 2015-2016, celle du retour du club en D1. Le club est conscient du problème sans parvenir à mettre le doigt sur sa nature réelle. L’explication la plus plausible ? Le STVV a un public fidèle et particulièrement impétueux, qui est en train de vieillir, et il ne parvient pas à recruter une nouvelle génération de supporters. Dans sa quête de renouveau, le club va se concentrer sur les jeunes dans les années à venir.

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