Bruno Taverne (Be TV)

Commentateur sollicité par le Standard

Ton rituel avant un direct ?

J’arrive très tôt dans le stade pour humer l’ambiance. Cela me rappelle mon enfance, quand j’habitais juste derrière le stade d’Anderlecht. L’ancien stade d’Arsenal avait une atmosphère toute particulière ! Tu devais passer à côté de la pelouse pour monter dans la tribune de presse qui tremblait quand un but était marqué !

La personnalité la plus accessible ?

En théorie, le plus difficile à interviewer devrait être José Mourinho. Mais c’est le contraire. Je me souviens l’avoir rencontré alors qu’il était à l’Inter. Il passait du portugais, à l’anglais, à l’italien,… Il en avait ras le bol mais il est venu répondre à mes questions en français. Ceux qui refusent de s’exprimer devraient en prendre de la graine.

Ton interview la plus nulle ?

Onder Turaci quand il était au Standard. On sentait qu’il n’avait pas l’habitude et qu’il me regardait sans trop savoir quoi répondre. Je l’ai faite courte.

Comment es-tu passé de gardien pro à journaliste ?

Après ma carrière, j’ai été embauché à la Commission européenne comme intérimaire. Je me suis inscrit en sciences politiques pour obtenir un diplôme. Mes candidatures terminées, André Remy m’a proposé d’analyser des images pour Canal+. J’ai enchaîné avec des résumés de matches. On m’a testé comme commentateur mais il a fallu plusieurs essais pour que ce soit concluant. J’ai finalement commenté Tottenham-Chelsea et ce match a été comme une révélation.

Comment s’est créée ton affinité avec Philippe Albert ?

Avec du temps. On est tous les deux taiseux. Les premiers mois, on ne se parlait pas beaucoup sauf durant les 90 minutes de match. On a appris à se connaître. Philippe est un homme de c£ur qui a une extraordinaire honnêteté. Il a encore une formidable aura en Angleterre. Je m’en suis encore rendu compte, en janvier, lors de Newcastle-Manchester United. Les chauffeurs de taxi n’arrêtaient pas de l’interpeler. Lors du match, il est passé en direct à la télé pour donner des interviews, a été sollicité par la BBC radio, etc.

Quand Michel Preud’homme est parti à Al Shabab, on a parlé de toi en Arabie Saoudite comme entraîneur des gardiens. Tu comptes quitter le journalisme ?

J’ai négocié en Grèce quand Emilio Ferrera était là-bas. Cet été, j’ai eu des contacts avec le Standard. J’ai 50 ans, une famille, une compagne qui travaille à Amsterdam,… Sans ça, je serais déjà parti depuis longtemps. Chaque année, je reçois des propositions. Je ne resterai pas journaliste 15 ans. Je suis d’abord un homme de terrain.

Le truc le plus fou qui te soit arrivé ?

J’ai un jour commenté un match avec le son d’une autre rencontre ! Tu te rends compte que les cris du public ou les coups de sifflet ne correspondent pas. En dehors des stades, les chauffeurs de taxi espagnols et portugais se prennent pour des pilotes de F1. Tu attaches ta ceinture et puis tu te rends compte que tu ne maîtrises plus rien…

PAR SIMON BARZYCZAK

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