BRÛLEUR D’ÉTAPES ?

Son ex-coach – déçu – s’interroge sur la pertinence du départ du Bruxellois.

A son arrivée à Roulers, il y a un an, Sanharib Malki Sabah (23 ans) était un illustre inconnu. Le Belge d’origine syrienne, transféré de l’Union, a été titularisé à cinq reprises au cours du second tour l’an passé. Il n’a marqué qu’un but. Mais il a éclaté cette saison : durant le premier tour, l’avant a délivré un assist et marqué six buts. En Coupe, il a inscrit trois goals et en Coupe UEFA, il a trouvé le chemin du but à quatre reprises. Il a éveillé l’intérêt d’équipes de format supérieur, à commencer par le Germinal Beerschot, où Malki avait déjà effectué un test dans le passé.

Le contrat de Malki à Roulers prenait fin en juin prochain. Son transfert est donc rentable pour le club flandrien mais il affaiblit l’équipe. Son entraîneur Dirk Geeraerd :  » Je suis trop vert en D1 pour dire ce qu’un club doit faire. J’ai pesé le pour et le contre avec notre manager, Luc Devroe. Un élément se détache : comment réagit un joueur quand on ne le laisse pas partir ? Je ne suis évidemment pas heureux qu’un attaquant comme Malki nous quitte. Je pense qu’il brûle les étapes mais j’espère me tromper. Il a découvert la D1 il y a à peine un an. Il lui a fallu six mois pour mûrir. Il a bien entamé la saison actuelle et s’est littéralement envolé. Selon moi, il eût été plus logique de tenter de faire aussi bien au second tour et de casser la baraque l’année prochaine afin de s’établir. Chez nous, dans le ventre mou, il se serait développé en toute sérénité, sans pression. Il pouvait se permettre d’être parfois moins bon. Nous le comprenions. Il a l’opportunité de poursuivre sa progression sur le plan technique et tactique mais aussi physique. C’est d’autant plus important que Malki est venu très tard au football, puisqu’il ne s’est affilié qu’à l’âge de 15 ans. On a une fameuse marge de progression quand on a raté sept ou huit années de formation. Malki ne sera jamais un fin technicien mais il peut améliorer le contrôle du ballon, le démarquage, le jeu de position. Il peut apprendre ça au sein d’un autre club, mais je pense que quand une équipe enrôle un joueur au Nouvel An, elle en attend un rendement immédiat. A moins que le Germinal Beerschot ne lui ait dit : – Nous t’accordons six mois pour tout assimiler. Tu ne dois prester qu’à partir de la saison prochaine « .

A Roulers, Malki évoluait souvent de concert avec Dufoor, qui a un tout autre registre que Sterchele.  » Je pense qu’au Germinal Beerschot, c’est plutôt De Wilde qui va vers le ballon, le conserve et centre, comme Dufoor chez nous. Peut-être les Anversois veulent-ils former Malki en prévision du départ de Sterchele. Je ne sais pas. Malki s’adapte facilement. Il est capable de jouer avec les deux attaquants et aussi avec Cavens. La concurrence est féroce pour les places en attaque. J’ai appris que le Beerschot a aussi engagé un Argentin, VicenteMonje. Il a joué contre nous lors du dernier match des Espoirs et se débrouille drôlement bien !  »

Geeraerd sait pertinemment que le départ de Malki, autour duquel il avait quand même formé son équipe, le contraint à quelques remaniements :  » Le château de cartes ne s’effondre pas mais il faut recréer certains automatismes. Sami Allagui (20 ans), l’avant que nous loue Anderlecht, va jouer un rôle crucial dans le remplacement de Malki, même s’il n’évolue pas dans le même registre. Quoi qu’il en soit, nous allons nous attacher à le faire progresser,… comme nous l’avons fait avec Malki « .

KRISTOF DE RYCK

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