» BRUGES REVIENT EN BOULET DE CANON « 

Bruges fond sur le Standard : est-ce l’hallali ?

Georges Heylens : Les Liégeois géreront peut-être mieux cette menace que la confortable avance qui n’est qu’un souvenir. Bruges vient de signer cinq succès consécutifs, revient en boulet de canon, a pris la troisième place à Mouscron. Avec leurs cinq nuls consécutifs, les Liégeois n’ont plus le temps d’avoir des états d’âme. Genk a dominé la première mi-temps, le Standard la deuxième mais le but de Koen Daerden, annulé pour hors-jeu, était valable. L’attaque du Standard ne fut pas présente. Alexandros Kaklamanos ne sert pas à grand-chose pour le moment. C’est un homme de rectangle. Il a besoin de centres afin d’y émerger en puissance comme Cédric Roussel le fait à Genk. Or, pour le moment, il ne fait que dévier des ballons pour Emile Mpenza. Ce dernier est dans le creux de la vague après avoir prononcé de gros efforts pour revenir. Si Emile et Alexandros ont des problèmes, ce n’est pas le cas de Jonathan Walasiak et de Roberto Bisconti. Tous les entraîneurs de D1 rêvent d’avoir un médian doté de la frappe de Wali. Jan Moons ne pouvait pas détourner son missile. Et Roberto mérite sa première sélection en équipe nationale. Il est partout, récupère comme Manu Karagiannis avant mais réoriente mieux le jeu. Dommage qu’il arrive à son apogée à 30 ans. C’est un peu tard mais d’autres ont relancé leur carrière après avoir franchi le cap de la trentaine. A Bisconti de s’en inspirer.

Charleroi continue à perdre des plumes en bas de classement. De plus, les joueurs se rentrent dedans : mauvais signe ?

Cette nervosité s’explique car leur avenir en D1 est incertain. Bertand Laquait a gagné pas mal de points pour les Carolos. Ce n’est plus le cas pour le moment. Le premier but de l’Antwerp est à inscrire à son passif. Son intervention aérienne ne fut pas bonne comme cela avait été le cas, huit jours plus tôt, quand le Louviérois Michaël Murcy émergea de la tête. L’heure est d’autant plus grave qu’Ibrahim Kargbo et Mustapha Sama ont été exclus. C’est la spirale négative. Mons tourne à bon régime. Les renforts sont performants, la tactique est bien ficelée mais je suis surtout frappé par la qualité de leur condition physique : c’est une plume à ajouter au chapeau de Sergio Brio. J’ai été horrifié par l’état de la pelouse du Lierse. Il est impossible de marcher sur cette surface tant elle se dérobe. Alors, jouer dans ce bac à sable, c’est indigne de la D1. Le Lierse doit se méfier car il risque d’être embarqué dans la lutte pour le maintien. Mons se donne donc de l’air dans la cave de la D1 et l’Antwerp de Marc Grosjean a retrouvé du poil de la bête.

Anderlecht continue son petit bonhomme de chemin : les faire-part de son 27e titre peuvent-ils être imprimés ?

Oui, évidemment. Vingt victoires en 22 matches : cela veut tout dire. Cela tourne et les Mauves sont tellement forts qu’ils gagneraient même en alignant Pär Zetterberg en pointe de l’attaque. Nenad Jestrovic a fêté son retour à la compétition. C’est bien mais je retiens surtout le bel accueil que le public a réservé à Filip De Wilde. J’y vois la preuve que les fans d’Anderlecht adorent ceux qui ont mouillé leur maillot pour eux. D’ailleurs, face aux problèmes que j’affronte pour l’instant, j’ai reçu une centaine de lettres de supporters des Mauves m’apportant leur soutien : cela m’a fait chaud au c£ur. J’ai été frappé par l’aisance de l’arbitre hollandais Reinold Wiedelmeijer lors de Beveren-Westerlo. Les Ivoiriens ont perdu les pédales. Jan Ceulemans et Westerlo avancent tranquillement. En plus de la qualité de leur travail et de leur collectif, ils peuvent compter sur un très bon attaquant de pointe : Dosumnu. Non content d’être collectif, c’est un buteur. A mon avis, ce joueur ira très loin.

Que vous inspire Belgique-France ?

C’est toujours un rendez-vous géant. Il y a de la super classe à revendre dans l’effectif des Bleus. Ce ne sera pas facile pour les Diables Rouges qui avaient gagné à Paris il y a deux ans. Les Français me semblent plus concentrés sur leur sujet qu’avant la Coupe du Monde. Roger Lemerre a été défenestré au retour d’Asie. Un moment pénible pour ce technicien qui, deux ans plus tard, avec la Tunisie a remporté la CAN. C’est souvent bizarre la vie d’un coach.

Propos recueillis par Pierre Bilic

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