» BRUGES NE PEUT SE PASSER DE CLEMENT ET ENGLEBERT « 

Beaucoup espéraient une victoire de Mouscron face à Anderlecht pour préserver l’intérêt du championnat. Mais il n’en a rien été. Dimanche prochain, à l’occasion de sa visite au Parc Astrid, le Standard relancera-t-il la compétition ?

Georges Heylens : Il faut le souhaiter, dans l’optique de cette épreuve, mais j’ai personnellement mes doutes. Même si les Rouches réussissent au-delà de leurs espérances lors de leur match dans la capitale, ils ne sont manifestement pas armés en profondeur pour soutenir la comparaison avec les Sportingmen. Pas plus que Genk, qui les précède d’une unité au classement, d’ailleurs. Si Anderlecht avait aligné au Canonnier une formation B articulée autour de Tristan Peersman, Olivier Doll, Vincent Kompany, Lamine Traoré, Aleksandar Ilic, Goran Lovre, Besnik Hasi, Mark Hendrikx, Pär Zetterberg, Nenad Jestrovic et Ki-Hyeon Seol ou Sherjill Mc Donald, je reste persuadé qu’elle se serait imposée aussi. Les poursuivants immédiats des Mauves n’ont pas ce luxe et c’est ce qui fait le distinguo entre eux et le RSCA. Le seul club qui peut rivaliser sur ce point avec le club de la capitale, c’est Bruges. A cette nuance près qu’il lui manque des individualités capables de faire la différence. Les Bleu et Noir ont investi en quantité mais pas suffisamment en qualité ces derniers mois. Et c’est ce qui explique, en partie, l’écart qui les sépare des Bruxellois au classement. Anderlecht sait se passer, au besoin, de l’une ou l’autre de ses vedettes, comme il en va avec Nenad Jestrovic, Pär Zetterberg ou Ki-Hyeon Seol pour le moment. Mais Bruges, lui, n’est manifestement pas en mesure de se priver du concours d’un Dany Verlinden, d’un Gaëtan Englebert ou d’un Philippe Clement. La preuve par sa nouvelle défaite à Lokeren sans tous ceux-là.

Avec un noyau aussi talentueux, Anderlecht ne se contente-t-il pas de très peu pour s’imposer ? Avant d’avoir gagné par le plus petit écart sur le terrain des Hurlus, il n’avait déjà pas procédé autrement lors de son déplacement à Charleroi ?

C’est vrai, on est en droit d’attendre davantage de panache des Sportingmen. Par deux fois, ils viennent de jouer avec le frein à main levé à l’extérieur. Mais ils avaient une excuse toute trouvée pour ce faire : la proximité d’une importantissime rencontre européenne. Ils méritent donc une part d’indulgence même si, compte tenu de leur effectif, ils ne devraient pas calculer. Je ne pense pas que dans les mêmes circonstances, un club comme le Celtic en gardera sous la semelle. Les Ecossais jouent toutes les semaines de la même manière, quel que soit l’adversaire. Quand on peut se gausser d’être un grand club, comme le RSCA, il faudrait en faire de même.

Mons a volé en éclats face à St-Trond, qui restait pourtant sur deux revers d’affilée.

Sergio Brio a voulu tout révolutionner en prônant un catenaccio qui n’est vraiment pas taillé sur mesure pour les Dragons. Dans un premier temps, son message a porté ses fruits. Mais comme le dit le dicton : Chassez le naturel et il revient au galop. C’est ce qui s’est passé samedi dernier au Tondreau avec des joueurs qui ont tout simplement voulu revenir à ce qui avait constitué leur force l’année passée. Et, abstraction faite des cadeaux qu’ils ont distribués en défense, ils y sont parvenus en trouvant à trois reprises l’ouverture. Pour moi, des joueurs comme Eric Joly ou Claude-Arnaud Rivenet ne doivent pas être enfermés dans un carcan, comme l’a fait l’entraîneur montois lors de son arrivée. Ils doivent pouvoir laisser libre cours à leur inspiration, comme ils l’ont montré face aux Trudonnaires. Si les boulons avaient été bien resserrés à l’arrière, leur impact aurait été déterminant. C’est à ce niveau-là que le coach italien doit £uvrer. Mais il ne doit pas enfermer toute l’équipe dans une tactique rigide. Dans un autre ordre d’idées, j’ai l’impression que les joueurs de La Louvière ont également abordé de manière différente leur déplacement au Cercle Bruges. Ils avaient l’air moins concentrés sur leur sujet que d’habitude. Avec les conséquences fâcheuses que l’on sait.

Charleroi a obtenu face à Heusden-Zolder sa première victoire de la saison.

Les Zèbres avaient manifestement peur de gagner. Ils doivent une fière chandelle à l’arbitre qui, au même titre qu’eux, n’a sûrement pas été des plus inspirés durant cette rencontre. C’était d’ailleurs le cas de bon nombre de directeurs de jeu ce week-end. Comme s’ils s’étaient donné le même mot sur tous les terrains. n

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