BRUGES DÉFAIT LE MUR

Pierre Bilic

Dortmund a-t-il bien étudié le Club Brugeois ?

Dindane est unique

Anderlecht était nettement plus fort, tant à l’aller qu’au retour, que cette modeste équipe polonaise du Wisla Cracovie. La messe était dite à l’aller car les Mauves avaient marqué leur adversaire au moral même si le score acquis à Bruxelles (3-1) leur laissait mathématiquement un espoir. Les Bruxellois se sont contentés de contrôler le match face à une équipe qui n’inquiéta sérieusement qu’une fois Daniel Zitka. Walter Baseggio et Pär Zetterberg ont joué de concert. Sans problème. Le contraire serait étonnant et, de toute façon, Anderlecht a des alternatives pour tous les joueurs à une seule exception : Aruna Dindane. Les Mauves peuvent évoluer avec la paire Zetterberg-Baseggio, avec ou sans un des deux, ou se passer de Nenad Jestrovic mais Dindane, lui, est unique tout en ayant la faculté de s’adapter avec Jestrogoal ou Ivica Mornar. L’objectif a été atteint et le tirage au sort a souri aux Bruxellois. Les chiffres plaident en faveur du Bayern mais je pense, malgré tout, que c’est jouable. Même renforcé par Giovane Elber (ex-Bayern), Lyon n’est pas plus fort qu’Anderlecht tandis que le Celtic est un ton en dessous dans cette poule.

Bruges avait un tout autre os à ronger qu’Anderlecht. A l’aller, le Club aurait pu émerger nettement. Les Allemands ne connaissaient pas leur adversaire sur le bout des doigts. J’illustre mon affirmation par la phase arrêtée qui a entraîné le but égalisateur d’Andres Mendoza. Gert Verheyen a bousculé le mur. L’arbitre aurait dû sanctionner le Brugeois. On note de plus en plus de fautes dans et autour des murs sur les coups francs. Dortmund a été surpris par la poussée de Verheyen et Mendoza a attendu que le mur s’ouvre avant de tirer, bénéficiant en plus de l’erreur d’un joueur allemand qui, replié sur la ligne, gêna son gardien. En Belgique, on sait que Bruges £uvre toujours de la sorte, Dortmund l’ignorait, c’est une lacune. Chez nous, on se fait respecter quand Verheyen et d’autres tentent de démolir le mur. Dortmund n’a fait la différence par rapport à Bruges que durant les prolongations.

Au vu des deux matches, Bruges, nettement supérieur à l’aller, ne doit rien à personne. Le collectif brugeois a été formidable mais, paradoxalement, je n’ai pas retenu de prestation individuelle sortant du lot. Tomislav Butina n’est pas le héros de la soirée car s’il a brillé lors de la séance des tirs au but, son erreur de la première minute de jeu aurait pu coûter cher. Mendoza a gaspillébeaucoup d’occasions. David Rozehnal s’est offert une carte rouge qui a déforcé son équipe dans la dernière ligne droite. Olivier De Cock a commis un penalty que l’arbitre n’a heureusement pas vu. Je n’ai pas beaucoup vu Alin Stoica et Gaëtan Englebert. Le sort d’un match de football ne tient pas à grand chose. Bruges a été moins chanceux qu’Anderlecht lors du tirage au sort. A mon avis, le club de Trond Sollied ne détient même aucune chance de qualification. L’AC Milan est toujours en grande forme en septembre, octobre et novembre. Les Milanais traversent alors un petit creux avant de repartir du bon pied. Le Celta Vigo est un ton au-dessus mais pas Ajax. Les Néerlandais ont enregistré pas mal de départs et d’arrivées : ils sont à la recherche de leurs repères

Rosicky, nouvelle race de meneur de jeu

Je regrette de ne plus voir Tomas Rosicky en action sur la scène européennecette saison. Avec le médian du Borussia on assiste à la naissance d’un nouveau type de meneur de jeu. Je le compare à Pablo Aimar de Valence ou Javier Saviola du Barça. Rosicky touche beaucoup de ballons. Il sert les autres mais, quand la porte est fermée à double tour, ce joueur peut faire la différence seul, aller au bout de ses idées et marquer. C’est un numéro 10 différent de Michel Platini ou de Zico qui s’illustraient par un coup de patte mais étaient moins perforants balle au pied. Par rapport à Rosicky, et sans rien enlever à ses mérites et à son talent, Zetterberg est un meneur de jeu à l’ancienne. Il sert le collectif, ce qui est bien, mais n’émerge pas seul dans la zone de finition. Cela ne veut pas dire que Mister Z ne marque pas mais quand il le fait, c’est via une combinaison, pas en y allant tout seul comme un Tomas Rosicky peut le faire.

Pierre Bilic

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