Brouettes et bébés

Lorsqu’on voit votre maison, on devine à quoi vous avez occupé votre temps libre…

Stéphane Demets (26 ans): Nous avons emménagé à Zellik en juin. Mes parents habitent le quartier, ceux de Delphine résident à Wemmel: nous restons donc en famille. C’était le dernier terrain à bâtir, en plein sud. La maison a été construite en neuf mois. Nous habitions un appartement et nous avions hâte de nous installer ici pour profiter de l’été! Vous savez, un petit barbecue… Les terrasses d’appartement sont trop étroites pour être utilisables. Nous sommes un peu à la campagne tout en n’étant pas loin de la ville. Où que je joue, je n’aurai jamais de longs trajets. Ceci dit, l’année passée a été mouvementée, puisque nous nous sommes mariés le 1e juin et que nous avons commandé les différents corps de métier. Il a fallu tout organiser. Nous n’avons pas eu une minute à nous!

Avez-vous aménagé le jardinvous-même?

Non: mon beau-père est entrepreneur jardinier, heureusement! Le gazon vient d’être semé. Plus tard, je tondrai la pelouse mais si Delphine veut des plantes, elle devra s’en charger. A chacun son boulot (il rit). Toutefois, nous avons dû décharger 100 tonnes de terre pour combler la dénivellation du terrain.

Où avez-vous passé votre voyage de noces?

Nous avons visité Hong Kong pendant trois jours puis nous sommes allés une semaine à Bali. Hong Kong est gigantesque, propre, les gens sont très polis. La ville a des allures américaines, avec ses gigantesques panneaux publicitaires éclairés et ses buildings mais on aperçoit la mer de Chine et, de l’autre côté, les montagnes. Les rues sont animées jusqu’à trois ou quatre heures du matin. Nous nous sommes davantage reposés à Bali, tout en effectuant quelques excursions. Il y a beaucoup de rizières, des anciens temples, une végétation luxuriante et c’est moins humide que Hong Kong: là, à peine sortis de l’hôtel climatisé, nous étions confrontés à une chaleur étouffante, avec 80, voire 90% d’humidité.

Comment avez-vous fait la connaissance de Delphine?

Oh, nous sommes un jeune vieux couple! Nous nous sommes découverts en cinquième année d’humanités et nous avons évolué ensemble, même si chacun a suivi son chemin. Nous nous connaissons depuis neuf ans et demi et nous avons déjà réalisé deux rêves: la maison et le mariage. Nous souhaitons deux enfants.

Avez-vous étudié?

J’ai entamé des études de kiné à l’ULB mais je suis devenu professionnel au RWDM et c’était impossible à combiner: en plus des cours, où ma présence était obligatoire, j’avais 12 heures de sport par semaine. J’ai dû faire un choix. Je ne le regrette pas car être footballeur professionnel était un rêve de gosse. L’anatomie est au centre des cours de première année. J’ai beaucoup appris et ça me permet de comprendre le pourquoi et le comment d’une blessure. D’ailleurs, dès que je suis atteint, j’achète des ouvrages sur le sujet. C’est la seule chose que je lis, avec les informations sportives.

Parlez-nous de Delphine…

Elle est très optimiste, joviale, un peu sportive… Moins maintenant mais comme la construction est achevée, elle n’a plus d’excuses. Elle est aimante et m’offre un soutien moral important, dont j’ai besoin. L’année dernière, j’ai été blessé, opéré et mon retour a été pénible. Nous parlons de mes matches ensemble, même si sur ce plan-là, je m’adresse plus à mon père, qui me suit depuis toujours.

Pratiquez-vous d’autres sports?

Je fais de la musculation à la maison. Je me réserve une pièce. Le repos est parfois nécessaire. Il faut écouter son corps, détecter les signaux d’alarme. Nous faisons du stretching ensemble.

Etes-vous plutôt nature ou plutôt ville?

Nature. Nous aimons nous promener dans les bois et quand nous avons une demi-journée devant nous, au premier rayon de soleil, nous filons à la mer. éa nous ressource. Ceci dit, nous aimons aussi aller au cinéma: thrillers, policiers, science-fiction… éa dépend des critiques et des échos des amis. Nos horaires se marient bien, en dépit des apparences. Nous aimons aussi passer la soirée chez nous, avec un DVD, ou avec des amis.

Imaginez-vous ne pas travailler?

Delphine Michot (26 ans): Non, c’est une passion! Je suis infirmière pédiatrique à Saint-Luc, au service des prématurés. Ils pèsent de 500 grammes à trois kilos. Il arrive que des enfants nés à terme soient en détresse respiratoire et nous nous en occupons, ce qui explique la diversité des poids. Après mon graduat de trois ans, j’ai effectué une spécialisation d’un an. Nous gérons la prise en charge du bébé avec une certaine autonomie. Nous avons des marges pour l’oxygénation, comme pour la tension, et nous administrons les médicaments pour maintenir le bébé dans ces normes. La pathologie numéro un concerne les problèmes respiratoires et, d’un point de vue cardiaque, un petit canal qui doit se refermer à la naissance mais qui reste parfois ouvert plusieurs jours. On a beaucoup progressé. Par exemple, il est maintenant rare que l’oxygène abîme les yeux. Nous obtenons de bons résultats. Parfois, ces enfants sont un peu plus agités que les autres: ils ont été fort stimulés à une période où ils auraient dû être dans l’utérus de la maman. Certains prématurés ne demandent que des soins naturels, communs à tous les bébés. Alors, on se contente de les laver, de leur donner le biberon… En tout cas, ce n’est pas le train-train. Chaque bébé est différent. D’ailleurs, les médecins nous tiennent au courant de toutes les avancées. éa bouge.

Vous travaillez en trois équipes. N’est-ce pas pénible?

Non. Il y a le matin, de 7 h à 15.30, l’après midi, de 13.30 h à 21 h et la nuit, de 20 h à 7 h. Après une semaine de nuit, nous avons une semaine de récupération, que je peux goupiller avec mes congés. Nous n’avons pas de problèmes pour les vacances. Et en semaine, Stéphane et moi nous voyons facilement puisque j’ai souvent une demi-journée de congé. Evidemment quand je fais la nuit, on se croise le matin et le soir.

Qui s’occupe de la décoration de la maison?

Nous deux. Elle est classique, pour s’accorder aux autres maisons. Nous ne voulions pas du moderne, car ça passe de mode et on s’en lasse. Pour l’instant, nous n’avons que le strict minimum, soit les meubles de l’appartement. Le bâtiment doit encore sécher pendant un an avant d’être tapisser.

Stéphane a parlé de sport. Quelle discipline pratiquez-vous?

J’ai fait de la danse classique pendant des années puis, pendant mes études, de la musculation. J’ai suivi des cours collectifs de body-sculpting. J’ai l’intention de me réinscrire à des cours, en musique et en groupe: c’est plus stimulant. J’ai suivi un cours de step: des dames de 50 ans étaient fraîches comme des roses alors que moi, à la fin, j’étais essoufflée. J’ai besoin de bouger. Même si je dois dire que transporter la terre dans le jardin n’a pas été une mince affaire… Je m’intéresse au football pour Stéphane mais parfois, j’aimerais être dans la tribune avec les supporters et chanter.

Avez-vous d’autres centres d’intérêt?

La lecture de thrillers. Nous n’avons pas encore installé l’ordinateur car la pièce prévue est très humide: la chape fait 11 cm d’épaisseur et met du temps à sécher. Nous nous initions à Internet mais je dois dire que je n’ai jamais encore vraiment trouvé ce que j’y cherchais, qu’il s’agisse de médecine ou de maisons. Je suis tombée sur de la littérature en anglais, en allemand… En fait, je pense que nous devons faire des progrès. J’ai une amie en Angleterre. L’email est pratique pour correspondre avec elle.

Comment décririez-vous Stéphane?

Il est expansif, il s’intègre aisément dans un groupe. A Beveren, il n’a pas de problèmes. Evidemment, il est bilingue, puisque sa mère vient d’Alost. C’est un atout. Moi, j’ai étudié le néerlandais à l’école mais ce n’est pas la même chose. Il est joyeux, il aime rire, il est attentionné. Il m’aide dans le ménage et il sait même cuisiner. Evidemment, quand je fais la nuit, il y est bien obligé s’il veut manger (elle rit). Mais c’est agréable, quand on rentre, de voir que certaines choses sont déjà préparées. Il est parfois un peu pessimiste. Et il n’est pas bricoleur.

Pascale Piérard

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