Broos-Anthuenis, MÊME COMBAT

La mise à la porte d’ Hugo Broos avait été suggérée depuis belle lurette ici même. Idem en ce qui concerne les limites énormes d’ Aimé Anthuenis, que ce soit avec Anderlecht ou l’équipe de Belgique.

L’un comme l’autre a failli de façon récurrente, mais le coach fédéral est toujours en place. Cherchez l’erreur. A force de remettre une fin de collaboration qui aurait dû survenir dès la non-qualification pour l’EURO 2004, on se retrouve à la veille d’une double confrontation contre la Bosnie Herzégovine (26 mars) et à San Marino (30 mars) dans la position du joueur de poker clandestin complètement fauché. On n’a plus qu’une toute petite mise et si on ne rafle pas tout, c’est terminé. Bonjour la dèche, les dettes et les menaces : -Tu payes ou tu crèves ! Le cauchemar, quoi.

Broos et Anthuenis se sont faits depuis belle lurette une spécialité de raconter au bon peuple un match différent que celui qui a eu lieu. C’est de bonne guerre quand on est dans les cordes, mais un peu léger en début de campagne. Or, depuis le début de leurs mandats, l’un et l’autre n’ont cessé de se contredire. En retournant leurs compositions comme des chaussettes et en trouvant évident de dire blanc un jour alors qu’ils avaient dit noir auparavant. Quand ils ne passaient pas en revue toutes les couleurs de la boîte super jumbo des crayons Caran d’Ache. Même avec un zéro dans la colonne des points gagnés en Ligue des Champions ou une plongée dans le classement de la FIFA.

Il n’y a plus d’excuse. Si Anderlecht a pris une décision intelligente mais peut-être tardive en nommant Franky Vercauteren coach principal (et ne touchant d’entrée aucun dividende suite à une défaite malheureuse face à Ostende), l’Union Belge a décidé de ne pas retirer la prise et l’agonie des Diables va se poursuivre. Le gros argument des défenseurs d’Aimé est un signe de faiblesse : -Qui nommer à sa place ? Or, gouverner c’est prévoir. L’Union Belge ne fait pas bien son travail si elle n’a personne dans sa manche.

On peut cependant l’aider en rappelant qu’il y a des coaches étrangers, qui travaillent bien en Belgique, qu’ils soient Norvégien ou Français. Cela étant dit, non pas pour dire qu’il faille absolument parachuter Trond Sollied ou Albert Cartier à la tête des Diables, mais parce que l’on doit prendre en considération la nomination d’un étranger.

La situation est tellement désespérée que l’exemple peut nécessairement venir de l’extérieur. En Belgique û contrairement à ce que prétend sans arrêt Anthuenis û, il y a du talent sur le terrain comme partout ailleurs ; mais c’est sans doute à l’extérieur des lignes que ça ne va pas fort.

Surtout, qu’on ne vienne pas avec l’argument qu’il faille absolument un Belge pour diriger des Belges. Et la mondialisation de la FIFA, qu’en fait-on ? Jefke Blatter n’insiste-t-il pas pour que l’on envoie personnel et compétences vers les pays qui en ont un urgent besoin ?

De plus, l’argument ne tient pas à partir du moment où, quand on choisit un Belge non Bruxellois et bilingue, on s’aliène d’office une communauté. Surtout en période de crise. Tous les sociologues du Café du Commerce auront remarqué que la presse flamande exprime bien plus de solidarité envers Anthuenis qu’elle le fît à l’égard de Robert Waseige ; l’inverse ayant été vrai également. Il ne faut donc pas être un génie pour estimer û aussi û que les joueurs sont également sensibles au fait linguistique. Se choisir un coach étranger n’est donc pas une hérésie. C’est le cas en Angleterre, au Portugal et en Grèce et ça n’a pas l’air de trop mal marcher…

par John Baete

SE CHOISIR UN COACH NATIONAL éTRANGER n’est pas une hérésie. C’est le cas en Angleterre, au Portugal et en Grèce et ça marche

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