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Bronn banni pour la deuxième fois

La direction gantoise a décidé que le défenseur de 24 ans, qui a encore demandé son transfert, devait se calmer en U21. Bronn est la seule note dissonante d’une période sportivement faste.

Dylan Bronn, qui vaut quelque sept millions, est lié à Gand jusqu’en 2021 et est troisième dans la hiérarchie des défenseurs axiaux, après Michael Ngadeu et Igor Plastun. L’international tunisien constitue donc une bonne alternative si l’un d’eux est indisponible, d’autant que l’équipe lutte encore sur trois fronts.

Malheureusement, depuis le 6 octobre et le match au Club Bruges, il pose problème. Jess Thorup a été contraint de le poster à droite du trio défensif. Il n’a pas réussi à endiguer les assauts de Percy Tau. Il s’est mal positionné sur le but de Hans Vanaken et le deuxième but brugeois est tombé suite à une déviation malheureuse. Score final : 4-0.

En novembre 2017, le jovial Bronn nous avait déclaré :  » Je suis d’un naturel très critique. Je suis content quand l’équipe gagne mais je me trouve toujours des failles. Je me fais des reproches après chaque partie. Je me repasse tous mes matches sur un site spécialisé. Je dois notamment gagner en puissance.  »

Le Mondial russe a été un tournant. À son retour, il a adopté des allures de star. Bronn a demandé à ne plus jouer à l’arrière droit : il préférait jouer en défense centrale, comme son idole, Vincent Kompany, dans la perspective d’un transfert. Il avait excellé à ce poste aux côtés de Samuel Gigot.

Mais si Yves Vanderhaeghe tolérait avec bienveillance et diplomatie l’impatience du Tunisien, Thorup est plus intransigeant. Fin octobre 2018, il a déjà renvoyé Bronn en U21.  » Il n’adoptait pas le comportement que je voulais voir. Je dois former une équipe « , raisonnait le pragmatique Danois, faisant clairement allusion à l’égoïsme de Bronn. Finalement, le président Ivan De Witte en personne a déminé la situation.

INTRANSIGEANCE

Cette brève cure de réorientation a fait grand bien au Franco-Tunisien. Michel Louwagie et le management du footballeur sont tombés d’accord sur l’impossibilité d’un transfert en janvier dernier.  » Un joueur doit rester ici au moins deux années complètes. Dylan en est parfaitement conscient « , a déclaré le CEO gantois pendant la trêve hivernale. Jess Thorup a jugé que le défenseur avait eu une réaction positive.

 » Tout le monde mérite une seconde chance. L’individu doit s’effacer devant le groupe. On ne peut pas enfreindre mon code de conduite mais celui qui ne réagit pas comme il le faut sait aussi que je peux passer l’éponge et repartir de zéro. J’ai été satisfait par la réaction de Dylan, qui a eu plus d’impact sur le jeu une fois revenu dans le noyau A.  »

Bronn a retrouvé son intransigeance, il est redevenu un pilier défensif et il espérait obtenir un transfert lucratif cet été, en réussissant une bonne Coupe d’Afrique. Après la défaite de son équipe en demi-finale contre le Sénégal, le staff technique gantois a accordé un congé supplémentaire à l’arrière. Tout semblait donc indiquer que les relations entre joueur et club étaient excellentes.

Mais, bien qu’il soit lié à un agent français, Bronn a alors demandé à Mogi Bayat de lui chercher un nouvel employeur. Les démarches n’ont pas abouti. Rennes a reculé, ne sachant pas exactement qui représentait le joueur. Le FC Nantes, où Bayat est très bien introduit, a proposé quatre millions à Gand, qui en exigeait le double.

Une nouvelle demande de transfert, motivée par un temps de jeu insuffisant assorti d’un mécontentement croissant de Bronn est donc à la base de sa seconde mise à l’écart en U21. La situation est délicate compte tenu du capital qu’il représente. On peut donc se demander, cette fois, qui va devoir effectuer un pas en avant, pour éviter une rupture définitive. Il faudra théoriquement attendre la fin décembre pour obtenir plus de clarté mais il vaudrait mieux que l’affaire soit réglée dans les plus brefs délais.

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