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(Bref) retour au calme sur les rives du Rhin

Le FC Cologne s’est finalement maintenu en Bundesliga. Grâce à Sebastiaan Bornauw.

Le nouveau héros de Cologne est Sebastiaan Bornauw. Il y a dix jours, le Diable a marqué le but de la victoire contre Schalke 04, à quatre minutes du terme de la dernière journée de Bundesliga. Friedhelm Funkel a lancé le défenseur en attaque en fin de partie et Bornauw a ainsi marqué le but qui a permis à son club de disputer le double match de barrage contre le troisième de deuxième Bundesliga, Holstein Kiel. C’est le haut-fait d’une saison traumatisante pour Bornauw: il a longtemps souffert d’une tumeur bénigne au dos, source de vives douleurs. Pendant l’opération, il a eu une réaction allergique à l’anesthésie et a été placé en coma artificiel. La semaine dernière, il a confié ceci à la presse allemande: « Il y a vingt ans, je n’aurais eu que 10% de chances de survie. » Sa longue absence a mis à jour les carences de la défense.

Sans Sebastiaan Bornauw, la défense colonaise a des lacunes.

Il a donc permis au FC Cologne de passer des « examens de repêchage », avec succès. Battu 0-1 au match aller, Cologne a magistralement rectifié le tir en s’imposant 1-5. Nul ne s’attendait à pareil résultat, car en Bundesliga, Cologne a marqué en moyenne un but par match. Le calme revient donc provisoirement sur les rives du Rhin. Le mérite en revient aussi à l’entraîneur, Friedhelm Funkel (67 ans), qui avait pris congé du football et comptait voyager dans le monde en compagnie de sa femme. La pandémie a entravé ses projets et Funkel, qui est actif en football depuis près de cinquante ans et a 1.400 matches à son compteur, s’est laissé convaincre de reprendre du collier en avril, quand Markus Gisdol a été limogé. Il a amélioré le rendement de l’équipe en postant le défenseur Jonas Hector dans l’entrejeu. L’international (34 caps), qui a participé au Mondial russe et est resté fidèle à Cologne quand l’équipe a été reléguée, y a apporté plus de dynamisme. Après ce joli coup et sept semaines intenses, Funkel prend définitivement sa retraite.

Cologne, le premier champion de Bundesliga en 1964, a déjà été relégué à six reprises depuis sa fondation. En 2012, s’est retrouvé à deux doigts de la faillite. Depuis, le club est très prudent. Quand il offre un contrat de longue durée à des joueurs, il stipule que leurs émoluments seront diminués de moitié en cas de rétrogradation. Il n’empêche que la pandémie est arrivée au pire moment pour le club. Il a bouclé la saison 2019-2020 avec un déficit de quinze millions d’euros, le limogeage du directeur sportif Armin Veh et de l’entraîneur Achim Beierlorzer ayant coûté très cher. Cette saison, son déficit avoisinerait les trente millions. Le club a demandé un crédit de vingt millions à la province de Rhénanie-Westphalie et a demandé de l’argent à des investisseurs et des privés. On ne sait pas quelles sommes il a obtenues, mais une chose est claire: il n’a jamais autant croulé sous les dettes.

Pourtant, le club aurait même survécu à une relégation en deuxième Bundesliga, du moins si le public peut retourner au stade. Quel que soit le niveau auquel il se produit, le FC Cologne joue en moyenne devant 45.000 spectateurs. Cologne est une ville folle de football, comme on l’a encore constaté samedi: au coup de sifflet final à Kiel, les supporters sont sortis faire la fête en rue. Pour la suite, on attend beaucoup du nouvel entraîneur, Steffen Baumgart, qui vient de Paderborn, en deuxième Bundesliga. Il prône un football offensif et audacieux. Toutefois, le club fait face à un nouveau défi: cette saison, il a clairement manqué de qualité. Il doit y remédier. En revanche, l’ambiance a toujours été bonne, sans tension. Cette atmosphère a aussi contribué à son maintien.

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