BREE bis?

Le coach Chris Finch travaille dur pour être une nouvelle fois la cheville ouvrière du succès du cercle limbourgeois.

Ni Charleroi ni Ostende n’ont été sacrés champions de Belgique, la saison passée. Bree, entraîné par un Américain de 35 ans, illustre inconnu, s’est imposé par un basket attractif. Chris Finch avait travaillé en Angleterre aux Sheffield Sharks avant de chercher son bonheur à Giessen, en Allemagne, puis de débarquer à Bree il y a un an.

Soigné, un sourire éclatant et spontané… Stop, l’Américain n’aime pas les clichés :  » Cette description donne de nous l’image de gens nonchalants. Nous sommes certes plus décontractés mais nous travaillons autant que les Européens. Je ne pense pas être un entraîneur flashy qui passe ses journées au golf. D’ailleurs, je n’ai même pas apporté mes clubs !  » En revanche, Finch aime à se plonger dans les livres, ceux de collègues mais aussi des récits d’aventure, d’alpinisme ou d’exploration :  » J’en retire une certaine inspiration même si mon maître en coaching est Bobby Knight, une légende en basket universitaire. Il a l’art de créer des systèmes de jeu souples, que nous utilisons à Bree « .

Son modèle en NBA est Larry Brown mais il s’est aussi penché sur les ouvrages de Phil Jackson :  » Comment motiver des multimillionnaires ? Beaucoup d’entraîneurs sont de fins tacticiens mais commettent des erreurs de transfert. Une équipe est un puzzle : il faut embaucher les joueurs qui conviennent au schéma conçu par l’entraîneur « .

Au début de la saison passée, Bree et Finch se sont cherchés mais jamais le jeune coach n’a remis en question son approche :  » Si je n’y crois pas, pourquoi mes joueurs l’estimeraient-ils valable ? » Finch procède toujours de la même façon : il organise d’abord sa défense, homme contre homme, en plaçant l’adversaire sous pression. Ensuite, il essaie d’imprimer plus de vitesse à son jeu. En attaque, il octroie une certaine latitude à ses joueurs :  » Ils peuvent choisir leur tactique pour autant qu’ils soient sûrs de leur choix, afin de ne pas plonger leurs camarades dans le doute. Evidemment, je dois avoir des joueurs intelligents prêts à se sacrifier pour les autres. En octroyant autant de responsabilités à mes joueurs, je les rends en fait imprévisibles pour l’adversaire. Travis Conlan, notre distributeur, est un élément essentiel car il lit le jeu qui se développe devant lui « .

Un coach qui n’a pas peur d’être amical

Finch n’est pas féru de statistiques ou de rôles précis. Il sait trop bien à quel point la nature humaine bouleverse les plans les mieux établis. Il traite ses basketteurs en adultes mais exige qu’ils soient collectifs. Le coach manie volontiers l’humour, voire le sarcasme mais se refuse à employer le bâton :  » Le truc est de s’entourer de joueurs avec lesquels on aimerait passer du temps dans la vie de tous les jours. La psychologie, c’est 50 % de mon métier « .

Son jeune âge le rapproche naturellement de ses basketteurs mais il refuse d’instaurer une barrière. Il n’hésite pas à qualifier Conlan et Brian Lynch (le petit ami de Kim Clijsters) :  » Nous partageons la même culture. Cela crée des liens. Le basket est ma vie et mon job. Travailler avec des gens que j’apprécie accroît encore ma satisfaction. J’aime passer du temps avec YvesDupont et HerbertBaert… Si mes joueurs me téléphonent et me demandent d’aller manger un bout avec eux, je ne vais pas refuser sous prétexte que je suis le coach et que je dois garder mes distances. Mais cela ne veut pas dire que je suis trop gentil « .

Dupont a profité du succès de Bree et de l’approche de l’entraîneur américain pour être élu Joueur de l’Année. Finch n’a jamais peur de décortiquer le style d’un joueur. Avec son enthousiasme rafraîchissant, il commente :  » A mon arrivée, la perspective de pouvoir enfin travailler avec un véritable big guy m’excitait mais je connaissais aussi les points faibles d’Yves : parfois, il se dissimulait et manquait d’agressivité. Je lui ai expliqué que s’il ne réussissait pas à se faire violence, Bree n’arriverait nulle part. Yves est un nounours, calme et timide. Si nous avons un mérite, c’est de l’avoir bien entouré. Brian et Travis, eux, cherchent les feux de la rampe et entraînent leurs coéquipiers dans leur sillage. Yves avait besoin de ce stimulant… Former une équipe relèvera toujours un peu de la chimie…  »

MATTHIAS STOCKMAN

FINCH veut des joueurs adultes, intelligents et toujours collectifs

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