Brecht Dejaegere

Il était un pilier de Hein Vanhaezebrouck à Courtrai, il est aujourd’hui un des moteurs du même coach à Gand. Ils font leur septième saison ensemble.

1 Faire le bilan de la saison de Gand, ça fait mal ? Ou pas ?

On a enchaîné les hauts et les bas. Je repense à quelques très gros matches en phase classique. On a par exemple montré un football fantastique à Anderlecht. On a produit des belles choses en Europa League. Mais on a perdu plein de bêtes points. Quand je repense à nos deux matches contre Eupen, à notre prestation indigne à Malines… A cause d’erreurs individuelles, on a dû cravacher pour aller aux play-offs. Mais là, on montre quand même qu’on mérite notre place. Avec le recul, il est clair que le départ de Sven Kums nous a pas mal handicapés. On a beau dire que personne n’est irremplaçable, mais là, on a vite constaté que ça allait être problématique. Parce qu’il avait quelque chose en plus. On savait qu’on pouvait lui passer le ballon à tout moment. Et puis, il dégageait une confiance énorme. Heureusement qu’on a Renato Neto, qui a le même genre de personnalité et a pris petit à petit le rôle de Kums.

2 Tu n’attendais pas un revirement encore plus spectaculaire de l’équipe après les transferts de janvier ?

Quand tu vois débarquer des gars comme Lovre Kalinic, Samuel Gigot, Samuel Kalu et Yuya Kubo, tu comprends surtout que la concurrence va être méchamment rehaussée. C’était un bon choix de la direction. Quand des joueurs ont trop de certitudes, ça devient vite délicat. Aujourd’hui, tout le monde est remplaçable dans notre équipe. Même Danijel Milicevic et Thomas Foket se sont parfois retrouvés sur le banc. L’année passée, Hein Vanhaezebrouck avait six ou sept joueurs certains de commencer les matches, aujourd’hui il n’a plus une équipe-type. Tout le monde peut sauter à tout moment. Qu’il soit belge ou étranger.

3 On te compare parfois à Steven Defour. On exagère ?

J’ai déjà entendu cette comparaison, oui ! Je ne regarde jamais à la débauche d’efforts et je ne veux pas que ça change. On me met sur le même pied que Defour parce que je m’engage dans les duels, parce que je cours beaucoup, parce que mon niveau d’énergie est très haut. C’est une chouette comparaison, elle me motive encore plus. Evidemment, je rêve aussi d’aller jouer dans un meilleur championnat. Si je ne m’étais pas fait les croisés en mars de l’année passée, je serais sans aucun doute parti durant l’été. J’ai 25 ans et, peu à peu, je me sens prêt pour franchir le pas. Ça me démange de savoir où sont mes vraies limites. Je voudrais me tester plus haut.

4 Les matches contre Tottenham t’ont aidé à oublier le championnat en dents de scie ? Ou ils t’ont plutôt rappelé que tu jouais une saison sans Ligue des Champions ?

Bon, la Ligue des Champions… Une fois que tu y as goûté, tu veux en reprendre chaque année. Ne pas y être cette saison, ça m’a fait très mal. Pour tout te dire, je n’en ai pratiquement rien regardé. Trop douloureux. Rien qu’en pensant à l’hymne, j’attrape la chair de poule. Quand j’étais gamin, je jouais à la Ligue des Champions sur PlayStation et je disais : -Si je la joue un jour en vrai, ma carrière sera réussie et je pourrai directement arrêter le foot. Mais bon, on s’est bien éclatés quand même en Europa League. Contre Tottenham, par exemple, j’ai compris que j’avais le physique pour rivaliser.

5 Ta carrière et le parcours de Hein Vanhaezebrouck sont liés, ça c’est clair ! Qu’est-ce que tu lui trouves de si spécial ?

J’en suis à ma septième année avec lui et ce qui me frappe peut-être le plus, c’est qu’il a toujours un système parfaitement clair. Il y a des consignes tout le temps, en possession de balle ou quand l’équipe n’a pas le ballon. Son football est un mélange de science et de maths. Il me rappelle une formule de Johan Cruijff : -Le football est simple, mais le plus difficile, c’est de jouer simplement. A côté de ça, je vois un Vanhaezebrouck toujours aussi motivé et passionné. Dans la motivation des hommes, je le compare à Diego Simeone. Heureusement qu’il n’est quand même pas aussi fanatique devant son banc. Il agite beaucoup les bras, ça ne va pas beaucoup plus loin.

FRÉDÉRIC VANHEULE

 » Le football de Hein Vanhaezebrouck, c’est un mélange de science et de maths.  » BRECHT DEJAEGERE

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