Boussoufa marche-t-il sur les traces de Degryse ?

En remportant dimanche soir, à Bruxelles, son troisième titre de Footballeur Pro de l’Année dans le cadre du Gala Sport/Foot Magazine-Ligue pro imaginé par Mick Michels, un des fondateurs du magazine, Mbark Boussoufa a égalé le record de Jan Ceulemans et de Pär Zetterberg. Il ne reste plus qu’à un titre du record absolu de notre collaborateur Marc Degryse… Une tâche impossible pour le Marocain ? Pas sûr du tout… à condition qu’il reste évidemment à Anderlecht (ou à tout le moins en Belgique !).

S’il restait en mauve, ce que tous les fans des champions souhaitent, il marcherait réellement sur les pas de Degryse. Car c’est le même type de joueur : créatif, finaud et obsédé par le rendement du collectif. Un joueur qui rend les autres meilleurs, notamment et principalement Romelu Lukaku, un énorme diamant encore brut que Mbark contribue à tailler. En ce qui concerne la personnalité et l’importance en dehors du terrain, Boussoufa est au diapason de Degryse.

Pour prouver toute son importance, il suffit de se dire qu’Anderlecht a vu son parcours européen se plomber par la défaite encaissée à Hambourg (3-1). Ce match avait été joué sans Boussoufa, blessé quelques jours avant au genou sur le terrain gelé du Sporting de Charleroi.

Dimanche soir, tout Anderlecht était au Gala : sur le podium et dans la salle. Le staff directorial avait pris place dans les travées, heureux parce qu’outre Boussoufa, Ariel Jacobs devenait Coach de l’Année et Lukaku recevait le prix de meilleur buteur (de la saison régulière).

Anderlecht a bien profité de son titre mais s’est déjà concentré sur son avenir. Le but de Roger Vanden Stock est de conserver tout son noyau. Un v£u pieu ? Mais le patron mauve est toujours prêt à partir en croisade. Il ne se verrait pas sans Boussoufa l’an prochain et le départ d’autres titulaires déparerait tout autant une équipe qui pourrait devenir une dynastie dans l’histoire du club aux trois étoiles. Si on parle depuis quelque temps du départ de Jelle Van Damme, ne faut-il pas craindre, aussi, celui d’un Lucas Biglia ?

Mais la panique n’est pas au programme. Les blessures concomitantes des deux titulaires Jan Polak et Marcin Wasilewski en tout début de saison ont provoqué une prise de conscience à Anderlecht. Le club avait suffisamment de jeunes doués à lancer dans la bagarre et ils étaient prêts. Au niveau des intégrations, outre Lukaku, il y a eu celles d’ Ondrej Mazuch et de MatiasSuarez. Prenons l’Argentin qui termine la saison en boulet de canon. Si jamais Biglia devait s’en aller, il pourrait parfaitement jouer derrière Lukaku et Jacobs placerait Polak et Cheikhou Kouyaté devant la défense. Et si Boussoufa s’en allait, Suarez pourrait également jouer sur le flanc gauche en rentrant dans le jeu sur son bon pied. Ce n’est qu’un exemple, mais les possibilités de rechange existent à Anderlecht en cas de départs,… à condition qu’ils restent limités. On ne voudrait évidemment pas voir se répéter l’exode massif de talents d’il y a dix ans ( remember Koller &Co) qui fit retomber lourdement la valeur de l’équipe.

Dans cette perspective, la chance d’Anderlecht de ne pas être pillé est de ne pas (encore) avoir brillé en Champions League comme l’équipe de cette époque. Mais se replacer dans les groupes du top européen est le but d’un RVDS qui ne se contentera pas de se défendre. Il va attaquer : il y a des joueurs qui lui plaisent. Il parle ouvertement du Gardien de l’Année trudonnaire Simon Mignolet mais aussi du Genkois Kevin Debruyne, surnommé Prince Harry. Incontestablement deux jeunes talents belges qui pourraient renforcer le noyau et être aspirés dans la spirale positive. Cette saison, Anderlecht a fait de la formation permanente et compte bien continuer…l

PAR JOHN BAETE

« Cette saison, Anderlecht a fait de la formation permanente et compte bien continuer… »

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