BOUSCULADES

Arrivé au mercato, le Lyonnais de 24 ans est passé par Lorient et Rouen et occupe désormais le poste de back gauche chez les Loups.

Sur le parking du stade, il s’excuse de prendre congé mais il doit absolument monter dans le car  » pour ne pas avoir d’amende « . Laurent Montoya, 24 ans, n’est que depuis trois mois à La Louvière mais il a déjà assimilé les préceptes de discipline d’ Albert Cartier. Il a compris qu’il ne devait pas se fourvoyer. Compris qu’il devait beaucoup à cet entraîneur qui est venu le repêcher à la Noël des affres du chômage.

 » Il se souvenait de moi car lorsque j’évoluais à Rouen, nous avions rencontré Gueugnon où il officiait. Il savait qu’il lui faudrait un remplaçant après le départ de Mickael Klukowski. Il m’a contacté et son discours m’a accroché. Je n’avais pas beaucoup de possibilités… En trois jours, tout était réglé grâce aux contacts que mon manager FrédéricGuerra possédait avec celui de La Louvière, Stéphane Pauwels. J’ai débarqué le 1er janvier et le 2, on partait en stage. Je n’avais même pas eu le temps de découvrir les installations. J’ai juste pu me rendre compte via internet « .

La Louvière avait une nouvelle fois été faire un petit tour sur le marché des sans contrats pour dénicher son nouvel arrière gauche. Mais comment Montoya, le Lyonnais avait-il abouti là ?  » Je suis un pur produit de l’école lyonnaise. Ma famille venait de Villeurbanne. Un vrai Gone donc. J’ai effectué tout mon apprentissage avec l’Olympique. Mais comme j’habitais dans la région, je n’ai pas dû passer par l’internat du centre de formation. A l’époque, je faisais mes classes avec Steed Malbranque (Fulham), Olivier Bernard (Southampton) et Florent Balmont (Nice). Puis, premier contrat pro à l’époque du premier titre sous Jacques Santini. Cette année-là, je faisais souvent partie du banc mais je n’ai jamais eu l’occasion de fouler la pelouse. Paul Le Guen est arrivé lors de ma deuxième saison. J’avais demandé d’être prêté pour emmagasiner du temps de jeu. J’avais 20 ans mais Le Guen m’a dit qu’il misait sur la jeunesse et qu’il désirait me conserver. Pourtant, lors de la première partie du championnat, je n’ai disputé que deux rencontres puis une partie de Coupe de France. A la trêve, j’ai réitéré ma demande de prêt « .

Lorient et Rouen

Son club formateur accepte et Montoya aboutit à l’autre bout de la France, à Lorient.  » Les Bretons évoluaient en Ligue 2 mais j’étais satisfait : je jouais. Nous avons terminé quatrième à deux points de Metz, dernier promu. Et on a eu la chance de parvenir en quarts de finale de la Coupe de France. J’avais disputé 18 matches en six mois. Plus que ce que j’espérais au départ. Mais Lorient a changé de cadres. Christian Gourcuff a remplacé Yvon Poulicquen au poste d’entraîneur et une nouvelle équipe de dirigeants a été nommée à la tête du club « .

Retour à la case départ :  » J’ai repris les entraînements avec Lyon mais j’étais confiant car j’avais fait mes preuves chez les Merlus. Pourtant, j’ai vite compris que Lyon avait d’autres priorités « .

Après avoir eu des contacts avec Nice, il quitte définitivement Lyon pour un autre club de Ligue 2, Rouen.  » Il ne s’agissait plus d’un prêt. Il me restait une année de contrat avec l’O.L. mais ils voulaient bien me laisser libre si je partais pour un cercle de L2 « . Il arrive alors en Normandie.  » Rouen venait de monter en National mais mon passage là-bas ne s’est pas aussi bien passé qu’à Lorient. Comme les résultats ne suivaient pas, le coach Yves Brécheteau a été remplacé par Jean-Guy Wallemme. Je ne garde pas de bons souvenirs de ce dernier. Du jour au lendemain, j’ai fait partie d’un groupe de cinq joueurs écartés. On n’a jamais su pourquoi on nous mettait l’écart. On est rentré de l’entraînement et nos cinq noms étaient inscrits sur le tableau. J’ai trouvé cela d’autant plus bizarre que j’avais disputé 90 % des rencontres. J’ai appris maintenant que Wallemme officiait à Renaix « .

Démarre alors la période la plus sombre de sa jeune carrière.  » Rouen est redescendu. Tout le monde, dans le groupe, ne disposait que d’un contrat d’un an et devait donc se mettre en valeur. Moi, je ne pouvais plus jouer. Je n’avais donc pas beaucoup de chance de décrocher un autre contrat « .

Le voilà donc six mois au chômage.  » J’ai effectué des essais à Metz, au Chievo Vérone mais sans succès. Heureusement, j’ai pu m’entraîner à Saint-Priest, une formation de CFA, où évoluent notamment Claude-Arnaud Rivenet (ex-Mons) et Pierre Laigle  »

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A la place de Klukowski

 » Cartier m’a dit qu’il connaissait mes qualités et je savais qu’il y avait une dizaine de joueurs français dans le noyau. Cela m’a décidé à franchir le pas « . Pourtant, la tâche s’annonce rude puisque Montoya doit remplacer un joueur très apprécié au Tivoli.  » Je ne suis pas une copie conforme de Klukowski. Je ne joue pas de façon aussi offensive et je ne dispose pas de sa frappe. Je préfère jouer simplement. Je ne suis pas un grand dribbleur et je ne me complique pas la tâche. Je prends le ballon et je le cède directement. Dans mon style, je me rapproche plus d ‘Olivier Guilmot et de Geoffray Toyes que de Klukowski. Sa réussite me donne encore plus de motivation pour faire aussi bien que lui. Mais je dois encore corriger mon jeu de tête…  »

Quant à la qualité de l’équipe :  » Il y a eu beaucoup de départs au mercato pour seulement trois arrivées. Nous n’avons pas d’effectif pléthorique mais cela garantit aux nouveaux du temps de jeu. J’avais peur de mes débuts car après six mois sur la touche, je pensais que j’allais souffrir physiquement mais je n’avais pas plus de retard que cela « .

Trois mois après son arrivée en Belgique, Laurent a trouvé ses marques tant sur le terrain qu’en dehors.  » Contrairement à certains compatriotes, j’ai préféré emménager en Belgique. J’occupe avec ma femme, mon fils Jordan de trois ans et ma fille Manon d’un an et demi, une maison à Saint-Vaast. Je préfère résider près du stade. C’est plus facile.  »

Stéphane Vande Velde

 » Etre au chômage à 23 ans, ce n’est pas évident « 

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